La question de l’utilisation des portables en classe est au cœur des débats suite à l'annonce du ministre de l'Éducation, Mahend Gungapersad, de bannir les téléphones mobiles dans les écoles. Cette mesure est-elle réaliste et efficace dans le cadre du système scolaire actuel ? Quels en sont les avantages et les inconvénients ? Le point.
Les portables seront bannis des salles de classe. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, dans l’émission « Au Cœur de l’Info », animée par Jane Lutchmaya et Annick Rivet, il y a deux semaines de cela. Il a justifié sa décision en soulignant que l’utilisation des portables en classe constitue « une source majeure de distraction pour les élèves ».
Selon lui, il est impératif de rétablir une discipline et une concentration suffisantes pour favoriser un environnement d’apprentissage optimal. « Je serai ferme sur ce point. Je le garantis », a indiqué Mahend Gungapersad. Le ministre a rappelé qu’il avait initié une telle mesure alors qu’il était recteur et propose un modèle où les élèves remettent leurs téléphones à leur arrivée à l’école dans des boîtes sécurisées. Ces téléphones leur seraient restitués cinq minutes avant la fin des cours, sauf en cas d’urgence, où un appel au bureau serait possible.
« Le but c’est que les élèves n’utilisent pas leur portable durant les heures de classe. Cependant, pour certaines matière qui nécessite l’utilisation d’un portable, ils pourront le faire avec le consentement de l’enseignant et du recteur », a expliqué le ministre.
Mahend Gungapersad a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas de réprimer, mais de mettre en place un cadre structuré pour maximiser l’attention des élèves en classe. « Il y a beaucoup de bon sens dans cette mesure. Nous ne ferons rien qui ne soit pas dans l’intérêt des enfants », a-t-il dit, précisant également qu'il est ouvert aux suggestions et qu’il souhaite consulter les différents acteurs du système éducatif avant de finaliser la mise en œuvre de cette mesure.
Un modèle éprouvé
Certains établissements scolaires ont déjà mis en place des systèmes similaires de collecte des portables, avec des résultats globalement positifs. Par exemple, depuis 2003, le Collège Labourdonnais et le City College ont instauré des pratiques de confiscation de téléphones mobiles.
Raffick Soobadar, manager du Collège Labourdonnais, dira que cette méthode est désormais bien intégrée et fonctionne sans problème. « Au départ, nous avons perdu quelques téléphones en 2009, mais depuis, cela ne s’est plus reproduit. Les élèves déposent leurs portables dans des boîtes sécurisées et sous surveillance caméra en début de journée et les récupèrent à la fin de la journée », a-t-il précisé.
Selon lui, ce système marche très bien et a plusieurs avantages. « Il empêche les distractions, améliore la concentration des élèves et favorise davantage de sociabilité pendant les pauses, sans le recours permanent aux téléphones. Les élèves peuvent se consacrer à des activités collectives et moins au monde virtuel des réseaux sociaux », souligne l’intervenant.
Toutefois, Raffick Soobadar a mentionné qu’il existe parfois des tensions avec certains parents, mais que ces derniers finissent par accepter le système après avoir constaté les résultats positifs en matière de discipline. « On leur fait comprendre que cela est un critère sine qua non quand l’enfant est admis chez nous. Si un enfant est pris avec un portable, on le confisque pendant une semaine et on le rend avec un avertissement aux parents », a ajouté le manager.
Au final, les élèves préfèrent laisser le portable le matin et le récupérer avant de quitter l’école, selon lui. « Les enfants sont accros à leur portable. Ils ne veulent pas prendre le risque de voir leur portable être confisqué », dit-il. Cependant, les parents aussi ont un rôle à jouer à la maison en ayant un contrôle pour que les enfants ne passent pas leur temps sur leur portable jusqu’à minuit ou une heure du matin et font leurs devoirs.
Les parents : soutien ou résistance ?
Les réactions des parents sont diverses et parfois conflictuelles. Certains soutiennent pleinement la mesure, estimant que les téléphones perturbent l’environnement scolaire. Vikash Ramdonee, secrétaire de la ‘United Deputy Rector and Rector Union’, a insisté sur l'importance du rôle des parents dans ce processus.
« Les parents ne doivent pas considérer l’école comme un ennemi. Ils doivent comprendre que l'école n’est pas un lieu où les enfants peuvent être distraits par leurs téléphones. C’est un lieu d’apprentissage, et si un téléphone est nécessaire pour des raisons pédagogiques, il faut que cela soit encadré et validé par les enseignants ».
Il dira soutenir la décision du ministre Gungapersad de venir avec une telle mesure. « Personne n’a osé venir avec une telle mesure. Il faut mettre la tête ensemble dans l’intérêt suprême des enfants. Le portable est dangereux pour l’éducation », a avancé Vikash Ramdonee.
Mesure extrême?
Jacques Malié, qui est pédagogue, est plus réservé sur la décision de bannir les portables de manière aussi radicale. Selon lui, la mesure de bannissement complet ressemble davantage à une forme de répression qu’à une approche éducative. « Le contrôle devrait venir de l’administration scolaire, et non d’une interdiction générale. Avant de prendre des mesures aussi drastiques, il faut s’assurer d’avoir une stratégie claire pour faire participer à la réflexion tous les acteurs concernés », a-t-il expliqué.
Il a plaidé pour une approche plus graduée, avec des mesures intermédiaires telles que la consignation des portables en début de journée et leur restitution à la fin des cours. Jacques Malié revient aussi sur le rôle des parents. « L’appui des parents est important. Les parents doivent expliquer à leurs enfants qu’il ne faut pas utiliser le portable à l’école », poursuit l’intervenant.
Jacques Malié a aussi concédé que le portable est « un fléau » empêchant les enfants d’être concentrés. « Des élèves utilisent le portable pour faire des photos et des vidéos sur TikTok. Des problèmes surgissent surtout quand c’est dans les écoles mixtes », a-t-il avancé.
Bashir Taleb, membre de la Fédération des Managers des collèges privés, s’est montré sceptique quant à une interdiction totale des téléphones en classe, considérant cette mesure comme une solution potentiellement « trop radicale ». Un tel changement ne doit pas être appliqué à la hâte, mais plutôt avec une réflexion approfondie sur les modalités et l'impact sur les élèves, les enseignants et les parents, est-il d’avis.
« Bannir les téléphones d’un coup pourrait être une mesure extrême », a-t-il dit, tout en soulignant qu'une approche plus graduée serait préférable. Selon lui, si une telle décision devait être prise, elle devrait se faire de manière progressive.
« Un système où les téléphones sont collectés en début de journée et restitués en fin de journée pourrait être applicable, et cela permettrait d’éviter les distractions pendant les heures de classe », précise Bashir Taleb. Il dira que cette méthode pourrait avoir un effet positif sur la concentration des élèves, en réduisant les tentations liées aux notifications et aux réseaux sociaux.
L'un des défis majeurs, selon lui, est de trouver un équilibre entre la nécessité de limiter les distractions et l’importance de maintenir une certaine flexibilité. « Est-ce que les élèves devraient être autorisés à récupérer leur téléphone pendant la grande récréation ? Ou devrait-il rester en possession de l’école jusqu’à la fin de la journée ? Ce sont des ajustements qu’il faudrait explorer, chacun selon les spécificités de son établissement », a-t-il ajouté.
Bashir Taleb a évoqué un point fondamental : la discipline. « Le problème existe dans tous les établissements scolaires, qu'ils soient publics ou privés. Tant que les téléphones sont en possession des élèves, il est presque inévitable qu’ils soient distraits. Un simple message entrant ou une vibration peut détourner leur attention », a-t-il expliqué.
Mais pour que ce type de politique fonctionne, Bashir Taleb insiste sur la nécessité d'une éducation préalable auprès des parents et des élèves. « Avant de prendre une telle décision, il est crucial d'éduquer les parents et les élèves quant à l'importance de l’utilisation responsable des technologies. Il est important de leur expliquer les conséquences de l'usage excessif du téléphone, tant sur la concentration des élèves que sur leur bien-être général », a-t-il conclu.
La gestion des téléphones en classe et ses défis
Depuis la pandémie de covid-19, l’enseignement a évolué. L’usage des outils numériques a pris une place importante, avec, entre autres, la création de groupes WhatsApp pour faciliter la communication avec les élèves. Shanone Roffique-Thomas, enseignante, témoigne de son expérience dans cette période de transition et des défis liés à l’utilisation des portables en classe.
« Depuis la covid-19, nous avons créé des groupes WhatsApp pour communiquer avec les élèves en dehors des heures de cours. C’était nécessaire, surtout pendant les confinements et les périodes de distanciation, pour maintenir le lien avec les élèves et les informer sur les devoirs et les projets », explique-t-elle. Pour elle, cet outil a été une aide précieuse, mais il comporte aussi des inconvénients.
En classe, Shanone Roffique-Thomas explique que l’utilisation des téléphones est autorisée dans des cas spécifiques. « Dans certaines matières comme l’art, le design ou le tourisme, les élèves peuvent utiliser leur portable pour un projet, mais uniquement avec l’autorisation du professeur », précise-t-elle. Cependant, elle reconnaît que de nombreux élèves profitent de cette autorisation pour utiliser leur téléphone à des fins personnelles. Ce qui perturbe le bon déroulement des cours.
« Le vrai problème, c’est que certains élèves prennent cette permission comme une autorisation pour garder leur téléphone allumé toute la journée, même en dehors des périodes de projet. Lorsqu’ils ont des moments libres, ils se servent de leur téléphone pour des applications comme TikTok, qui génèrent des distractions », poursuit-elle.
Selon Shanone Roffique-Thomas, les enseignants font également face à un autre problème récurrent. Certains parents n’approuvent pas que les enseignants confisquent un téléphone. Lorsqu’un élève utilise son téléphone de manière inappropriée en classe, le téléphone est saisi et rendu à la fin de la journée ou après un certain délai, selon la gravité de l’infraction. Cependant, cette sanction n’est pas toujours bien acceptée par les parents. « Parfois, les parents ne réagissent pas quand on les met au courant du comportement perturbateur de leur enfant. Mais ils viennent très rapidement lorsqu’il s’agit de récupérer un téléphone confisqué. Certains parents sont même embêtés, ce qui rend la situation difficile à gérer », relate-t-elle.
L’enseignante explique qu’il existe plusieurs stratégies pour éviter que les élèves utilisent leur téléphone en cachette. « Ils cachent souvent leurs portables sous leur pupitre ou dans leur sac. Et ils trouvent des moyens d’y accéder discrètement. Parfois, nous faisons semblant de ne pas voir, mais quand il s’agit de choses sérieuses que nous devons leur expliquer, nous n’avons pas le choix. Nous agissons », explique-t-elle.
En fin de compte, Shanone Roffique-Thomas pense que des solutions intermédiaires pourraient être envisagées. « Je trouve que l’idée d’une utilisation limitée du téléphone, comme la déposer en début de journée et la récupérer à la fin, pourrait être une bonne alternative. Ce qui permettrait d’éviter les abus tout en maintenant un accès ponctuel aux technologies lorsqu’il est nécessaire », estime-t-elle.
Paula Lew Fai, psychosociologue : « Un temps de sevrage est nécessaire »
« L’utilisation des portables en classe n’aide ni à la concentration, ni à la mémorisation. L’attention est dispersée. Or, on le sait : les sollicitations, en étant trop étendues, mettent sous tension et ne favorisent pas la capacité de choix. Cela peut générer stress ou anxiété, surtout chez les élèves trop habitués à une dépendance à cet objet pour se sentir exister. Comme pour d’autres formes d’addictions, un temps de sevrage est nécessaire.
L’interdiction des portables pourrait encourager une resocialisation des élèves en favorisant les contacts réels, un ancrage dans la vie réelle et une exploration plus concrète du monde afin d’avoir une vision globale. De telles mesures susciteront sans doute de la résistance ou la rébellion, tout en provoquant déprimes, démotivations, dépréciation de soi voire perte d’identité et confusion. Mais ce sont des étapes à établir dans le dialogue. »
Quelques-uns des pays qui ont banni les téléphones portables des salles de classe
- Pays-Bas : Depuis janvier 2024, téléphones portables, tablettes et montres connectées sont interdits dans les salles de cours pour garantir une meilleure qualité d'apprentissage.
- France : Les élèves sont tenus de ne pas utiliser leurs téléphones portables durant les heures de cours. Leur usage est autorisé seulement à des fins pédagogiques, et ce sous la supervision des enseignants.
- Portugal : Les téléphones portables sont interdits en classe, sauf pour des usages éducatifs supervisés.
- Belgique : Les téléphones sont interdits en classe, mais ils peuvent être utilisés pour des raisons éducatives et sous surveillance.
- Royaume-Uni : Les téléphones sont interdits en classe, sauf pour des usages pédagogiques supervisés.
- Espagne : Certaines régions ont mis en place des interdictions de téléphones en classe, sauf pour des usages éducatifs supervisés.
L’UNESCO appelle : les écoles du monde entier à interdire les smartphones en classe
Dans un rapport en date de 2023, l’UNESCO met en garde les pays sur l’utilisation excessive des téléphones portables dans les écoles. Il précise que les avantages que les smartphones et les ordinateurs dans l’éducation apportent disparaissent dès lors qu’ils sont utilisés à l’excès ou sans les conseils d’un enseignant.
Le rapport souligne que le simple fait d’être à proximité d’un smartphone constitue une distraction pour les élèves en classe, ce qui se traduit par une baisse de leurs performances. L’UNESCO recommande donc d’interdire les smartphones dans les écoles afin de lutter contre les perturbations en classe, d’améliorer l’apprentissage et de protéger les enfants contre la cyberintimidation.
Formation
Ruchi Swambar, Psychological Counsellor à Les Mariannes Wellness Sanctuary : « Interdire les téléphones peut réduire plusieurs problèmes »
1 L’utilisation des portables en classe nuit-elle vraiment à la concentration des élèves ?
L’utilisation des téléphones portables en classe peut avoir un impact significatif sur la capacité des étudiants à se concentrer. D’un point de vue psychologique, les téléphones sont conçus pour être très engageants, avec des notifications constantes et un accès à un contenu stimulant, ce qui peut fragmenter l’attention. Ce phénomène, connu sous le nom de « distraction cognitive », se produit lorsque le cerveau a du mal à se concentrer sur une tâche principale, comme écouter le professeur, en raison de la tentation de la gratification instantanée offerte par le téléphone.
De plus, la simple présence d’un téléphone portable, même lorsqu’il n’est pas utilisé, peut diviser les ressources cognitives. Des études ont montré que les étudiants qui gardent leurs téléphones visibles sur leurs bureaux obtiennent de moins bons résultats dans les tâches nécessitant une attention soutenue. En effet, une partie de leur esprit reste préoccupée par l’appareil, anticipant d’éventuels messages ou des mises à jour. Au fil du temps, cette diminution de la concentration peut affecter les performances académiques et, par extension, l’estime de soi, car les étudiants peuvent se sentir frustrés de ne pas répondre aux attentes en classe. Le mode multitâche constant, encouragé par les téléphones, peut entraver le développement d’un apprentissage profond et des compétences en pensée critique qui sont essentiels pour la réussite académique et le bien-être mental.
2 L’interdiction des portables peut-elle provoquer du stress ou de l’anxiété chez certains élèves ?
Il est possible qu’interdire les téléphones portables en classe entraîne initialement des sentiments de stress ou d’anxiété, en particulier chez les étudiants qui sont fortement dépendants de leurs appareils. De nombreux adolescents utilisent leurs téléphones comme mécanisme d’adaptation, cherchant du réconfort en faisant défiler les réseaux sociaux ou en discutant avec des amis pendant les moments de stress. Pour certains, être séparé de leur téléphone peut déclencher des symptômes de « nomophobie » (peur d’être sans téléphone), comme l’agitation, l’irritabilité, voire des symptômes physiques comme une fréquence cardiaque élevée.
Cependant, ces sentiments sont souvent temporaires et peuvent être atténués avec la bonne approche. Si la politique est mise en place avec une communication claire sur ses bienfaits pour l’apprentissage et la santé mentale, elle peut favoriser des habitudes plus saines. Elle doit être accompagnée de stratégies pour aider les étudiants à réduire progressivement leur dépendance. De plus, ce changement peut encourager les étudiants à développer d’autres stratégies plus saines pour faire face au stress. Par exemple, il y a la pratique de la pleine conscience, la recherche de soutien auprès de leurs pairs ou des enseignants et la concentration sur des loisirs. À long terme, la réduction de l’utilisation des téléphones peut avoir des effets positifs sur la santé mentale, notamment une meilleure qualité de sommeil, une régulation émotionnelle améliorée et des compétences accrues en communication en face à face.
3 Les élèves peuvent-ils trouver d’autres distractions si les portables sont interdits ? Cette situation risque-t-elle de créer d’autres problèmes ?
Il est vrai que les étudiants pourraient chercher d’autres formes de distraction si les téléphones portables sont interdits, comme griffonner, rêvasser ou discuter avec leurs camarades. Cependant, ces distractions ont tendance à être moins addictives et moins nuisibles que la nature stimulante des téléphones portables. Contrairement au défilement infini des réseaux sociaux ou aux notifications rapides que les téléphones génèrent, ces distractions alternatives sont plus circonstancielles et plus faciles à rediriger avec des méthodes d’enseignement engageantes.
Du point de vue de la santé mentale, interdire les téléphones pourrait réduire plusieurs problèmes sous-jacents qui contribuent à la distraction. Par exemple, une utilisation excessive des téléphones a été liée à une augmentation de l’anxiété, de la dépression et de la peur de manquer quelque chose.
En retirant les téléphones de la salle de classe, les étudiants sont protégés des comparaisons sociales constantes et des pressions qui se produisent souvent en ligne. Les enseignants peuvent saisir cette occasion pour créer un environnement dans lequel les étudiants se sentent soutenus et impliqués. Ce qui minimise le besoin de distractions.
De plus, les étudiants pourraient apprendre à être plus présents dans l’instant, une compétence fondamentale pour le bien-être mental et la pleine conscience.
En résumé, bien que la transition vers une salle de classe sans téléphone puisse présenter des défis, elle favorise en fin de compte un environnement mental plus sain pour les étudiants. Avec le bon soutien et des ajustements appropriés, interdire les téléphones portables peut aider les étudiants à mieux se concentrer, à réduire le stress et à développer une relation plus saine avec la technologie. Cet équilibre est essentiel non seulement pour la réussite académique, mais aussi pour promouvoir la résilience émotionnelle et la santé mentale à long terme.
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