Eid-ul-fitr vient marquer la fin du mois sacré et du jeûne. Un moment de réjouissance et de partage, rythmé cette année par la pandémie de la Covid-19. Contexte sanitaire oblige, de nombreuses familles de foi musulmane ont été contraintes de réadapter leurs célébrations.
Eid-ul-fitr représente un temps de réjouissance pour la communauté musulmane après un mois de jeûne qui a duré 29 ou 30 jours. Cette année, bien que nous ne soyons pas en confinement, la communauté musulmane fait face à des restrictions liées à la crise sanitaire. Les prières ne se déroulent pas en congrégation et les dons aux familles démunies, qui se font initialement le matin de la fête avant de se rendre à la mosquée pour la prière, ont lieu pour la grande majorité, la veille où à travers des associations. « Ces dons permettent aux familles dans le besoin de célébrer Eid comme il se doit », souligne l’imam Zyad Imamane. En ce jour de fête, le jeûne est brisé et la prière spéciale du matin se fait à la maison en petit comité, comme l’an dernier. Les familles se réunissent en nombre restreint pour le partage des gâteaux et pour le déjeuner, elles limitent les déplacements. « Quelle que soit la situation, il faut rester positif, penser à l’avenir et ne pas se laisser emporter par la facilité. Si tous les Mauriciens continuent à prendre les précautions nécessaires et que la pandémie est enrayée, on pourra fêter Eid l’année prochaine normalement », indique l’imam Zyad Imamane.
Zainab Ellahebokus : « Nous ressentons une petite angoisse, car les membres de notre famille travaillent dans différents secteurs »
Zainab Ellahebokus, enseignante, a vécu le Ramadan de manière différente cette année encore. Avec sa sœur, sa maman et sa fille, elle déjeune avec son grand-père, qui est veuf, à l’occasion d’Eid. « On a fait tous nos achats en ligne pour Eid, que ce soit pour les vêtements ou les douceurs. Avec le déconfinement partiel, on a simplement acheté plus de gâteaux », raconte Zainab Ellahebokus. En termes de douceurs, elle confie avoir misé sur l’originalité avec des napolitains fourrés au chocolat, des dates enrobées de chocolats ou encore des desserts turcs qu’elle a commandés avec des artisans locaux. « Chez mon grand-père, le déjeuner se fait en petit comité. Malgré tout, on est habités par l’angoisse, car les membres de notre famille travaillent dans différents secteurs », souligne-t-elle.
Aaliyaa Janoo : « Je confectionne moi-même des gâteaux modernes et traditionnels »
Aaliyaa Janoo, étudiante, retrouve sa famille après plus d’un an. En 2019, elle était en Allemagne pour Eid et le traditionnel mehendi, l’échange de cadeaux et de douceurs lui ont beaucoup manqué. « Eid est une fête importante pour nous, comme le Nouvel An », relate-t-elle.
Vu qu’elle étudie à Vatel Business School, elle ne rate jamais l’occasion de faire montre de ses talents de pâtissière pour Eid. « Je confectionne moi-même des gâteaux à la fois modernes et traditionnels, c’est-à-dire des cupcakes et des napolitains décorés aux couleurs festives, plus des burfis, vermicelles et magaj, entre autres que j’amène chez ma grand-mère pour le goûter », relate la jeune fille. Elle confie : « Ma sœur est en France et mes cousines aussi ne sont pas à Maurice. Ainsi, Eid n’est plus comme avant pour moi », souligne Aaliyaa Janoo.
Qaysar Islam : « Les achats se sont faits essentiellement en ligne »
Qaysar Islam, qui travaille dans l’administration, raconte que le mois de Ramadan a été l’occasion pour lui de se purifier et se rapprocher de Dieu. « Ça a été un mois dédié au Coran et à la parole divine », explique-t-il. « L’Islam est une religion qui nous demande de penser aux autres et c’est pour cette raison que nous célébrons Eid à la maison cette année. Je suis entouré de ma maman, ma femme et mes deux enfants », indique-t-il.
Quant aux achats, il explique s’être déjà habitué à la nouvelle normalité et s’est tourné en ligne pour acquérir des vêtements, des gâteaux ou des cadeaux. « Le matin d’Eid, je fais des dons aux nécessiteux, puis la prière se fait à la maison. Ensuite, on mange le biryani que prépare ma mère. Il est hors de question de mettre en danger toute la famille et c’est pourquoi les souhaits se font par appels vidéo. Cette année encore, on célèbre Eid dans la sobriété ».
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