La grande majorité des analystes déplorent un budget axé sur le court terme, qui laisse les exportateurs sur leur faim.
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1. Comment qualifiez-vous le budget de 2018-2019 dans son ensemble ?
Troisième budget passable
Comme les deux précédents, le troisième budget de Pravind Jugnauth est qualifié de passable par la très grande majorité des analystes. Ils déplorent « a lack of measures that focus on the long term », autrement dit « too many short term measures that do not address the structural issues facing the Mauritian economy ». Ainsi, « several measures are seen as having been proposed in a rather disparate and disjointed way, with a relative lack of underlying strategic visions. Also, no comprehensive actions have been earmarked to tackle the major economic challenges facing Mauritius. » Si « the government had little choice but to give some relief to the local population through social measures », il s’avère que « l’économie passe au second plan ».
2. Pensez-vous que ce budget permet de « poursuivre notre transformation en un pays à haut revenu » ?
Manque de mesures audacieuses
Neuf analystes sur dix pensent que le budget de 2018-2019 ne donne pas les moyens d’assurer notre transformation en un pays à haut revenu. Car « the budget does not create new economic pillars nor solidify the current ones. It would take significant investment in the technological infrastructure to see the emergence of financial technology, blockchain and artificial intelligence in Mauritius. » De plus, « a broader and a more ambitious range of structural reform measures are necessary to tackle deep-rooted supply-side bottlenecks, promote a sustained rise in investment and boost the competitiveness of our key economic sectors ». D’autant que « our economic development is highly influenced by global economic and political events ».
3. Quelle est votre prévision de la croissance économique pour l’année 2018-2019 ?
La croissance inférieure à 4,0%
4,1% ou plus | 7% |
4,0% | 40% |
Inférieure à 4,0% | 53% |
Le grand argentier vise une croissance économique de 4,1% pour l’année 2018-2019. Quasiment tous les sondés ne croient pas que cet objectif sera atteint, et 53% estiment que le taux de croissance restera en dessous de 4,0%. Il y a certes « a boost given by the multiplicity of the infrastructural projects in progress », mais « there is an absence of growth enablers » Puis, « although economic activity is supported by an appreciable expansion in investment amidst earmarked sizeable infrastructure projects, there are difficulties in our export sectors and uncertainties in the global business activities ». D’ailleurs, « the financial sector will need to further update its business model in light of the budget proposals, and the budget is not much aimed at driving the renewal of the local manufacturing ».
4. Comment qualifiez-vous nos finances publiques à l’heure actuelle ?
Des finances publiques précaires
Pour l’année 2018-2019, comme pour 2017-2018, le déficit budgétaire restera à 3,2% du PIB, et la dette du secteur public à 63% du PIB, sans compter les emprunts des Special Purpose Vehicles garantis par le gouvernement. Pour 87% des sondés, les finances publiques ne sont pas aussi saines que le dit ce dernier. Car « as government spending increases, there will be little fiscal buffers for any future slowdown in the global economy ». Certes, « the budget deficit remains at manageable levels. However, it is subject to non-negligible risks that can potentially emanate from the execution of envisioned infrastructure projects, while any recurrent expenditure slippages cannot be disregarded. As for the debt situation, the target of 60% of GDP by June 2021 looks quite unlikely unless there is a significant pick-up in economic growth. »
5. Selon vous, le surplus de revenu disponible des contribuables rémunérés entre Rs 305 000 et Rs 650 000 annuellement sera injecté dans...
Aucune incitation à l’épargne
La Consommation | 83% |
L’Epargne | 7% |
Le Désendettement | 10% |
Le discours budgétaire annonce que l’impôt sur le revenu passera de 15% à 10% « for those earning between Rs 305,000 and Rs 650,000 annually ». Le revenu supplémentaire sera dépensé dans la consommation, selon 83% des répondants. Le fait est que « there is no incentive for savings in the country as the rate of return is quite low and the satisfaction derived from consumption is greater. The projected 9% annual increase in VAT collection speaks for itself. » Du reste, les gens de la classe moyenne « have low propensity to save and might also take more loans, thus falling in a debt trap ». En somme, « following the drop in the tax rate, there should have been measures to encourage saving, for example directing all tax savings to a pensions scheme ».
6. Dans quelle mesure l’exportation a-t-elle été prise en compte dans ce budget ?
L’exportation négligée
Pour 87% d’analystes, le budget de 2018-2019 n’a pas suffisamment pris en compte le secteur d’exportation. On admet que « the 3% tax on global activities is a welcome step, but a company should make profits in the first place! It is a warriors’ journey for a company to export: geographical distance, costs and availability or frequency of airplanes and ships, the port and airport tariffs and efficiency ». Il faut aussi résoudre les problèmes tels que « the public sector as an enhancement rather than an inhibitor to the business environment, skills mismatch, road traffic issues, and lack of an enabling eco-system for new entrepreneurs and for new technology ».
7. Comment voyez-vous les perspectives à moyen terme du secteur Global Business au regard des mesures budgétaires ?
Le Global Business reste dans l’incertitude
Le budget contient des mesures qui obligent le secteur offshore à se réinventer. Les perspectives de celui-ci demeurent néanmoins incertaines à moyen terme, selon neuf sondés sur dix. Car « in spite of moves that have been earmarked to preserve the stability and soundness of the country’s global business activities, the sector’s future performance will depend on the ability of operators to formulate appropriate substance in their value proposition, the breadth of their product base and the degree of success that they will achieve in diversifying markets away from India ». Mais « there is no significant measures that could overhaul the sector, and no re-orientation in terms of services to cater for middle-office outsourcing ».
8. Etes-vous en faveur de la politique de vendre directement la nationalité et le passeport mauriciens aux étrangers contre paiement ?
La citoyenneté mauricienne au rabais
Pratiquement trois quarts des sondés désapprouvent la vente directe du passeport et de la nationalité mauriciens aux étrangers contre paiement. Non seulement « this shows a complete lack of ideas and vision », mais aussi « this measure is risky and is hard to endorse as a matter of principle. While a sensible policy to open the economy is essential to support our economic ambition, this proposal of selling our citizenship might convey a message contrary to the objective sought. » Même ceux qui y sont favorables précisent que « it depends on how we manage the whole thing. We need to make sure that we do not welcome undesired people. But with politics there are always risks. »
Enquête d’opinion réalisée par PluriConseil du 18 au 20 juin 2018 auprès d’un échantillon représentatif de 30 analystes économiques et financiers.
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