C’est ce vendredi qu’est présenté le Budget 2023-24. Les opérateurs du secteur de la construction et de l’immobilier se frottent les mains. Si certains s’attendent à l’extension des projets annoncés dans le précédent grand Oral, d’autres, en revanche, espèrent des mesures-phares visant à booster leurs activités.
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Le jour J est arrivé. C’est ce vendredi 2 juin 2023 que le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, présente le Budget 2023-24. Après une contraction pendant deux années marquées par la COVID-19 suivie des conséquences de la guerre en Ukraine, ce n’est que depuis la fin de l’année dernière que le secteur de la construction a réellement repris ses activités. C’est du moins ce qu’affirme Ravi Gutty, président de la Building and Civil Engineering Contractors Association. « Les opérateurs espèrent qu’on restera dans une logique de croissance », soutient-il.
Il confirme que des mesures de relance sont attendues. « On espère une continuité des investissements du gouvernement dans des projets d’infrastructures publiques qui vont accroître les activités des opérateurs dans le secteur », dit-il.
Il fait ressortir que les opérateurs attendent aussi des solutions aux problèmes auxquels est confronté le secteur, notamment le manque de main-d’œuvre, l’approvisionnement des matériaux et la fluctuation des devises.
Gérard Uckoor, fondateur de l’Association des contracteurs, est, pour sa part, d’avis que les projets publics du GM apporteront un coup de pouce aux activités des petits opérateurs. Il rappelle que pour les projets d’État de plus de Rs 3 milliards, il faut s’assurer que 10 % sont réservés aux petits opérateurs.
« Mais avec les conditions en vigueur, ce n’est pas aussi facile en réalité. On s’attend à ce qu’il y ait une participation accrue des petits contracteurs dans les projets publics du gouvernement », soutient-il.
Il estime également qu’il devrait y avoir une « rotation » dans l’octroi des projets. « Il faut que chacun ait ses chances de décrocher des contrats pour la réalisation de projets de l’État », soutient-il. Il avance que le Budget 2023-24 devrait apporter des mesures visant à rendre les contrats plus flexibles.
Ces projets toujours attendus
Les opérateurs déplorent toutefois que plusieurs projets d’envergure annoncés dans le précédent Budget n’aient pas abouti. « Par exemple, plusieurs projets de tout-à-l’égout n’ont malheureusement pas été réalisés pour l’heure. Certains en sont toujours au stade de l’étude. Un gros budget a aussi été alloué au projet destiné à améliorer l’approvisionnement en eau, mais il n’a pas été mis en œuvre », explique Ravi Gutty. Il mentionne aussi le projet de Rivière-des-Anguilles Dam qui peine à démarrer.
Gérard Uckoor parle, lui, des 12 000 logements sociaux annoncés. S’il concède que le projet a démarré, il souligne que cela s’est fait avec beaucoup de retard. « Les opérateurs auraient bénéficié énormément du projet dans les chantiers s’il avait démarré dans les temps », soutient-il.
À l’approche de la présentation du Budget, les activités dans le secteur de la construction se poursuivent normalement. « Une fois que l’étude de faisabilité d’un projet de construction est achevée, le projet démarre et suit son cours. Il n’y a pas vraiment de lien direct avec l’exercice budgétaire. Évidemment, il y aurait des mesures qui pourraient impacter le projet, mais je ne pense pas qu’on puisse ralentir ou mettre en attente un projet en raison du Budget », soutient Ravi Gutty.
Immobilier : pour une révision du remboursement de 5 % sur l’achat d’un bien
Deepak Doolooa, directeur de RD Construction et promoteur immobilier, espère beaucoup du Budget présenté ce vendredi. Il déplore le fait que les Smart Cities aient envahi le marché de l’immobilier à Maurice. « Les mesures annoncées dans le passé pour promouvoir les Smart Cities ont mis en péril les activités des petits et moyens promoteurs », martèle-t-il.
Il affirme que les investisseurs préfèrent injecter de l’argent dans les Smart Cities plutôt que dans des projets comprenant une dizaine de villas, par exemple. Il est également d’avis que la mesure budgétaire relative au remboursement de 5 % à l’achat d’un bien jusqu’à un plafond de Rs 500 000 doit non seulement être étendue pour encore une année mais elle doit aussi être revue. « Il faudra appliquer une fourchette de remboursement qui favorisera davantage les moyens et petits opérateurs », soutient-il.
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