Les jeux ne sont pas encore faits! La privatisation, annoncée par le Premier ministre dans le Budget 2019/2020 et reprise au Parlement le 9 juillet, prendra le temps qu’il faudra et selon toute vraisemblance le projet n’aboutira pas avant les élections générales. Si le présent gouvernement reste au pouvoir, le processus sera maintenu. Mais s’il y a un changement de gouvernement, toute la question de privatisation sera peut-être revisitée. La SIC, qui a été sollicitée, dit « ne pas connaître la stratégie du gouvernement » concernant ce projet.
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« La privatisation des casinos de Maurice est en phase embryonnaire. Nous ne connaissons pas la stratégie du gouvernement. Au niveau de la SIC, nous sommes dans l’attente du rapport du Steering Commitee, mis sur pied par le gouvernement, censé se pencher sur le projet mais aucune discussion formelle n’a eu lieu en ce sens jusqu’à maintenant. Mais, tout est possible », fait ressortir un haut cadre de la SIC. Si privatisation il y en a, précise-t-il, les investisseurs jetteront leur dévolu sur le casino le plus rentable. À savoir le Grand Casino du Domaine.
« Étudier la privatisation en profondeur »
Pour rappel, Maurice est le seul pays au monde où les casinos font des pertes. Seul le Grand Casino du Domaine, qui se situe au Domaine Les Pailles, est profitable. Les casinos du Caudan et de Grand-Baie se retrouvent en deuxième et troisième positions en raison de l’accessibilité à la clientèle étrangère. Le casino de Curepipe est, selon la SIC, sous respiration artificielle depuis plusieurs années en raison de la forte présence des maisons de jeux dans la région.
La privatisation des casinos vise à réduire la dette publique. Rita Veerasamy, l’ancienne Acting Managing Director de la SIC, est quant à elle d’avis qu’il faut « étudier la privatisation des casinos de Maurice en profondeur » et elle se demande si un tel projet sera avantageux pour les employés et la compagnie. Du reste, précise-t-elle, tous les casinos étaient profitables lorsqu’elle avait quitté la SIC en mars 2018.
Eddy Benoit, ex-représentant syndical des employés (Casinos’ Employees Union), fait ressortir que « la vente des casinos sera un danger » et exhorte aux membres du personnel de descendre dans la rue.
« Nous avons lutté pour la signature d’un accord collectif régissant les heures de travail, l’obligation d’octroyer des uniformes, le paiement du 14ème mois de salaire, entre autres, ainsi que d’autres droits acquis. Une privatisation serait comme étant un refus catégorique aux employés de se syndiquer », prévient Eddy Benoit.
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