Insatisfaits de la politique économique suivie jusqu’ici, la très grande majorité des analystes donnent une note en-dessous de la moyenne au bilan des deux ans du gouvernement.
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1 Une deuxième mauvaise année
Pour vous, 2016 a été pour l’économie mauricienne une année...
L’année dernière, 80 % des sondés estimaient que 2015 fut mauvaise pour l’économie mauricienne. Sept analystes sur dix trouvent que celle-ci aura connu une deuxième mauvaise année en 2016, ayant été « le parent pauvre de l’action gouvernementale ». Raisons évoquées : un « gouvernement instable », un « manque de coordination au sein du Cabinet », une « cacophonie généralisée » et « poor leadership ». Pour un banquier, « the economy was stagnant, the only positive being that tourist arrivals keep increasing ». Un économiste est d’avis que « la relance de l’économie est compromise ». Or, « expectations from both the consumers and the private sector for a better and more dynamic economy are still high ».
2 Impact politique non négligeable
Selon vous, les événements politiques durant l’année 2016 ont eu sur l’économie mauricienne un impact négatif...
Considérable 23%
Assez Grand 67%
Petit / Négligeable 10%
Les événements politiques survenus en 2016 ont eu sur l’économie mauricienne un impact négatif qui, selon neuf analystes sur dix, est non négligeable. Il aura été considérable à cause de « lack of cohesion and decisiveness in decision making », de « poor political decisions and non-consensus among our political leaders », et de « dissensions au sein du Cabinet ». Sinon, l’impact demeure assez grand pour ceux qui observent que « political events influence business sentiment which in turn helps drive investment and consumption ». Heureusement, « despite political uncertainty, the economy did not contract ».
3 La croissance inquiète toujours
L’indicateur économique qui a suscité le plus d’inquiétudes chez vous pendant l’année 2016 est....
La croissance 53%
Le chômage 13%
Le déficit commercial 13%
La dette publique 20%
Tout comme l’année dernière, la croissance est l’indicateur économique qui a suscité le plus d’inquiétudes parmi les répondants en 2016. En supposant que « growth should take care of the rest », il s’avère que « l’économie mauricienne fonctionne en-deça de sa capacité ». Les analystes s’inquiètent cette année un peu plus du déficit commercial (en raison du Brexit) et un peu moins du chômage (qui passerait de 7,9 % en 2015 à 7,5 % en 2016). Mais alors que plus de 4 000 emplois publics ont été créés durant l’année, « the rising public debt is a problem which the government can no longer ignore, as it may lead to higher taxes and reduced government benefits and services ».
4 Politique économique insatisfaisante
Êtes-vous satisfait de la politique économique du gouvernement menée au cours de l’année 2016 ?
L’année dernière, 87 % des sondés étaient insatisfaits de la politique économique du gouvernement. Cette année encore, malgré un changement de ministre des Finances, neuf analystes sur dix expriment leur insatisfaction par rapport à la politique suivie en 2016. 30 % de répondants disent être très insatisfaits au point de se demander s’il existe une politique économique. Pour certains, « the budget was generally well received », mais d’autres « do not see any positive impact from the budget ». Le fait est que « we are not attracting investments, we are not creating jobs », tandis que « institutions are not well managed, the Air Mauritius saga showing the lack of commitment to sound governance principle ».
5 La politique monétaire divise
Comment avez-vous vu la politique monétaire menée en 2016 ?
L’année dernière, deux tiers des sondés trouvaient cohérente la politique monétaire en 2015, et 7 % la voyaient inefficace. Cette année, 40 % d’analystes estiment inefficace la politique monétaire en 2016, autant que ceux qui la qualifient d’appropriée. Il y a eu une réduction de 25 points de base du taux directeur en novembre 2015, et une autre baisse de 40 points en juillet 2016. Un opérateur boursier affirme que « while the transmission to the economy might be weak, the easing of cash flow for homeowners and geared conglomerates and large caps is not negligible ». Au contraire, observe un gestionnaire de fonds, « la politique monétaire a eu un impact négligeable sur l’économie ».
6 Un secteur privé pas dynamique
Comment avez-vous trouvé le secteur privé en 2016 ?
Dynamique (fonceur) 3%
Tiède (sans ferveur) 50%
Passif (attentisme) 47%
Tout comme l’année dernière, le secteur privé n’a pas fait preuve de dynamisme en 2016. Fidèle à lui-même, pour ne pas changer, il se montre tiède ou passif. Le délai pris par les autorités pour accorder la lettre d’intention se révèle trop long. De fait, « the private sector is still waiting for a strong and wilful government to start their projects ». Entre-temps, « there is too much divergence among Government and no clear sense of direction ». Mais on s’interroge aussi ce que font nos capitaines d’industrie pour faire avancer le pays : « Apart from real estate projects, where did they invest in new productive assets? » Dès lors, « how can unemployment decrease when there are no productive investments? »
7 Compensation salariale injustifiée
Selon vous, une compensation salariale, même minime, dans le contexte économique actuel est…
L’année dernière, 40 % des personnes interrogées trouvaient injustifiée une compensation salariale, même minime, en raison du très faible taux d’inflation. Opinion partagée, cette année, par 87% des sondés, vu que le contexte économique international s’est dégradé avec le Brexit, que l’investissement privé stagne, que la croissance reste modérée et que l’inflation annuelle est de seulement 1 %. Toutefois, trois analystes sur cinq estiment nécessaire une compensation, surtout pour ceux au bas de l’échelle. Pour 2017, elle coûterait Rs 1,9 milliards à l’État et aux entreprises privées. Ce qui fait dire à un consultant en investissement que « la formule de compensation est à revoir entièrement ».
8 Le bilan économique ne passe pas la moyenne
Quelle note donnez-vous au bilan économique des deux ans du gouvernement actuel ?
AU-DESSUS de la moyenne 3%
La moyenne 13%
EN-DESSOUS de la moyenne 83%
La très grande majorité des sondés jugent que le bilan économique des deux ans du gouvernement actuel est en-dessous de la moyenne. D’abord, « three finance ministers in two years, this speaks volumes about the focus ». Ensuite, « two poor budgets, the instability that was caused from the BAI fiasco and the loss of some advantages under the tax treaty with India will surely cost us in the medium term ». L’avenir économique n’est pas assuré sans des mesures concrètes et un plan de relance, car « it is not the Metro Express that will bring sustainable medium and long term economic growth ». Ainsi, « la population se rend compte aujourd’hui que le rêve vendu par ce gouvernement ne sera jamais réalisé ».
Enquête réalisée par PluriConseil du 5 au 7 décembre 2016 auprès d’un échantillon représentatif de 30 analystes économiques et financiers.
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