Un terrible drame a secoué Camp-Levieux. Une mère de 17 ans a commis l’irréparable dans la nuit de jeudi. À la suite d’une dispute avec son amoureux, elle a reporté sa colère sur son fils de trois mois. Les parents de la jeune mère disent qu’elle supportait mal le nourrisson et qu’elle était devenue dépressive.
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C’est l’histoire tragique d’une mère de 17 ans et de son bébé de trois mois. Cette adolescente, que nous prénommerons Nandinee, a abandonné ses études très tôt. Quand elle était encore au collège, elle a fait la connaissance de Seeneevassen C., un habitant de Mont-Roches aujourd’hui âgé de 22 ans. Depuis leur rencontre, les deux se fréquentaient.
En novembre dernier, Nandinee a appris, lors d’une visite à l’hôpital en compagnie de sa mère, qu’elle était enceinte de cinq mois. L’adolescente a mal pris la nouvelle. Mais elle n’a eu d’autre choix que de garder le bébé. Elle a accouché le 25 mars dernier d’un fils qu’elle a appelé Vuran. Mais elle avait du mal à s’occuper du bébé. C’est sa maman, Vinoda, qui s’en chargeait.
Jeudi dernier, vers 16 heures, Seeneevassen, affectueusement surnommé Kevin, s’est rendu au domicile de Nandinee pour voir son bébé. Une dispute a éclaté entre les deux jeunes parents. Kevin s’est mis en colère quand il a vu que sa bien-aimée insultait le petit Vuran. Vert de colère, il a quitté les lieux pour éviter des problèmes. L’enfant s’est mis à pleurer et sa mère l’a étranglé.
Voyant que son bébé ne bougeait plus, la jeune mère a alerté son père Vishnu. Le nourrisson a été transporté d’urgence à l’hôpital Victoria de Candos, où les médecins n’ont pu que constater son décès. Le personnel soignant a aussitôt alerté la police de Camp-Levieux. La chef inspectrice Ameeta Ramdour et des membres de son équipe se sont rendus à l’hôpital. Nandinee a été conduite au poste de police où elle a été longuement interrogée. Elle est passée aux aveux.
Placée en détention
« Vuran ne cessait de pleurer et j’en avais marre de le consoler. Monn pez so likou for avek mo pous e monn trangle li akoz mo ti pe gayn ner avek so papa. Je l’ai giflé à plusieurs reprises. Je l’ai griffé au cou et au dos. Je n’ai jamais voulu de ce bébé, car j’aime m’amuser avec mes amies. Ma vie est devenue un véritable enfer après la naissance de Vuran. Des fois, je devais le surveiller quand ma mère n’était pas à la maison. Cela m’agaçait beaucoup. Mo pa finn kapav fer zanfan-la ale parski ti tro tar e mo ti pou met mo lavi an danze si mo ti fer sa », a expliqué Nandinee aux enquêteurs.
Après son interrogatoire, elle a été placée en détention. Elle a été provisoirement inculpée de meurtre devant le tribunal de Rose-Hill. La jeune femme a participé à une reconstitution des faits vendredi après-midi. L’opération s’est déroulée sous forte présence policière. Nandinee a dit aux enquêteurs que l’enfant se trouvait sur un sofa dans le salon lorsqu’elle l’a étranglé.
« Mo ti fer zanfan-la bwar dile ver sink er e monn poz li lor sofa. Li ti pe plore bokou. Li pa ti pe res trankil. C’est alors que je l’ai étranglé », a expliqué la jeune femme. Des voisins et des proches ne cachent pas leur colère. « Dimounn kouma twa pa ti bizin gayn zanfan », a lancé un témoin durant la reconstitution. Après l’exercice, l’adolescente a été reconduite en cellule policière.
«Mort asphyxié»
L’autopsie, pratiquée par les Drs Maxwell Monvoisin et Shaila Prasad-Jankee, a révélé que le bébé est mort asphyxié par le contenu de son estomac. Des ecchymoses et des saignements internes ont été décelés sur le cadavre.
Vinoda, la mère de Nandinee, est partagée entre la tristesse et un sentiment de révolte. « Elle ne s’occupait jamais de Vuran. C’est moi qui faisait tout pour lui. Ma fille détestait le bébé, car elle aurait préféré avoir une fille. Je lui ai expliqué que Vuran est un bébé et que ce n’est pas de sa faute. Mais en vain. Li pran zanfan li pil lor lili et li bat li. Quand je suis à la maison, je la réprimande et je l’éloigne de l’enfant. Si mo ti lakaz, mo ti kapav sov mo ti zanfan. Même si c’est ma fille, je ne lui pardonnerai pas. Elle doit être sévèrement punie », murmure Vinoda.
Selon elle, ce drame aurait pu être évité. « Après la naissance de Vuran, Nandinee est devenue violente et hors de contrôle. J’avais alerté les fonctionnaires de la Child Development Unit (CDU). J’avais même fait une requête pour que ce service se charge de l’enfant. Mais jusqu’ici, rien n’a été fait. Si on avait tenu compte de ma demande, ce drame aurait pu être évité », estime Vinoda.
Vishnu, le père de Nandinee, a une autre version. « Ma fille prenait soin de son bébé. Je ne l’ai jamais vue le maltraiter. Ma fille a été victime de violence de la part de son petit ami. Elle est devenue dépressive. Ce qui explique en quelque sorte ce geste malheureux », dit-il.
Un responsable de la CDU affirme qu’il n’a jamais reçu la requête de Vinoda. « Il se peut que la femme ait confondu entre la CDU et la Family Protection Unit, car à notre niveau, nous n’avons pas eu une telle requête », soutient le fonctionnaire. L’enquête est supervisée par la chef inspectrice Ramdour.
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