Comment mieux sauvegarder les intérêts des travailleurs après la mise en liquidation des usines ? Cette question a été débattue dans l’émission Au Cœur de l’Info, mercredi 20 mars, animée par Jane Lutchmaya et Eshan Dinally.
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«Il faut mettre les travailleurs avant l’intérêt du capital ». Tel est l’avis du négociateur et juriste Ivor Tan Yan. Selon ses dires, les travailleurs ne sont pas favorisés, principalement dans l’Insolvency Act. « Dans l’Insolvency Act, c’est le Receiver Manager et son équipe qui sont les premiers à être payés. Ensuite, les dettes bancaires et les salaires arrivent à la troisième position. Sauf que pour les compensations aux employés, cela arrive à la 11e position dans cette loi. Entre-temps, ils continuent à souffrir », souligne-t-il. Le syndicaliste explique que le gouvernement peut débloquer des fonds pour aider les licenciés. « C’est le gouvernement qui devra assumer sa politique. Sa priorité devrait être de décaisser des fonds pour compenser les licenciés. Puis, il peut avoir recours à des moyens légaux pour réclamer son argent aux propriétaires de la compagnie. »
S’expliquant davantage sur les lois y relatives, Ivor Tan Yan affirme qu’il y a une politique générale qu’il faut changer. « Notre loi du travail est sous une forme archaïque qui découle de notre Constitution. Lorsqu’une compagnie fait faillite, il y a la cour commerciale qui procède rapidement. Par contre, la cour industrielle peut prendre quatre à cinq ans pour traiter une plainte. Il y a un décalage au niveau de nos juridictions. Il faut également revoir le Workfare Programme qui offre une compensation selon un Decreasing Mode ».
Jane Ragoo : « Le drame de Palmar n’est pas anodin »
La syndicaliste Jane Ragoo, qui est intervenue au téléphone, abonde dans le même sens, en fustigeant le Workfare Programme. « Ce drame de Palmar Ltée n’est pas anodin. C’était planifié par les patrons. Les employeurs ne peuvent sortir facilement de cette affaire. Ce sont les licenciés qui souffrent. Au niveau de la Confédération des travailleurs du secteur privé, nous avons une solution pour eux, mais nous ne pouvons pas le dévoiler sur les ondes de la radio. Comment se fait-il qu’un patron puisse obtenir un Stimulus Package et après non », s’interroge-t-elle.
Ahmed Parkar, CEO de Star Knitwear, a, de son côté, indiqué qu’il faut trouver une solution pratique dans l’immédiat. « L’industrie textile a fait face à tous les problèmes sur la scène internationale. C’est vrai que dans certains cas, il y a parfois des abus, mais dans des conjonctures économiques, nous ne pouvons dire que tout est parfait dans le secteur. Dans le cas de Palmar Ltée, il faut trouver une solution qui soit praticable. C’est vrai que les autorités peuvent donner de l’argent et entamer des actions légales contre les propriétaires. Mais le grand problème du secteur, c’est le Cash Flow et non pas les commandes. »
Herbert Jouan, du ministère du Travail : «Les licenciés seront payés au plus vite possible»
L’assistant directeur du département Labour Administration & Industrial Relations au ministère du Travail, Herbert Jouan, a voulu apporter des précisions au cours de l’émission. Selon ce fonctionnaire, les licenciés seront payés rapidement. « Le Workfare Programme permet à un ex-employé de bénéficier d’une allocation pendant un an. Dans le cas de Palmar Ltée, il y a un Fast Track qui a été mis sur pied pour traiter toutes les demandes. Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de la Sécurité sociale. Les licenciés seront payés le plus tôt possible, mais dépendant du nombre de personnes qui ont fait cette demande. Puis, elles obtiendront deux mois, selon le barème de la loi. Soit pour les mois de février et de mars. Par la suite, ils toucheront mois par mois », explique-t-il, avant de commenter sur la Lump Sum. « Nous avons une session de travail avec nos collègues de la Sécurité sociale. Dès que les employés auront déposé leur demande, ils seront payés. En ce qui concerne le système de protection pour les travailleurs, le comité se réunira à nouveau vendredi pour finaliser les recommandations. »
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