Un ministre avec une jambe plâtrée et en fauteuil roulant. Scène peu habituelle à laquelle nous assistons depuis que le ministre de la Fonction publique, Eddy Boissezon, s’est fracturé la cheville. Une « expérience », pour le principal concerné.
Publicité
Le ministre de la Fonction publique, Eddy Boissezon, n’est pas passé inaperçu lors du banquet donné en l’honneur du prince saoudien Abdulaziz Bin Saud Bin Nayef Bin Abdulaziz Al Saud, qui était en visite à Maurice. Banquet qui s’est tenu lundi soir à l’hôtel Intercontinental, à Balaclava. En effet, le ministre s’était mis sur son trente-et-un, comme à l’accoutumée. Cependant, c’est assis dans un fauteuil roulant, la jambe droite plâtrée et le pantalon découpé, que le ministre est arrivé. Il était aidé, semble-t-il, par sa garde rapprochée.
Je sens qu’il y a toute une équipe derrière moi pour me soutenir et pour s’occuper de moi. Idem pour les fonctionnaires, qui font preuve de compréhension »
Il nous revient que c’est au cours d’un match de foot que le ministre Boissezon s’est blessé, le samedi 16 juin dernier. « Je fais partie d’une petite équipe avec laquelle j’ai l’habitude de jouer régulièrement. Mais ce samedi-là, je pense que, dans le feu de l’action, j’ai dû faire un mouvement quelconque et je me suis fait mal », dit-il. Direction l’hôpital, où le médecin lui diagnostique une fracture à la cheville droite. « Il m’a fait comprendre qu’en temps normal, cette fracture prenait un mois pour guérir. Mais vu mon âge, que je ne vous dévoilerai pas, cela peut prendre un peu plus de temps que prévu », explique le ministre avec une dose d’humour.
Malgré ce léger « handicap », Eddy Boissezon indique que cela n’a pas vraiment chamboulé son quotidien. « Je vais au bureau tous les jours et à l’heure où vous me parlez, je suis en train de consulter les Cabinet Papers pour demain (ndlr. Le Dimanche/L’Hebdo l’a contacté dans la soirée de jeudi) », dit-il. Pour ses déplacements, le ministre est équipé de béquilles, de même qu’un fauteuil roulant que lui aurait prêté son collègue Showkutally Soodhun. « Je fais un mélange des deux, dépendant de l’endroit où je dois me rendre. Pour les fonctions, par exemple, je me déplace en fauteuil. Au Parlement, par contre, je dois utiliser les béquilles, car il y a pas mal de marches. Je m’appuie sur mon pied gauche pour les monter une à une. Cependant, j’ai toujours quelqu’un à côté de moi, juste au cas où », avance-t-il. Il ajoute qu’il ne peut non plus rester trop longtemps dans l’hémicycle, car il ne parvient pas à redresser son pied. Toutefois, c’est debout qu’il a tenu à intervenir sur le discours du Budget.
À 80% de ses capacités
Eddy Boissezon concède qu’il a réduit la cadence depuis qu’il a le pied dans le plâtre. « Normalement, je quitte le bureau à 18 heures et je suis dans ma circonscription à 18 h 30. Mais depuis l’incident, je sors plus tôt et je travaille moins. Je dirais que je suis à 80 % de mes capacités », souligne-t-il. Le ministre de la Fonction publique peut, cependant, compter sur l’appui de ses collègues. Il affirme qu’il a le soutien de tout le monde. « Je sens qu’il y a toute une équipe derrière moi pour me soutenir et pour s’occuper de moi. Idem pour les fonctionnaires, qui font preuve de compréhension », avance-t-il.
Le soutien, le ministre Boissezon l’obtient aussi des membres de sa famille. « J’ai le soutien de mon épouse et c’est elle qui me donne le courage d’avancer. Je dirais que la famille a, en quelque sorte, remplacé mon pied fracturé », dit-il. Eddy Boissezon se désole toutefois de « trop solliciter » son épouse. « Il y a des gestes simples, que je faisais moi-même, comme me préparer une tasse de thé, que je n’arrive plus à faire. Je dois à chaque fois solliciter l’aide de mon épouse. Cela m’attriste », déclare Eddy Boissezon. Mais de l’autre côté, il avoue qu’il profite tout de même de l’attention particulière qu’il obtient en ce moment. « À la maison, lorsque je suis dans mon fauteuil, je suis le roi. Je donne des ordres ! » déclare le ministre dans un grand éclat de rire.
J’ai le soutien de mon épouse et c’est elle qui me donne le courage d’avancer. Je dirais que la famille a, en quelque sorte, remplacé mon pied fracturé »
Quoi qu’il en soit, le ministre se dit ravi de vivre cette expérience, car cela lui a permis de réaliser un certain nombre de choses. « Primo, c’est là qu’on se rend compte de l’importance de chacun des membres de notre corps que, parfois, nous avons tendance à négliger. Secundo, on se rend aussi compte à quel point on est vulnérable, même lorsqu’on est ministre. Et tertio, on comprend l’importance d’être altruiste et de venir en aide aux autres, car nul ne sait quand on pourrait avoir besoin de l’aide d’autrui », dit-il.
Eddy Boissezon indique qu’il souhaite se remettre sur pied au plus vite, afin de pouvoir reprendre ses activités. Il devait à nouveau se rendre chez le médecin samedi. « Peut-être qu’ils vont me retirer le plâtre et me placer une sorte de botte que je pourrais enlever le soir avant d’aller me coucher, car c’est surtout le soir que la douleur me fatigue. D’une part, à cause du poids du plâtre et d’autre part, le froid qui règne en ce moment n’arrange guère les choses », fait ressortir le ministre de la Fonction publique.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !