Situé sur le littoral nord-ouest du pays, Balaclava a été une nouvelle fois au cœur de l’actualité après l’agression d’un chauffeur de taxi, le vendredi 8 janvier. Au fil des années, ce quartier huppé est devenu l’endroit de prédilection pour les malfrats. Incursion.
Vols, agressions, viols et autre assassinats. Le village Balaclava a tout connu. Il a une nouvelle fois fait la Une des journaux après l’agression d’un chauffeur de taxi, le 8 janvier dernier. La victime Issoop Bhurtun, 66 ans, devait déposer trois individus à l’hôtel Intercontinental.
Toutefois, arrivé à Balaclava, les trois hommes ont agressé le sexagénaire avant de lui ligoter les mains et les pieds dans un terrain en friche. Ce n’est que plus de 36 heures après, qu’il a pu se libérer.
Ce nouveau cas d’agression remet en doute tout l’aspect de sécurité dans ce village touristique. D’ailleurs, ses principales artères sont quasi désertes le soir, mais aussi en journée. Les rares véhicules qui y circulent prennent la direction des établissements hôteliers ou la plage publique de la région. Les seuls piétons que nous avons croisés sur cette route négligée, sont quelques employés d’hôtels ou un planteur qui faisait de l’auto-stop.
En sillonnant ce village huppé, nous constatons que la peur s’est peu à peu installée chez de nombreux habitants. Beaucoup de maisons sont équipées de système d’alarme, d’autres sont cadenassées ou ont des clôtures électriques. Cela, après que plusieurs cas de vols ont été rapportés dans la localité, indique François, un habitant du morcellement Le Résidence Balaclava.
« Il n’y a pas de sécurité ici. On s’y sent comme en Europe. Les villageois sont réticents à parler et se renferment de plus en plus. Plusieurs terrains ont déjà été achetés par les Mauriciens vivant à l’étranger où des entreprises locales. Malheureusement, ceux-ci sont laissés à l’abandon par les propriétaires ; ce qui attire les voleurs », ajoute ce père de famille qui, en sus d’un système sécurisé pour se protéger, a également deux Rottweiler chez lui.
Contrôle strict dans les hôtels
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8058","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-14184","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Balaclava"}}]] Plusieurs des résidences sont clôturées et munies de grillages électriques.<
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Un peu plus loin, les six hôtels, notamment Ravenala Attitude (ex-La Plantation), Oberoi, Internationental, Maritim, The Westin Turtle Bay Resort & Spa et Angsana sont les seuls lieux animés de Balaclava. La sécurité y règne en maître avec vigiles à l’entrée et un contrôle strict des va-et-vient dans ces établissements hôteliers.
Selon Raj Dhanoo, Ally Jamal et Hariss Pandoo – chauffeurs de taxi d’hôtels –, l’insécurité est omniprésente dans le village. « Ce sont des gens d’autres régions qui sèment la panique ici. Des toxicomanes rodent même sur les plages et font du démarchage illégal, dans le sens où ils approchent les touristes pour leur proposer des excursions en bateau, etc. » lance un de nos interlocuteurs.
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En effet, lors de notre visite, nous avons remarqué une douzaine de couples en voiture, venus passer du bon temps sur la plage.
Un peu plus loin, nous constatons un seul petit commerce en vue. Le propriétaire de ce snack, Bhai Raffick, peste également sur l’insécurité. « Le 30 décembre dernier, mon snack a été cambriolé. C’est la quatrième fois en trois ans ! Les voleurs ont fait main basse sur des bonbons, des canettes de soda et des amuse-gueules pour un montant total de Rs 5 000 à Rs 6 000. Ils ont forcé le cadenas et la petite porte pour entrer », fait-il ressortir, déplorant un manque de lampadaires et de caméras de surveillance dans les environs.
D’ailleurs, nous faisons le même constat : il n’y a pas de lampadaire sur la route principale menant à la plage publique. Contacté, Deeraj Sookur, président du conseil de district de Pamplemousses, évoque un budget limité. « Nous avons un budget moyen que nous répartissons entre 18 villages. Par la suite, les conseillers de village définissent leurs priorités. Nous sommes au courant des problèmes d’éclairage et de terrains en friche dans ce village. Malheureusement, c’est difficile de retracer les propriétaires », soutient-il, déplorant un manque de communication entre conseillers du village et habitants de Balaclava.
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[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8059","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-14185","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"800","height":"960","alt":"Bhai Raffick"}}]] Le propriétaire du Snack cambriolé raconte sa mésaventure.
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Il faudrait aussi que les forces de l’ordre fassent plus de rondes sur la plage, ajoutent des habitants.
DI Sookun, CID de Terre Rouge: « Aucun habitant de Balaclava n’a commis de délit »
C’est le poste de police de Terre-Rouge qui est appelé à assurer la sécurité à Balaclava. Selon le Detective Inspector (DI) Dharamraj Sookun, Balaclava n’est pas un village à « haut risque. » Toutefois, il lance un appel aux habitants de ne pas donner l’opportunité aux malfrats de sévir. « Un cas de vol ou d’agression peut arriver n’importe où, pas nécessairement dans ce village. Jusqu’à présent, Il n’y a eu aucun habitant de cette localité qui a commis de délit. Les malfrats ne sont pas de cette région. Nous tenons à rassurer les habitants, ils peuvent compter sur la proximité et la collaboration de la police pour leur sécurité et leur bien-être ».Morcellements hautement sécurisés
À l’entrée au village, l’énorme entrée du Royal Park ne passe pas inaperçue. Au total, selon le service de poste, quatre morcellements hautement sécurisés ont été érigés dans ce village touristique. Le Royal Park est d’ailleurs en projet d’agrandissement. D’autres morcellements nommément Les Vieux-Banians, Baie-des-Tortues et Résidence Balaclava comptent, respectivement, 90, 60 et plus de 150 foyers. À l’exception de Résidence Balaclava, les deux autres possèdent d’un système hautement sécurisé. Il est difficile d’y avoir accès. Barricadés par des murs en pierre taillée de 2,5 à 3 mètres de haut, ces morcellements ont aussi des clôtures électriques et des vigiles à l’entrée principale.Quelques cas
Un gang de sept malfrats avait fait cette région leur lieu de prédilection. En janvier 2008, ils ont été arrêtés pour le viol de deux compagnes de policiers sur la plage publique. Lors de leur interrogatoire, trois d’entre eux ont avoué avoir tué un ouvrier chinois, Cheng Zhong Pan, en août 2007. Juin 2008, la police avait découvert des restes calcinés d’une femme, éparpillés dans un terrain boisé. Le crâne a été découvert une cinquantaine de mètres plus loin. Il s’agit d’une prostituée, Marie-Lourdes Collet, qui a été tabassée mortellement par trois individus. La police a retrouvé le corps de la victime carbonisé à Balaclava. Le 5 décembre 2014, une habitante de la localité a porté plainte pour un cas de vol dans son appartement. Les touristes ne sont pas épargnés. En février 2015, une ressortissante chinoise a surpris un valet d’un des hôtels de Balaclava quittant sa chambre avec une serviette bien enroulée. En prenant la fuite, il a délaissé la serviette qui contenait 300 US Dollars et 300 Renminbi (devise chinoise).Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !