Regroupés au sein de la Bain-des-Dames Fishermen Cooperative Society, les pêcheurs de cette région ambitionnent d’exploiter les bancs de poissons se trouvant dans la Zone économique exclusive de Maurice.
Sortir des sentiers battus. C’est la philosophie derrière cette initiative soutenue tant par le Syndicat des pêcheurs et le Mouvement pour l’Autosuffisance Alimentaire (MMA). Pour Judex Rampaul, président du syndicat des pêcheurs, cet ambitieux projet a l’avantage de rendre les pêcheurs plus autonomes sur le plan financier.
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« Ils ne se fieront plus à un lagon qui se vide de plus en plus de ses poissons, victimes d'une pollution causée par les activités humaines. Ils se rendront sur les bancs qui pullulent de poissons. » Et ils écouleront leurs prises à des prix plus abordables sur le marché local. Ce qui va leur permettre d'améliorer substantiellement leurs revenus mensuels. Il attire l'attention sur le fait qu'actuellement, un pêcheur arrive difficilement à gagner Rs 5 500 par mois.
« Ce qui est loin du minimum vital des Rs 9 000 nécessaires pour permettre à une famille de vivre décemment », dit le syndicaliste.
Le pays fera aussi des économies en termes de devises, car ce projet va aider à réduire le volume de ses importations en poissons, qui tournait autour de 9 402 tonnes en 2013. Judex Rampaul avance que ce projet créera de l’emploi pour les femmes dans les faubourgs de la capitale, notamment à travers la vente de poissons. Le président du Syndicat des pêcheurs estime que cette migration des pêcheurs vers le large va permettre au lagon de se ressourcer en poissons et autres fruits de mer.
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Bateaux inutilisés
Éric Mangar, directeur du MMA, trouve le projet « intéressant » dans le sens qu'il va permettre aux Mauriciens de consommer du poisson, source inestimable de protéines à un prix raisonnable. Il y trouve un parallèle avec le projet Serenity, qu'il avait mis sur pied en 2013 et qui est géré avec succès par la MED Fishermen Cooperative Society. Mais où trouver les bateaux ? La MMA et le Syndicat des pêcheurs ont fait une demande au ministère de la Pêche pour que trois bateaux, appartenant au Fishermen Investment Trust et qui sont inutilisés, leur soient alloués. Ils projettent de faire l'acquisition d'un bateau de 18 mètres du Japon. Des contacts ont déjà été établis à cet effet avec un agent japonais. Côté financement, ils vont solliciter une aide du ministère de la Pêche, de la Commission de l’océan Indien (COI) et de l'Union européenne. Ils vont leur soumettre bientôt une copie de leur projet. Des pêcheurs ont été formés à la pêche sur des bancs et la préservation des poissons frigorifiés.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !