Après l’accord PTr-PMSD : dans les coulisses des négociations

L’actualité politique a été riche en événements ce week-end. Un accord électoral entre le Parti travailliste et le Parti mauricien social-démocrate a été conclu, samedi après-midi. Et le Mouvement patriotique a explosé...

Contre toute attente, le Parti travailliste (PTr) et le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) ont conclu, samedi, un accord électoral avec un ratio 1 : 5 entre les Bleus et les Rouges. Ce qui veut dire que les Bleus auront 20 % de tout partage, du nombre d’investitures (12), de ministres (5), de Permanent Parliament Secretaries (2), d’ambassadeurs (3) à celui de nominations dans les corps parapublics. Mieux, le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, sera le Premier ministre adjoint et ministre des Finances. Le poste de vice-président de la République reviendra également au PMSD. Pour mettre la cerise sur le gâteau, le leader du PTr, Navin Ramgoolam, n’a pas objecté à la décision du PMSD d’aligner deux candidats à Rodrigues. Il s’agira de deux Rodriguais. Cet accord a été ratifié par la direction du PMSD lors d’une réunion samedi soir.

Cet accord, apprenons-nous, est un signe de reconnaissance du leader du PTr, Navin Ramgoolam, à son homologue du PMSD. Celui-ci avait convaincu sa troupe, à l’exception de deux, en décembre 2016, de quitter le pouvoir rien que pour priver le MSM et le ML des trois-quarts de majorité, afin qu’ils ne puissent pas amender la Constitution pour introduire la Prosecution Commission. 

Lors d’un congrès du PMSD à Vacoas, le mercredi 21 août, Xavier-Luc Duval est allé aussi loin pour déclarer qu’il n’a pas regretté un seul jour d’avoir pris cette décision. « C’était une manœuvre pour que le pouvoir empiète sur l’indépendance du bureau du Directeur des poursuites publiques. Nous avons démissionné parce que cela dépasse l’intérêt personnel. Notre démocratie repose sur la justice. Je n’ai pas voulu que Maurice emboîte le pas à Madagascar où le président décide qui est coupable et qui ne l’est pas », a-t-il expliqué.

Or, jusqu’à récemment, Navin Ramgoolam ne cessait de ressasser que le PTr irait seul aux prochaines élections générales. Qu’est-ce qui a bien pu le pousser à se rétracter ? Selon nos recoupements, il ne s’est pas ravisé, car c’était une stratégie avec l’accord de Xavier-Luc Duval de créer une diversion. Voire de dérouter le MSM et le MMM. En les laissant croire qu’aucune alliance n’était envisagée entre les Rouges et les Bleus, les Oranges et les Mauves ne vont pas caresser l’idée d’une alliance. Effectivement, la direction du MMM s’est mise à rêver d’une alliance postélectorale avec le PTr. Entre-temps, Pravind Jugnauth et Paul Bérenger se sont mis à s’attaquer violemment.