Blanchiment d’argent : les voyages et dépôts bancaires de Cindy Legallant passés à la loupe

Le procès pour blanchiment d’argent intenté par l’Independent Commission against Corruption (Icac) à la nutritionniste Cindy Legallant a été entendu le mardi 23 août. La jeune femme, demeurant à St-Antoine, Goodlands, a comparu devant la magistrate Razia Jannoo-Jaunbocus, siégeant en cour intermédiaire. Le procès a été renvoyé au 18 octobre. La commission anticorruption accuse la nutritionniste d’avoir blanchi Rs 1,6 million provenant d’un trafic de Subutex.

L’argent a été déposé sur son compte bancaire à la State Bank of Mauritius (SBM), en quatorze opérations et ce, en l’espace de trois mois. Soit du 11 février au 14 mai 2008. Cindy Legallant a plaidé non coupable. Elle est défendue par Me Drawnacharya Ortoo.

Comprimés de subutex

L’Icac est représentée par Me Atish Roopchund. Moomtaz Koosa, Senior Investigator à l’Icac, a expliqué que l’enquête de l’Icac a été ouverte après l’arrestation de Cindy Legallant par la police, en juillet 2008, à l’aéroport de Plaisance. L’inculpée avait des comprimés de Subutex en sa possession.

Cindy Legallant était rentrée au pays en janvier 2006 après avoir vécu 23 ans en France. Selon l’enquêteur Moomtaz Koosa, l’accusée a effectué quatre voyages vers la France et s’est rendue dix fois à l’île de la Réunion, de 2006 à 2008.

Toujours selon ce témoin, d’importantes sommes d’argent ont été versées sur son compte à chaque fois qu’elle est rentrée de France. Ce qui, dit-il, a éveillé les soupçons des enquêteurs de l’Icac. L’enquêteur a ajouté qu’à chacun de ses déplacements, Cindy Legallant passait, en moyenne, deux à quatre jours en France. Cinq dépositions de Cindy Legallant à l’Icac ont été produites en Cour. L’accusée faisait valoir son droit au silence et refusait de répondre aux questions liées à ses relations avec Sada Curpen.

Salaire de Rs 15 000

L’enquêteur principal a ajouté que Cindy Legallant n’a pu justifier la provenance de ses revenus. Dans sa version, la nutritionniste explique qu’elle percevait Rs 15 000 par mois à l’époque. Elle vivait alors en concubinage avec un cadre d’un cabinet d’audit qui touchait, lui, un salaire mensuel de Rs 110 000. La jeune femme a ajouté que ses parents, qui vivent en France, lui envoyaient Rs 20 000 mensuellement.

Cindy Legallant a purgé 42 mois de prison pour possession de 21 755 comprimés de Subutex. Elle avait été arrêtée le 23 juillet 2008. Elle avait incriminé Sada Curpen comme le cerveau derrière l’importation des comprimés. Elle avait été assignée comme témoin à charge dans un procès séparé contre Sada Curpen et Paul Villars, poursuivis pour entente délictueuse. Mais la nutritionniste a refusé de déposer lors du procès. Ce qui a permis à Sada Curpen et Paul Villars d’être disculpés, faute de témoignages probants.