Il rêvait d’une vie meilleure. Ainsi, il y a sept ans, il a mis le cap sur le Royaume-Uni. Mais Tasleem Koheratee a vite déchanté. Il a vu sa vie basculer en un clin d’œil. Il peine à trouver du travail et s’est retrouvé à la rue, ne pouvant s’acquitter de son loyer. Il est sans domicile fixe (SDF) depuis trois mois. Face à sa situation précaire, il n’a qu’un souhait : rentrer à Maurice. Or, il a perdu son passeport et sa pièce d’identité. Ce qui rend son retour difficile. Il a frappé la porte de la Haute commission de Maurice au Royaume-Uni.
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Il connaît la faim, le froid et la solitude. Lui, c’est Tasleem Koheratee, un habitant de Port-Louis, qui a décidé d’aller explorer les opportunités au Royaume-Uni. Si, au début, tout allait pour le mieux pour lui, tout a chamboulé pour cet homme de 47 ans avec la pandémie de la COVID-19.s.
« Ma situation est très difficile. Je n’arrive pas à trouver du travail, je n’ai plus un sous et j’ai perdu tous mes papiers, dont mon passeport. J’ai mis une couette dans un sac que j’ai caché dans un buisson. La nuit tombée, je dors sous un pont à Edmonton dans le froid glacial », raconte Tasleem Koheratee.
Il rappelle que lorsqu’il a posé ses bagages au pays de Sa majesté, il habitait à Tottenham où il travaillait comme cuisinier dans un restaurant. « Je gagnais bien ma vie. Je louais un appartement. Or, il y a quelques mois, je suis rentré chez moi et à mon grand désarroi, j’ai constaté que l’appartement avait été cambriolé. Mon passeport, ma carte d’identité, d’autres documents et mes effets personnels, même le drap de mon lit, avaient disparu », raconte-t-il.
La Mauricien en a parlé à son propriétaire, mais ce dernier ne l’a pas cru. C’est à partir de là que les choses se sont corsées pour lui. La pandémie de la COVID-19 a, entre-temps, frappé de plein fouet. Tasleem Koheratee s’est retrouvé sans travail et ne pouvait plus payer son loyer. « Je travaillais au marché pour pouvoir avoir de l’argent. Au début, c’était cinq jours, puis deux, puis un. C’était difficile pour moi de joindre les deux bouts ».
La Mauricien a ainsi pris la décision de bouger de Tottenham à Edmonton dans l’espoir de pouvoir trouver du travail. « Le peu de choses qui me restent sont chez un ami. Il ne peut pas m’héberger. Cela fait trois mois que je suis ici, je dors sous un pont. Je dois dire que des Mauriciens ne font pas preuve de solidarité. Il y a des jours, je n’ai rien à manger. Je vais à la mosquée les jours où on distribue des repas.
Sinon, je me contente de remplir une bouteille d’eau et de boire pour essayer de me remplir le ventre », raconte-t-il. Pour se doucher, Tasleem Koheratee va chez son ami quand son épouse n’est pas à la maison. Il en profite pour faire sa lessive avant de retourner dans les rues. « J’ai essayé de chercher du travail, mais en vain. Je suis découragé et je veux rentrer à Maurice au lieu de subir une telle misère. Je suis parti au poste de police pour rapporter que mes affaires étaient perdues, mais on m’a enfermé pendant une semaine parce que je suis en situation illégale. De surcroît, je n’ai pas mon passeport », se désole-t-il.
Il a aussi frappé à la porte de la Haute commission de Maurice au Royaume-Uni. « On m’a dit qu’on va me donner un papier pour que je puisse voyager et aussi me payer mon billet d’avion. Sauf que je vais devoir patienter deux semaines. On m’a aussi demandé d’entreprendre mes démarches. J’espère qu’ils vont tenir parole. On m’a aussi fait comprendre qu’on ne pouvait me trouver un logement. Ce qui fait que je dois continuer à vivre sous le pont en attendant que je puisse rentrer à Maurice », dit Tasleem Koheratee.
On a, à plusieurs reprises, appelé la Haute commission pour avoir une version des faits sur ce cas. Or, toutes nos tentatives d’entrer en contact avec un officiel se sont avérées vaines.
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