Le calendrier électoral sera-t-il dicté par la démission de Vikram Hurdoyal comme député de la circonscription No 10 ? Ou encore, quelle est la marge de manœuvre du Premier ministre dans cette conjoncture actuelle ? A-t-il véritablement perdu le contrôle de l’agenda politique ? Toutes ces questions ont été discutées par Jean-Luc Emile et ses invités dans l’émission Au Cœur de l’Info du mardi 20 février sur Radio Plus.
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«Quand il y a une démission, cela bouscule tout de suite le calendrier électoral puisqu’il y a aussi des échéances et des limites légales à respecter », a expliqué Ashok Subron de Rezistans ek Alternativ. Celui-ci a préparé une grille des dates potentielles à suivre dans les mois à venir. « Le 13 mai est la dernière date à laquelle il faudra publier le writ des élections. Et le Nomination Day devra avoir lieu 60 jours plus tard. Ce sera autour du 11 juillet, suivi de 90 jours supplémentaires pour les élections partielles », a indiqué Ashok Subron.
Du coup, selon ce dernier, l’analyse qui est faite ces derniers temps, suite à la démission de Vikram Hurdoyal, est que les élections générales se feront avant la date prévue pour les élections partielles. « Cette démission est venue bouleverser le calendrier des élections. Pour le régime en place, il n’est pas toujours bon d’avoir une partielle avant les élections générales », a-t-il fait ressortir, tout en précisant que tel a été le cas plusieurs fois dans le passé.
Du coup, la dernière date pour aller vers les élections générales serait en octobre, avec la dissolution du Parlement avant la date prévue. « On voit alors qu’il y aura un léger décalage dans le calendrier. Car, en général, le Parlement allait être dissout en novembre. D’ailleurs, la dynamique électorale a déjà commencé dans le pays », a-t-il estimé.
Kailash Trilochun, avocat et membre du Reform Party, a lui aussi avancé que le Premier ministre n’a plus les mêmes libertés qu’avant, et cela, en raison du départ de Vikram Hurdoyal comme parlementaire. « Il avait certainement une stratégie et ce départ est venu la bouleverser », a-t-il ajouté. Mais cela ne veut en aucun cas dire que le Premier ministre a perdu la main mise sur la situation.
« Il a toujours le contrôle », a précisé Kailash Trilochun. Ce dernier est d’avis que Pravind Jugnauth ne prendra pas le risque d’aller vers une élection partielle. « Et dans l’éventualité d’une partielle, le Reform Party ne mettra pas de candidat dans la circonscription No 10. Cela ne vaut pas la peine de mettre autant de ressources dans une élection et un candidat qui ne sera là que pour un mois ou alors quelques mois », a-t-il fait comprendre.
Pour l’avocat Assad Peeroo, l’information que Vikram Hurdoyal ait démissionné comme député n’est pas confirmée. Du coup, il est encore membre du MSM à ce jour. « Pour ce qui est des élections générales, techniquement, cela peut se faire jusqu’en mai de l’année prochaine », a-t-il fait savoir. Et d’ajouter que « toutes les cartes de la victoire sont encore entre les mains du Premier ministre ».
Sheila Bunwaree, politicienne et chercheuse, est également intervenue sur les ondes de Radio Plus durant l’émission. Selon son analyse, la situation actuelle n’est pas aussi bouleversante car certaines choses étaient prévisibles. « Mais, si Pravind Jugnauth va de l’avant avec la partielle, ce sera un manque de respect vis-à-vis d’un peuple en souffrance. Ce sera un gaspillage de ressources », a-t-elle observé.
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