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«Au Cœur de l’info» - Ali Lazer : «Le fléau de la drogue exacerbe le sentiment d’insécurité dans le pays»

Ally Lazer et Me Ravi Rutnah.

«Avons-nous failli dans le combat contre la drogue ? ». Ce thème, qui fait débat après la récente saisie record de cannabis au Morne, a été débattu, le mercredi 5 octobre, lors de l’émission « Au Cœur de l’Info ». Pour en parler, Jane Lutchmaya a reçu Me Ravi Rutnah et le travailleur social Ally Lazer. Le psychologue Kunal Naik, l’ancien Drug Commissioner Ajay Daby et l’ancien ASP Hector Tuyau sont, eux, intervenus au téléphone. 

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Des témoignages poignants de parents qui ont vainement tout fait pour sortir leurs enfants du fléau de la drogue ont donné le coup d’envoi du premier volet de l’émission « Au Cœur de l’Info », le mercredi 5 octobre. « Avons-nous failli dans le combat contre la drogue ? » Le travailleur social Ally Lazer constate que la situation est « from bad to worse ». Il s’explique en disant qu’il y a 40 ans, les consommateurs de drogue ne savait rien à propos du dosage à prendre. « Zot ti pe mor brit ». Selon lui, les saisies de drogue tournaient autour de Rs 3 000 ou Rs 4 000 dans les années 1970/80. Aujourd’hui, il y a des saisies record à coups de millions et de milliards de roupies. « Avec la hausse des cas de criminalité associés, le fléau de la drogue exacerbe le sentiment d’insécurité au pays », précise-t-il. La travailleur social a fait un appel aux jeunes : « To seye. To tase. Pa ipotek to lavenir », leur a-t-il dit.

Me Ravi Rutnah, lui, affirme que la situation de la drogue est « grave ». Il est d’avis que « même si une cinquantaine de commissions d’enquête sont mises en place ou des centaines de policiers sont mobilisés, cela ne suffira pas pour contrer le fléau de la drogue à Maurice ». Il ne suffit pas, selon lui, de mettre les passeurs – qui sont souvent des personnes vulnérables – derrière les barreaux. Il faut aller à la source du problème ; remonter aux financiers impliqués dans l’importation de drogue. « Nou pe koup bann brans ki pe rebourzone. Nou pa pe rod ‘the root cause’. Akoz sa sitiasion ‘out of control’ », laisse-t-il entendre. 

La consolidation de nos lois, de notre port et de notre aéroport pour contrôler nos frontières est primordiale dans ce combat. Il estime que « la mise sur pied d’une National Border Agency est nécessaire », notamment avec des ressources pour une ‘Shared Intelligence’ (l’Adsu, la Special Striking Team, la police, la douane, la police de l’Immigration, la NCG, la Field Intelligence Unit et la Financial Service Commission, entre autres). C’est ce qui, selon lui, permettra de remonter aux notables qui financent l’importation de la drogue ainsi que les barons. 

Le psychologue Kunal Naik a, lui, prôné la canalisation des consommateurs de drogue vers l’encadrement et la réhabilitation. Il faut un budget de prévention suffisamment efficace. « Le budget pour la répression est de Rs 300 M, alors que pour la prévention, c’est moins de Rs 50 M ».

Pour l’ancien Drug Commissioner Ajay Daby, la police, après bien des années, affiche un professionnalisme sous la direction du nouveau Commissaire de Police. Toutefois, cela ne touche pas les barons. « Le problème reste nos frontières (…) Maurice arrive dans une zone de turbulences. Il nous faut ‘the right man in the right place’ dans tout le champ de la défense et de la sécurité nationale ».

L’ancien ASP Hector Tuyau explique, lui, que la police arrête des dealers et non pas les actionnaires et barons. Pour lui, seule la police ne pourra pas démanteler ce trafic. « Il faut une collaboration police-douane, et ce sans rivalité ». Pour que le combat contre la drogue porte ses fruits, « il faut remonter aux financiers ‘behind the curtains’, ces monstres à cinq têtes qu’il faut détruire ». 

 

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