Camp Thorel: des cerfs ravagent les jeunes pousses des chasses

Deyvanund, 64 ans, est bûcheron depuis 30 ans. Il explique que depuis deux ans, les arbres se font rares. La cause : les cerfs mangent les jeunes pousses. Cet habitant de Roches-Noires travaille dans une chasse (NdlR : « chassé ») à Camp-Thorel. Ce terrain appartient à l’État. « Je paie Rs 3 150 par an pour mon permis de coupe au Département des bois et forêts à Curepipe, plus Rs 7 500 à la mairie de Quatre-Bornes, pour pouvoir vendre du bois. Nous sommes 40 personnes dans ce cas. Nous avons le droit de couper 12 m3 de bois par an, que je vends à une scierie à Nouvelle-France. Cela rapporte Rs 14 000, ce qui est insuffisant pour nourrir une famille » explique Deyvanund. « Autrefois, un bûcheron coupait jusqu’à 19 m3 de bois. Le volume a été réduit il y a deux ans car les cerfs mangent les jeunes pousses. Cela fait cinq ans que nous avons écrit au ministère de l’Agriculture, celui de l’Environnement et à la commission anticorruption. Hélas, aucune mesure n’a été prise à ce jour. » Deyvanund ajoute qu’il y a 10 ans, le ministère a mis en terre 32 000 pins que les cerfs auraient ravagés. Le ministère a replanté 20 000 espèces indigènes qui ont subi le même sort. « à Salazie, Camp Thorel, Eau Bouillie et Vuillemin, il y a des pins en mauvais état, qui risquent de tomber à tout moment mais il nous est interdit de les couper. Nous suggérons que les officiers des ministères érigent des barrages plus solides pour empêcher les cerfs de s’approcher de ces plants. » Interrogé, le conservateur des forêts au département des bois et forêts de Curepipe confirme que les cerfs ont détruit les barrages pour manger les plantes. « Des mesures ont été prises. Des plantes indigènes endémiques ont été mises en terre pour remplacer celles détruites par les animaux. Dans les régions de Mare-aux-Vacoas, Grand-Bassin, La Marie, Mare-Longue et la Nicolière, les arbres ne sont pas coupés car ces zones sont protégées à cause des réservoirs. Dans les deux parcs nationaux des Gorges de la Rivière-Noire et de Bras-D’Eau, il est interdit de couper des arbres. » Il assure que des officiers inspectent les arbres abîmés et prennent des dispositions pour les abattre. « J’invite Deyvanund à venir me voir afin de l’aider dans ses démarches », conclut-il.