Le ministre de la Santé défend sa décision d’imposer un système de rotation pour les médecins, afin que 300 autres puissent être recrutés.
Publicité
Est-ce que vous le faites exprès ? L’ensemble des mesures que vous annoncez prête à polémiques… Quelles sont ces décisions que j’ai prises qui ne sont pas dans l’intérêt du pays ? J’adhère à des principes en tant que ministre de la République. C’est possible que sur dix décisions, une ou une deux n’étaient peut-être pas judicieuses. Souvenez-vous du tollé soulevé quant aux mesures prises vis-à-vis du sevrage des toxicomanes par la méthadone. Qu’est-ce qui n’a pas été dit ? On est déjà à six mois de la fin de cette année et rien de ce qui avait été prédit n’a été établi. À chaque fois qu’une mesure est adoptée, afin de changer certaines habitudes, voire des mentalités bien ancrées, certains se braquent et montent une cabale. Moi, j’en ai cure. Je vais continuer à œuvrer pour que le public obtienne satisfaction à tous les niveaux. [row custom_class=""][/row]
Revenons aux médecins… Nous avons décidé d’adopter un ‘shift system’ car cela fait des années que les médecins et leurs familles n’ont pas cessé de se plaindre des longues heures de travail qui leur sont imposées. Un système de rotation a été mis en place sur une base pilote aux urgences. Des médecins considèrent qu’une telle mesure va avoir un impact négatif sur leurs revenus car ils ne pourront plus faire des heures supplémentaires. Ils ne semblent pas vouloir accepter cette mesure qui, selon eux, va permettre au gouvernement de recruter 300 médecins additionnels. Dois-je m’inquiéter pour ceux qui ne pensent qu’à leur intérêt personnel ? Ou pour ces jeunes médecins qui sont sans emploi ? Ceux qui sont déjà employés affirment qu’ils doivent travailler un maximum de 33 heures par semaine au lieu de 40. Ils semblent oublier que le Pay Research Bureau (PRB) préconise la semaine de 40 heures et qu’ils ont signé une ‘Option Form’. Leurs confrères européens, voire indiens, doivent travailler 48 heures. Je ne vois pas où est le problème. Que faites-vous de ceux qui ont besoin de ces allocations pour les heures supplémentaires pour rembourser les prêts consentis pour leurs études ? Il n’y a plus d’heures supplémentaires. Elles n’ont jamais fait partie des conditions de travail des médecins. Ce n’est pas non plus un droit inaliénable. Quand vous avez 300 confrères qui se tournent les pouces à la maison et que leur recrutement dépend des heures supplémentaires qui vous sont payées, vous devez faire preuve de solidarité. Et non pas penser à votre petit confort personnel… Votre collègue, Showkutally Soodhun n’a-t-il pas promis des emplois en Arabie saoudite ? Il y a cette possibilité. Mais ils ne sont pas nombreux ceux qui ont exprimé le désir de se rendre en Arabie saoudite. Au Botswana non plus ? Si. Une cinquantaine d’entre eux se sont manifestés. L’Afrique du Sud est également en quête de médecins. Ils seront toutefois appelés à travailler dans des villages éloignés. Le ministère de la Santé a toujours été mise à l’index par le directeur de l’Audit. Que faites-vous pour réduire les dépenses ? Le prochain rapport de l’Audit devra être moins sévère. Sinon, ce sont les ambulanciers qui vont bientôt être en rogne contre moi. Savez-vous qu’avec les heures supplémentaires, ils touchent jusqu’à Rs 80 000 à Rs 90 000 par mois ? Si je recrute deux ou trois chômeurs, il y a aura des contestations. Vaille qui vaille, ça va me faire baisser les coûts et permettre à d’autres personnes de gagner leur vie. Où en êtes-vous avec votre projet concernant les patients inopérables à Maurice ? Il y a encore quelques cas nécessitant une intervention urgente qui sont envoyés à l’étranger. D’ici six mois, voire un an, ce ne sera plus le cas. Des équipements nécessaires à ces types d’opération par des médecins étrangers seront également acquis. Est-il vrai que vous comptez réguler la pratique privée chez les spécialistes et les consultants de la Santé ? Il y a des abus. Nous avons été informés de cas, où des spécialistes qui consultent dans le privé dirigent leurs patients vers les hôpitaux publics. Ces derniers bénéficient alors d’un ‘Fast-Track service’. D’autres sont en train d’opérer dans le privé alors qu’ils devaient être de service à l’hôpital. Il faut y mettre de l’ordre. La polémique enfle depuis la fusillade à Orlando (États-Unis) quant à l’interdiction aux homosexuels de faire don de leur sang. Qu’en est-il à Maurice ? Nous ne faisons que suivre le protocole mis en place par l’Organisation mondiale de la santé. Celle-ci estime que les homosexuels sont à risques et qu’ils ne peuvent faire don de leur sang. La construction de nouveaux hôpitaux a été annoncée… Pouvez-vous nous en dire davantage sur ces chantiers ? L’hôpital ophtalmologique de Moka a fait son temps. L’espace y est restreint même si des soins similaires sont dispensés à l’hôpital de Souillac. Nous avons identifié un terrain à Réduit pour un nouvel établissement. Un terrain alternatif a aussi été identifié à Flacq pour ériger un nouveau complexe, vu que la population dans cette région est en train d’augmenter. Le terrain, qui avait été choisi pour ce projet, est inapproprié, sinon on aurait déjà posé la première pierre. Venons-en aux récentes nominations, le régime au pouvoir avait promis des appels à candidatures, or tel n’est pas toujours le cas… Nous avons dit que la Local Government Services Commission (LGSC) et la Public Service Commission (PSC) lanceraient les appels à candidatures. Dans le cas de Vijaya Sumputh, si demain il y a des élections et que l’Alliance Lepep mord la poussière, Vijaya Sumputh va perdre son emploi. Mais je ne comprends pas cet acharnement contre Vijaya Sumputh. Vous oubliez Christelle Sohun ? Vous ne vous attaquez qu’aux nominations du Muvman Liberater… Il y a eu Menon Murday. Celui qui ne pouvait être vice-Président de la République... Il faut attaquer une nomination sur des critères objectifs. Si vous aviez été ministre des Affaires étrangères, Vijaya Sumputh aurait-elle été ambassadrice ? Je ne vois pas pourquoi elle aurait démérité.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !