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Shirin Aumeeruddy-Cziffra : « Au-dessus de la mêlée, je dois maintenir l’ordre dans l’hémicycle. …L’article 39(9) des Standing Orders interdit aux députés de lire intégralement leurs discours, exception faite pour les ministres faisant une déclaration officielle ou présentant un projet de loi et l’auteur d’une motion. Je n’exclurai pas les députés lecteurs mais je tiens à promouvoir une culture parlementaire conforme à nos traditions… » (Le Défi-Plus du 15.2.2025)
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Democracy Watch comprend que la nouvelle présidente de notre Assemblée nationale ne puisse, du jour au lendemain, interdire de parole tout député ne pouvant s’adresser honorablement à la Chambre, comme à la population via la retransmission télévisée, sans lire un texte écrit (peut-être même par un ghost writer). Mais elle occupe désormais le bureau de Sir Harilal Ramchordas Vagjee, pouvant d’un regard, de son vivant, mettre au pas tout député abusant de son droit de se référer à des notes, en s’adressant à l’Auguste Hémicycle, sinon à son seul président.
Nous savons Shirin, saluant respectueusement le portrait de son auguste devancier, avant d’aller affronter la lourde tâche de présider une séance parlementaire, en faisant régner les droits, le respect et la responsabilité. Qu’elle en profite pour prendre à témoin feu Sir Harilal de sa ferme résolution d’être, de séance en séance, plus sévère à l’encontre de députés-lecteurs, surtout ânonnant.
Democracy Watch estime que le journal télévisé de la MBC/TV, désormais plus gentille, pourrait voler au secours du combat hélas trop platonique de Shirin Aumeeruddy-Cziffra contre nos députés-lecteurs. Il pourrait, sans aller jusqu’à un boycott systématique, pouvant être contraire au MBC Act, privilégier autant que possible les députés et même les ministres qui, en vrais tribuns en herbe, préfèrent et de beaucoup s’adresser directement au Parlement, comme à la population, en leur adressant des mots venant du cœur et non d’un texte pré écrit et parfois incompréhensible au lecteur surtout malhabile. Notre Parlement ne doit pas devenir une honorable classe de lecture publique.
Un mot encore pour notre télévision parlementaire. Il est peut-être illogique qu’elle ne serve qu’aux séances parlementaires connues pour s’offrir généreusement de longues vacances, sans devoir remonter à 2014, année vierge ou presque de séance parlementaire, pour cause de Seconde République à édifier.
Il est beaucoup question, ces jours-ci, de débats nationaux et autres assises ministérielles. Ils pourraient bénéficier des services de notre télévision parlementaire quand l’Assemblée nationale fait relâche, même si, pour des raisons pratiques, ils devraient se tenir au Parlement. Cela démocratiserait davantage ce Temple de la Démocratie. Cela pourrait faire naître quelques vocations parlementaires. Ces débats et assises pourraient même permettre le rodage de débat de haute facture en Kreol mais avec la précision préalable que notre Kreol ne saurait être la créolisation de gros mots abstraits et hautement intellectuels anglais ou français. Si pa fouti koz Kreol, koz si pa anglé si pa francé !
Democracy Watch Mauritius
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