L’artiste Jameel Peerally contre-attaque. Il estime son arrestation, en novembre 2013, arbitraire et illégale. Il a fait servir une mise en demeure à l’État et à un sergent de police affecté à la Central Criminal Investigation Department. Il leur réclame conjointement des dommages de Rs 5 millions.
Dans sa mise en demeure, l’auteur du documentaire Paradi en Dey, Jameel Peerally, déplore le fait d’avoir été malmené par des officiers de police. Il avance que cela s’est produit alors qu’il avait l’intention de participer à des manifestations pour protester contre la violation des droits humains.
Il a également fait ressortir qu’il avait largement fait état de ces activités sur les réseaux sociaux. Une manifestation était prévue le 27 novembre 2013.
Selon lui, la veille de la manifestation, trois policiers sont venus à son domicile et l’ont menacé. Ils lui auraient déclaré qu’il serait arrêté s’il participait à cette manifestation. Il ajoute que les officiers l’ont même pris en filature de sa résidence jusqu’à la capitale, où était prévue la manifestation, le 27 novembre 2013. L’artiste déclare qu’il était en compagnie de son fils quand des policiers l’ont contraint à les suivre aux Casernes centrales.
Détention
Jameel Peerally soutient, dans sa mise en demeure, que l’assistant-commissaire de police, Hemant Jangi, lui a déclaré que d’autres personnes sont en train de l’utiliser pour leurs gains personnels et qu’il ne devait pas se mêler de ces activités. Selon l’artiste, le haut gradé de la police l’a informé qu’il devait assumer les conséquences de ses actes. D’autre part, Jameel Peerally a ajouté qu’à la suite de son interrogatoire, les policiers l’ont emmené à son domicile pour une perquisition et ont saisi son ordinateur portable. L’artiste déclare avoir été totalement dévasté et terrifié, après que la police lui ait déclaré que s’il ne coopérait pas, il passerait la Noël et le Nouvel an en détention policière. Ils ont ajouté qu’il serait emprisonné à la prison de Beau-Bassin pendant plusieurs années. Il fut alors informé qu’il sera détenu pour avoir enfreint l’Information and Communication Technologies Act (ICTA). Selon Jameel Peerally, les conditions de sa détention dans la cellule No 12 aux Line Barracks étaient inhumaines. Il a expliqué qu’il n’avait jamais eu l’intention de se jeter devant le cortège du Premier ministre d’alors, Navin Ramgoolam. Il ajoute qu’il a été forcé et obligé d’avouer que la vidéo qu’il avait postée sur le réseau social Facebook était à l’égard de Navin Ramgoolam. En faisant ses confessions, il avait l’espoir que la police n’objecterait pas à sa remise en liberté.Préjudices
Le 28 novembre 2013, il a été traduit devant le tribunal de Bambous. Trois accusations provisoires ont été retenues contre lui. Il lui était reproché de : « using an information and communication service », « for the purpose of causing annoyance, inconvenience or needlessly anxiety to any person », « for the transmission of a message which is of a nature likely to endanger or compromise State defence, public safety or public order ». La police a objecté à sa remise en liberté et il a été maintenu en détention policière jusqu’à sa remise en liberté sous caution, le 5 décembre 2013, devant cette même instance judiciaire. Le 5 février 2015, les trois accusations provisoires dont il répondait ont été rayées au tribunal de Bambous. Il avance que son arrestation lui a causé d’énormes préjudices et a nui à sa réputation. Il soutient qu’il ne s’est jamais remis de son arrestation, qui a aussi affecté sa famille. Jameel Peerally a retenu les services de l’avocat Erickson Mooneeapillay et de l’avoué Luvi Mootoosamy.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !