Bhanoo Seegobin: «Opérateurs et consommateurs en faveur d’une nouvelle baisse des prix du carburant»

La consommation d’essence a crû d’environ 10 % par rapport à celle du diesel, constate Bhanoo Seegobin. Une tendance que le président de la Petrol Retailers Association attribue au fait que les Mauriciens optent de plus en plus pour des véhicules à essence. Dans cet entretien, il s’exprime également en faveur d’une baisse des prix du carburant. [blockquote]« Nous sommes très insatisfaits de la marge de 4 sous qui est accordée sur chaque litre d’essence. Ce n’est pas suffisant pour couvrir la compensation salariale de janvier 2015 et celle de janvier 2016. »[/blockquote] Le pétrole est à 30 dollars le baril, son niveau le plus bas au niveau mondial. Or, à Maurice, les prix n’ont pas vraiment fluctué, sauf le 14 novembre dernier, où il y a eu une baisse des prix de l’essence et du diesel. Vos commentaires ? Une nouvelle baisse des prix serait bien accueillie à la fois par les opérateurs et les consommateurs. Toutefois, la décision finale reviendra à la State Trading Corporation (STC) qui a apporté des changements au sein du mécanisme chargé de trancher sur le prix du carburant. Ce qu’on retient, surtout, c’est que la décision pour revoir ou pas les prix du diesel et de l’essence ne se fera plus sur une base mensuelle, comme cela a été le cas dans le passé. Comment réagissent les automobilistes au prix du carburant qui reste inchangé ? Les automobilistes sont très satisfaits avec la dernière baisse, mais sont en faveur d’une seconde baisse afin qu’ils puissent bénéficier pleinement de la dégringolade des prix du pétrole au niveau mondial. D’autant plus qu’il se peut que les prix grimpent à l’avenir, car tout est une question d’offre et de la demande. Or, actuellement, il y a une surproduction, d’où les prix bas. Le Petroleum Pricing Committee  se réunira fin janvier. À quelle décision attendez-vous ? Nous sommes en faveur d’une baisse. Mais aura-t-elle lieu ? N’oublions pas que l’aspect prix du pétrole n’est qu’un parmi une série de facteurs qui sont pris en considération avant tout changement au niveau des prix. Les prix actuels de l’essence et du diesel ne reflètent, en effet, pas les prix mondiaux. Ils ont été gonflés par l’ajout d’autres items, dont plusieurs taxes. Selon Rajanah Dhaliah, le Chief Executive Officer de la STC, toute nouvelle modification au prix ne devrait pas intervenir dans une période de six mois après le dernier réajustement en raison  de nouveaux règlements en vigueur. Vos commentaires ? Nous avons eu vent de sa déclaration. Pourtant, il y a quelque temps, on avait entendu dire qu’une structure allait être mise en place pour qu’il y ait des changements immédiats au niveau des prix quand le pétrole allait connaître des fluctuations importantes au niveau mondial. Il se peut qu’après des consultations et en présence de toutes les données, on a vu que ce n’était pas possible d’aller dans cette direction. Les gérants des stations-service se sont beaucoup battus pour que les autorités revoient à la hausse leur marge de profit. Quelle est la situation actuelle ? Nous sommes très insatisfaits de la marge de 4 sous qui est accordée sur chaque litre d’essence. Ce n’est pas suffisant pour couvrir la compensation salariale de janvier 2015 et celle de janvier 2016. D’autant plus que tous nos frais d’opération ne cessent d’augmenter et que nous devons parallèlement prévoir des dépenses additionnelles pour nous prémunir face à l’insécurité à laquelle font face les stations-service. Nous aurions souhaité bénéficier d’une marge plus raisonnable et que l’aspect évaporation sur les produits pétroliers soit pris en considération. Or, cet élément n’a pas été pris en compte car, selon les techniciens du ministère du Commerce, cela fait partie des risques du métier. Avez-vous noté un changement au niveau de la consommation du carburant à Maurice ? En effet ! La consommation d’essence a crû d’environ 10 % en comparaison à celle du diesel. C’est dû au fait que les gens se tournent davantage vers les véhicules à essence qui sont connus pour nécessiter moins d’entretien et qui sont dits plus économiques et performants. Ils émettent également moins de CO2. Nous notons aussi que la flotte de véhicule est en constante hausse. Ce qui signifie plus de consommation de carburant, mais pas nécessairement par les mêmes points de vente, vu que le nombre de stations-service est également en hausse.