En 2007, un habitant de Flic-en-Flac entame des démarches pour obtenir un permis de bateau de plaisance. Huit ans plus tard, Olivier reçoit une réponse positive. Hélas, sa demande est rejetée quelques jours après, parce que son bateau est trop petit.
« J’ai soumis quatre demandes depuis 2007 pour obtenir le permis d’exploiter un bateau de plaisance. Pour chaque nouvelle application, il faut payer des frais et soumettre les spécifications du bateau », explique Olivier.
« Mes deux premières demandes ont été rejetées au motif que l’endroit où je projetais de travailler était exigu. La troisième fois, on m’a dit qu’il fallait plus de tour-opérateurs dans la zone. Désespéré, j’ai demandé à l’ancien directeur de la Tourism Authority (TA) où je pouvais opérer. Il m’a répondu dans l’Ouest. Toute ma famille a alors déménagé dans l’Ouest. »
Le 21 novembre 2015, Olivier reçoit une lettre de la TA l’informant que la commission a approuvé sa demande de licence. Une lettre d’intention, valide pour deux ans, a été émise pour le point d’embarquement de La Gaulette Fishing Station, moyennant paiement d’un frais de Rs 1 000. Le paiement a été effectué le 18 janvier dernier.
Le 22 janvier, Olivier reçoit une seconde lettre qui l’informe de diverses conditions rattachées à son permis. « J’ai dû payer Rs 1 500 de frais pour l’inspection obligatoire de mon bateau. J’ai pris contact avec un expert maritime pour fixer la date d’inspection. Ce capitaine ne s’est pas présenté au rendez-vous. J’ai rappelé à la Tourism Authority, un officier m’a assuré qu’il viendrait le lendemain. Sauf, que le lendemain, toujours pas de capitaine. J’ai rappelé et c’est là qu’un officier m’a informé qu’il y avait un problème avec mon dossier. Je suis tombé des nues. »
Olivier est prié de contacter le directeur de la Tourism Authority. Là, c’est le coup de massue : la dimension du bateau n’est pas conforme : « Trop petit. »
Le bateau devait mesurer dix mètres ou plus. « Quand j’ai soumis ma demande, j’ai noté tous les détails et j'ai attaché une photo du bateau. Je ne comprends pas comment ma demande a été agréée, pour être ensuite rejetée. Nul n’a évoqué la dimension exigée du bateau, le mien mesure six mètres environ. »
Nouvelles procédures
La rédaction d’Xplik ou K a approché le président de la Toursim Authority, Robert Desvaux pour avoir son avis sur ce dossier. Il concède que pour un investisseur qui a soumis des applications depuis 2007, la situation est contrariante. « Je tiens à m’excuser au nom de la Tourism Authority pour avoir induit cette personne en erreur. Lorsqu’il a reçu sa lettre d’intention, la politique/condition n’était pas encore en vigueur. De nouvelles procédures ont été introduites depuis, qui jouent en sa défaveur. Depuis 2015, notre bureau passe en revue les activités nautiques à travers l’île Maurice, par rapport aux accidents qui sont survenus. Une enquête a révélé qu’il y a trop de bateaux de plaisance. Dorénavant, les permis ne seront plus alloués », précise-t-il. Selon Robert Desvaux, trop de bateaux sont ancrés à cinq mètres de la plage et le public ne peut plus profiter de la plage ou nager en toute sécurité. « Les plus gros problèmes sont les déchets marins. Par exemple, le bateau Isla Mauricia, un précieux patrimoine a coulé au milieu de la baie de Grand-Baie et son propriétaire ne s’en soucie plus. À ce propos, le ministère fera une annonce publique avisant que l’Isla Mauricia sera offert au plus offrant, sous certaines conditions toutefois. Tout autour de l’île, des bateaux sont abandonnés par leurs propriétaires, sur les plages publiques. C’est pourquoi le ministère a établi des zones d’opération limitées », indique le président de la TA. « Je suppose que les précédents directeurs ont proposé à Olivier de se rendre à la baie de Rivière-Noire qui accueille beaucoup de bateaux et où les demandeurs peuvent encore obtenir le permis de haute mer. »Sécurité en mer
Robert Desvaux insiste sur le respect absolu des conditions de navigation en mer, pour éviter les accidents du passé. « Un bateau de moins de six mètres est considéré comme dangereux, inapproprié pour une activité commerciale. En cas d’accident en mer, c’est l’image de Maurice qui est affectée. Imaginez un bateau de cette dimension avec sept personnes à bord voguant à 10 ou 12 miles nautiques et qui se retrouve en difficulté en haute mer ? C’est le drame assuré. Les bateaux qui vont en mer – outside lagoon only – doivent faire dix mètres au minimum et être équipés de toilettes. » Il concède que certains hors-bords privés ne respectant pas les normes naviguent toujours et il promet de revoir le dossier d’Olivier. « Je le contacterai d’ici 15 jours. »Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !