Circonscription n° 7 (Piton/Rivière-du-Rempart) : confidences de certains fans de SAJ 

Ils ont côtoyé sir Anerood Jugnauth (SAJ) pendant de longues années lorsque ce dernier faisait ses débuts dans la circonscription Piton/Rivière-du-Rempart. Ces fidèles sympathisants et activistes du Mouvement socialiste militant (MSM), qui se sont regroupés au sein d’un fan-club en 1992, confient que l’ancien Premier ministre restera « éternellement un homme politique aimé et vénéré » au sein du n° 7. 

Shakuntala Bhogun : « J’ai l’impression d’avoir perdu mon père » 

Shakuntala Bhogun est l’une des activistes de SAJ. Des années durant, elle a été en avant-plan lors des activités politiques du MSM. Elle connaît l’ancien Premier ministre depuis 1983. Selon elle, l’amitié entre sa famille et les Jugnauth est restée impérissable malgré le passage du temps. C’est son beau-frère qui l’a présentée à l’ancien président de la République. 

« Sir Anerood Jugnauth me considérait comme sa fille. D’ailleurs, j’ai l’impression d’avoir perdu mon père », confie-t-elle. La mère de famille décrit le défunt comme « une personne très facile, sensible et à l’écoute ». 

L’activiste se remémore la défaite de 1995 et revoit SAJ à son domicile, situé alors à Rivière-du-Rempart. Elle se souvient qu’il était rempli d’amertume et de désolation et qu’il avait confié à ses fidèles lieutenants qu’il ne voulait plus faire de la politique. « Mais je l’avais encouragé à ne pas jeter l’éponge. Je l’ai prié de rester dans la politique car le pays avait encore besoin de lui. Il m’a écoutée et c’est ma plus grande satisfaction », se réjouit-elle. 

Shakuntala Bhogun raconte que les membres du SAJ fan-club planifiaient de célébrer l’anniversaire de l’ancien Premier ministre cette année. Les cartons d’invitation ont déjà été imprimés, mais la COVID-19 a joué les trouble-fête. « Mais nous lui avons donné l’assurance que nous célébrerions son anniversaire chaque année », dit-elle. 

Son meilleur souvenir en compagnie de SAJ ? « Le travail qu’il a abattu dans la circonscription et à travers le pays », conclut-elle. 

Vanisha Bhogun : « Nous avons hébergé SAJ à deux reprises » 

Vanisha Bhogun, la fille de Shakuntala Bhogun, se souvient toujours des deux nuits que SAJ et son épouse ont passées au domicile de ses parents à Rivière-du-Rempart. « C’était à la veille des élections de 1995 et 2014 », se remémore-t-elle. C’est pour éviter le déplacement kilométrique de La Caverne jusqu’à Rivière-du-Rempart que le couple Jugnauth a décidé de passer la nuit au domicile des Bhogun. 

« Je m’en souviens comme si c’était hier », avance Vanisha Bhogun. Elle n’avait que huit ans, mais les images sont encore fraîches dans sa tête. « Je revois les gardes du corps de SAJ passant la maison au détecteur de métaux, le goûteur de nourriture… Comme tout enfant de cet âge-là, j’étais intriguée et fascinée. Je voulais savoir ce qui se passait ce soir-là. Je ne savais même pas qui était sir Anerood Jugnauth. Je savais juste qu’il s’agissait d’une personnalité politique très importante », dit-elle.

Vanisha Bhogun ajoute avoir vécu l’hébergement de SAJ comme quelque chose de très spécial. « Il a habité chez nous. Il a consommé la même nourriture que nous. À aucun moment il n’a réclamé de traitement spécial », poursuit-elle.

Anand Juggoo : « Un géant s’en est allé » 

« Sir Anerood Jugnauth est considéré comme un habitant des régions de Piton et de Rivière-du-Rempart. Il était constamment présent dans la circonscription », confie Anand Juggoo, un autre membre du fan-club. L’homme, âgé de 71 ans, se souvient que l’ancien chef d’État et son épouse étaient présents à son mariage religieux. « C’était le plus beau jour de ma vie », se remémore-t-il. 

L’annonce du décès de SAJ a été comme une douche froide pour Anand Juggoo. L’activiste peine toujours à croire que le politicien n’est plus. « Une grande âme nous a quittés », dit-il. Il ajoute que c’était un homme de parole. « C’est un véritable géant qui s’en est allé », termine-t-il.

Darsanand Beejan : « Il n’y en aura pas deux comme lui »

Darsanand Beejan, âgé de 58 ans et habitant Roches-Noires, connaît SAJ depuis 1982. « Sur le terrain, il avait l’art de mobiliser les gens. C’était un grand politicien qui menait ses campagnes électorales dans la discipline. Il gardait toujours son sang-froid, peu importent les circonstances. Il n’y en aura pas deux comme lui. Son fils, Pravind Jugnauth, suit ses pas. Il me semble qu’il fera mieux que sir Anerood Jugnauth », dit-il. Le meilleur souvenir qu’il gardera de SAJ est son retour dans l’arène politique qui a mené à la prise du pouvoir en décembre 2014. 

Dinesh Bushoopun : « Le soleil se couche mais il ne meurt jamais » 

« Je me souviens du 19 avril 1983 comme si c’était hier. C’est le jour où SAJ a annoncé la création du MSM et où il a dévoilé le symbole du parti, le soleil, lors d’une conférence de presse. Aujourd’hui, il n’est plus parmi nous. Le soleil se couche mais il ne meurt jamais. La circonscription n° 7 gravite autour de divers projets qu’il a réalisés, tels que centres sociaux, piscines, stades, routes, etc. C’est la raison pour laquelle il est apprécié dans la circonscription. L’ancien homme d’État a laissé son empreinte au n° 7 », fait ressortir Dinesh Bushroopun, un autre activiste de la première heure du MSM.