À Baie-du-Tombeau: les taxis marron sont légions et menaçants

L’ampleur du phénomène exaspère les opérateurs dûment licenciés par la National Transport Authority. Les taxis  non-patentés dits marron prolifèrent dans tous les coins et recoins de l’île au grand dam des taximen réguliers. À Baie-du-Tombeau, une trentaine de chauffeurs de taxi disent souffrir de cette présence illégale depuis dix ans. Mercredi, ils se sont rassemblés devant le poste de police de Baie-du-Tombeau pour manifester leur exaspération d’une situation qui n’a que trop duré, en raison de ce qu’ils appellent « le laisser-aller des autorités concernées ». Ils réclament des sanctions contre ces opérateurs illégaux. Cette trentaine de chauffeurs de taxi déplore le manque d’action de la police pour freiner cette pratique illégale des taxis marron. « La présence de ces taxis non officiels est une nuisance perpétuelle pour ceux qui détiennent leur permis en bonne et due forme. Nous n’arrivons plus à travailler, ces taxis que l’on appelle ‘malheureux’ nous volent notre gagne-pain. Il ne nous est plus possible de subvenir aux besoins de nos familles », se plaint Ganeshan Vengidasamy Naick, le président de la Taxi Owners’ Association de Baie-du-Tombeau. Outre le manque à gagner, les membres de cette association dénoncent l’agressivité de ces taxis illégaux. « Ces intrus se croient tout permis. Impossible de leur adresser la parole, car cela risque de tourner en vive altercation », déplore le président de l’association. « Ce problème date d’une décennie et la police est au courant », assurent les membres de cette association. « Plusieurs plaintes ont été consignées. Certains officiers de police font toutefois la sourde d’oreille. C’est pourquoi cette nuisance perdure. En février, nous avons eu une rencontre avec le Divisional Commander au poste de police d’Abercrombie à Sainte-Croix. Ce dernier nous a donné l’impression que la police prendrait les taureaux par les cornes et qu’un mois plus tard, des changements seront visibles. Hélas, comme dit le proverbe, ‘les paroles s’envolent…’. Nous ne voyons aucun changement. Au contraire, ces chauffeurs qui opèrent dans l’illégalité continuent à nous intimider. » Une autre rencontre a été prévue le mercredi 13 avril, au poste d’Abercrombie. La police promet de nous informer de la décision prise. Affaire à suivre.