La crise économique a entraîné une augmentation du coût du panier des ménages et par conséquent une baisse drastique du pouvoir d’achat. Le montant qui sera accordé comme compensation salariale s’annonce déterminant quant à la capacité de consommation.
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Le taux d’inflation à Maurice était estimé à 3,2 % en septembre avant une légère hausse pour se retrouver à 3,4 % en octobre dernier selon les chiffres publiés par Statistics Mauritius. Une situation qui a plongé davantage le pouvoir d’achat à Maurice alors que les prix des produits de consommation s’envolent.
Ainsi, Claude Canabady, secrétaire de la Consumers’ Eye Association est tenté de dire que la prochaine compensation salariale est extrêmement importante. « C’est pour cela que le montant doit être assez conséquent pour pallier aux nombreuses difficultés auxquelles le consommateur aurait à faire face », dit-il.
Pour l’économiste Vinaye Ancharaz, il n’est pas question que le gouvernement fasse exception cette année sous prétexte que la situation est difficile. « L’État a trouvé le moyen de payer le PRB qui coûte plus que la compensation salariale. Celle-ci qui est un exercice annuel touche en grande majorité le secteur privé », souligne l’économiste. Quid du calcul de la compensation salariale qui lors de l’exercice précédent était fixé à Rs 375 ? Vinaye Ancharaz explique que cela se fait en prenant en considération le taux d’inflation et est basé sur le salaire minimum. Toutefois, il affirme que le taux d’inflation publié par Statistics Mauritius ne reflète pas la réalité. « Les chiffres sont douteux et laissent percevoir une ingérence politique. Le taux d’inflation pour l’ensemble de cette année devrait en réalité être autour de 10 %. Où est la logique que l’inflation soit calculée sur le salaire moyen et que la compensation salariale soit basée sur le salaire le plus bas ? », demande l’économiste. Les syndicats demandent une compensation entre Rs 400 et Rs 1 000.
Cependant, Vinaye Ancharaz craint que « peu importe le montant qui sera attribué, l’influence sur le pouvoir d’achat ne soit pas conséquente en raison de la dépréciation de la roupie mauricienne et de la hausse du coût du fret. » Ces deux éléments affectent les prix des produits importés. D’où l’importance selon Pierre Dinan de voir en la Covid-19 une opportunité pour revoir notre dépendance à l’importation. « Au-delà de la compensation salariale, le moment est venu de revoir notre agriculture et de miser sur la production locale », soutient l’économiste.Pierre Dinan fait ressortir que la compensation salariale devrait surtout être effectuée en pourcentage. Autrement dit, un montant basé sur une estimation moyenne de la hausse du coût de la vie et qui vise à aider ceux qui sont au bas de l’échelle, tout en « scale down » pour les plus aisés.
Adresser la problématique du pouvoir d’achat
Le secrétaire de la Consumers’ Eye Association (CEA), est d’avis qu’un contrôle de prix beaucoup plus approfondi et la réduction de la TVA sur les produits de base peuvent aider à contrecarrer les difficultés. Claude Canabady craint, cependant, que certains profitent de la situation pour augmenter leurs prix même si cela n’est pas justifier. Il demande ainsi qu’une table ronde avec le ministre du Commerce soit mise en place « même s’il faut le faire par zoom ».
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