La société française aurait déboursé 500 000 euros pour le détournement du vol AF463 vers Mombasa, Kenya, dimanche. Son transit forcé lui a coûté 4 000 euros la minute sur le sol kenyan.
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Même une blague pourrie a un prix. La bombe factice, découverte sur le vol AF463 parti de Plaisance dans la nuit de samedi à dimanche, devrait coûter 500 000 euros, soit Rs 20 millions, à Air France. C’est le chiffre avancé par Le Quotidien de La Réunion dans son édition de mercredi. Lui-même s’est appuyé sur les calculs du quotidien français Le Figaro qui souligne, entre autres, que le Boeing 777 devra s’acquitter de frais de 4 000 euros la minute (c'est-à-dire Rs 160 000 chaque 60 secondes) pour son transit non-prévu sur le tarmac de l’aéroport international de Mombasa, au Kenya. Si la note est aussi salée pour la société française, c’est aussi parce qu’elle a dû réserver des chambres d’hôtel pour les 459 passagers et des 11 membres d’équipage après l’évacuation. Il faut aussi comptabiliser l’affrètement d’un avion de La Réunion - le vol AF671 a dû annuler son départ vers Paris dimanche soir - pour récupérer tout ce beau monde afin de les conduire à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. En laissant les passagers de l’île sœur à terre, cela a aussi eu un impact sur les finances d’Air France. Air France, qui jongle déjà avec des pertes de 50 millions d’euros, soit Rs 2 milliards, après des annulations et des fausses alertes à la bombe à la suite des attentats du vendredi 13 novembre à Paris, devra encore mettre la main à la poche. L’appareil dérouté vers Mombasa n’ayant pu redécoller, les neuf toboggans activés lors de l’atterrissage forcé étant à usage unique. Chacune de ces structures a dû être remplacée par des techniciens spécialement dépêchés de Paris dès dimanche soir. Dès que l’auteur de la blague douteuse sera identifié, il devra non seulement casquer pour ces dépenses après un procès au civil, mais il aura aussi à trouver 18 000 euros, soit Rs 720 000, s’il est reconnu coupable. Cerise sur le gâteau : il risque cinq ans de prison pour entrave à la circulation des aéronefs.
Garde à vue levée
Il faut rappeler que c’est près de deux heures après avoir décollé du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport que le vol AF463 a été dérouté. Une hôtesse a été alertée par l’ex-policier français Patrice Balletti de la présence d’un engin explosif dans les toilettes. Cet ancien membre du RAID, l’unité d’élite de la police française, et ex-garde du corps au sein du Service de protection des hautes personnalités, déclare avoir découvert la bombe dans un placard des toilettes. Au Kenya, un chien-renifleur a conduit des enquêteurs aux sièges occupés par Patrice Balletti et son épouse après avoir senti la fausse bombe composée de morceaux de carton et d’un minuteur de cuisson. L’information a été transmise à la Police de l’air et aux frontières (PAF), d’où l’arrestation du couple lundi matin. En l’absence de preuves matérielles, la garde à vue de l'ex-policier a été levée dès lundi soir. À Maurice, depuis dimanche et lundi, des représentants d’Air France, d’Aéroports de Paris et de la Direction générale de l’aviation civile française effectuent un audit sur le niveau de sécurité en vigueur à l'aéroport de Plaisance. Ils rentrent en France vendredi.
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