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Chenille légionnaire : une catastrophe guette le pays

chenille Les autorités ignorent toujours comment la chenille légionnaire est entrée à Maurice.
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Les plantations locales risquent de faire face à la chenille légionnaire. Outre le maïs, la chenille se nourrit d’autres cultures, comme la canne à sucre. Plus d’une dizaine des sites sont affectés.

Course contre la monte pour le Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI). Environ 40 équipes de techniciens sont sur le terrain afin de limiter les dégâts. C’est ce qu’a souligné le Dr Ganeshan Seelavarn, Chief Executive Officer de l’organisme, dans l’émission Au Cœur de l’info de Radio Plus, animée par Patrick Hilbert et Ruth Rajaysur, lundi après-midi. Il a expliqué que le pays est exposé à des risques. « On est exposé à des risques, c’est pourquoi on a décidé de prendre des mesures draconiennes. En Afrique, ce n’est pas uniquement le maïs qui est ravagé, mais également les autres céréales. Notre problème, c’est que la plantation de maïs est limitée, mais nous avons de vastes champs de canne à sucre. On a vu ce qui s’est passé aux plantations de la canne à sucre au Tamil Nadu », a-t-il dit.

Le CEO du FAREI a précisé que 40 arpents de plantations ont été traités, à dimanche, et que 1 500 pièges seront bientôt installés à Maurice. Il a indiqué que si les planteurs trouvent des excréments sur les feuilles de maïs, ils doivent alerter les cadres du FAREI. « Par la suite, le traitement sera enclenché. On ne veut pas que les planteurs utilisent toutes sortes des pesticides. Il existe des produits spécifiques », a-t-il fait comprendre.

Le Dr Ganeshan Seelavarn a indiqué que les autorités ne savent toujours pas comment la chenille légionnaire est entrée à Maurice. « Tout insecte qui pénètre dans un pays se multiplie drastiquement et cette croissance se stabilise par la suite. On pense que ce sera le cas ici », a-t-il ajouté. Tout en indiquant que notre climat est propice à la propagation de cet insecte.

« Un expert zambien qui était à Maurice dans le cadre d’un autre projet à Rodrigues a été contacté pour faire un constat de la situation, vu qu’il connaît ce problème », a déclaré le CEO de FAREI. « Il est de retour au pays, et il a visité les plantations. On va lancer un programme à long terme pour éliminer la chenille légionnaire », a-t-il ajouté.

Selon le secrétaire de la Small Planters’ Association, Kreepalloo Sunghoon, plusieurs planteurs ignorent la présence d’une chenille dévastatrice au pays. « La crainte est présente parmi les planteurs de maïs, car cela peut créer des pertes énormes. Mais les autres planteurs ne sont pas au courant de cela, surtout ceux de canne à sucre et d’autres légumes. Ils ne savent pas comment détecter ces chenilles. On doit vulgariser les caractéristiques de cet insecte. La communauté des planteurs et les travailleurs doivent être renseignés pour éviter sa propagation », a-t-il indiqué.

Kreepalloo Sunghoon a affirmé qu’il y a d’autres chenilles qui s’attaquent au maïs, mais celle-ci occasionne des ravages. « Après les dégâts enregistrés en Afrique du Sud et au Tamil Nadu, on doit s’attendre au pire, car ces chenilles y ont détruit toutes les plantations de maïs. À Maurice, la culture du maïs n’est pas aussi répandue que celle de la canne, mais si les chenilles s’attaquent à la canne à sucre, cela va causer d’énormes problèmes. D’autant que le prix du sucre est en baisse. Si les chenilles partent dans les plantations de légumes, là encore cela va causer des dégâts », a-t-il dit.

Le secrétaire de la Small Planters’ Association explique que les planteurs doivent pouvoir protéger leurs cultures. Si les légumes sont affectés, les consommateurs doivent s’attendre au pire, dit-il, tout en déplorant le manque de communication. « Il y a une dizaine de jours depuis qu’on a découvert la présence de la chenille ici. Il faut rehausser la vigilance au port et l’aéroport. On doit revoir le protocole. Certains n’ont pas fait leur travail correctement », a-t-il dit.


Les trois-quarts de l’Afrique colonisés

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La chenille légionnaire a ravagé les cultures dans une quarantaine de pays en Afrique. Quand elle est à l’état de larve ou de chenille, sa principale cible est le maïs, mais elle peut se nourrir de plus de 80 espèces de cultures, notamment le riz, le sorgho, le millet, la canne à sucre, les cultures maraîchères et le coton. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’insecte s’est déjà attaqué à des millions d’hectares de cultures de maïs, menaçant la sécurité alimentaire de 300 millions de personnes. En juillet 2018, la légionnaire d’automne a été détectée en Inde et au Yémen. À cause des échanges commerciaux et du fait de sa forte aptitude à voler, le papillon peut augmenter le risque de propagation.

Si ce ravageur envahissant des cultures devait se propager davantage depuis l’Inde, il deviendrait ainsi un péril pour l’Asie du Sud-Est et la Chine méridionale, met en garde la FAO.


Chenille légionnaire - Daneshwarsingh Seeboruth : «Mo riske perdi mo karo»

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Daneshwarsingh Seeboruth espère que son champ sera sauvé.

« Mo fer sa travay la depi 25 an, premye fois mo santi mo bouse manze an danze. » Daneshwarsingh Seeboruth, planteur de maïs à Highlands, n’en revient pas. Il a toujours pensé que la chenille légionnaire n’affectera jamais Maurice. Or, il a fallu moins de 15 jours entre la découverte de la chenille à Rodrigues et les 11 champs affectés à Maurice.

Daneshwarsingh Seeboruth cultive le maïs depuis 25 ans. Cet habitant de Crève-Cœur possède un terrain d’une superficie de deux arpents à Highlands. Cette culture représente la majeure partie de ses revenus. Samedi, en se rendant dans son champ, il a découvert que des bêtes étranges avaient infesté ses plantes. « Ti ban seni zot ti pe manz bann may la. Mo riske perdi mo karo. » Les chenilles se cachaient dans les plis des feuilles. Intrigué, il a fait appel aux techniciens du FAREI. On lui a confirmé qu’il s’agissait bien des chenilles légionnaires.

La culture de maïs a été une grande source de revenus pour Daneshwarsingh Seeboruth et sa famille pendant un quart de siècle. Il raconte que chaque trois mois, après les récoltes, il doit investir entre Rs 40 000 et Rs 45 000 par arpent pour retourner la terre avant de replanter. L’année dernière, le planteur a contracté un prêt bancaire de Rs 150 000 pour investir dans les équipements et les semences. « Si mo perdi sa rekolt la kouma mo pou rembourss la bank ? » .

Daneshwarsingh Seeboruth confie que les techniciens ne lui ont pas encore ordonné de raser son champ. Il attend l’ordre du FAREI pour savoir s’il va pouvoir débuter la récolte. Depuis samedi, il applique un traitement dans ses champs sur les conseils des techniciens de FAREI. Il espère que son champ sera sauvé.

 

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