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Amoordalingum Pather : le numérique,c’est son bébé

Tête pensante et agissante. Armoodalingum Pather a parcouru la planète, d’une conférence à l’autre, recherché pour son expertise en télécommunications, car grâce à lui, Maurice a fait des bonds de géant dans son domaine. C’est un technicien de haut vol, qui a joué un rôle de premier plan dans les étapes cruciales de l’essor de la MBC.

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Son visage et sa bonhommie ne passent pas inaperçus. Toujours la même coiffure, les cheveux aplatis, la raie bien à droite. Alors qu’on le croyait disparu des radars, il était tout simplement employé comme consultant, tantôt en Afrique, tantôt pour une radio privée locale.

Puis, il y a eu la parenthèse MBC, l’année dernière où il a été nommé directeur-général. Cette année, il est revenu à ses amours, sur les hauts plateaux de Malherbes où Multi Career Mauritius Ltd (MCML), qu’il préside comme CEO, assure toutes les réceptions et transmissions terrestres et satellitaires de Maurice. Autant dire qu’Amoordalingum Pather compte parmi ces Mauriciens sans lesquels, nous serions restés à l’âge de pierre. 

Si son CV indique une succession de stages de formations au sein de prestigieuses chaînes internationales, au départ, pourtant, rien ne le prédestinait à une longue carrière à la MBC. « Je voulais devenir médecin, raconte-t-il.

Mais alors que j’étais au collège Royal de Curepipe et que je prenais part aux examens de HSC, ma mère tombe sur un avis de recrutement à la MBC pour un poste de Technical Assistant. Elle insiste pour que je postule, bien que cela ne m’emballe pas trop. C’était ma mère, comment lui refuser. Je n’avais pas de costume ni de pantalon. C’est le tailleur qui va me les prêter, mais pas de veste, ce sera un pull, que j’enfile sur une cravate et me voilà parti à la rue Pasteur pour passer l’entretien.»

Cours de maths

Deux jours avant la fin des examens, la bonne nouvelle tombe. La famille Pather reçoit une lettre lui informant que son fils a passé l’interview et le poste lui est confié. Nous sommes en 1964 et ce sera le début d’une longue aventure dans l’audiovisuelle mauricienne. Mais le jeune Amoordalingum ne se contente pas de ce poste. Plus tard, sur les conseils d’un ami, il suit par correspondance un cours de maths pour décrocher une licence auprès de Wolsey Hall. Ce diplôme lui vaudra le titre d’ingénieur.

En 1974, il obtient la première d’une série de bourses de perfectionnement, qui le mèneront tour à tour à la BBC en Angleterre, en France ou encore auprès de la prestigieuse Radio Company of America (RCA). Durant ses séjours, il se voit aussi offrir plusieurs postes. « Un jour, lorsque j’étais à l’île de Jersey, à la fin d’un stage, on me dit : ‘Can’t we tempt you to stay ?’ On me demanda de réfléchir, mais je voulais rentrer à Maurice, d’autant que ma fille n’avait que deux ans et demi. Une autre fois, j’ai refusé une offre d’emploi à Toronto. »

Alors qu’il se trouve en Angleterre, une lettre de la MBC lui annonce qu’il a été promu Deputy Chief Engineer de la corporation. C’est à ce titre qu’il va initier la mise sur pied de la fréquence moyenne (FM) en 1989, avec une fréquence dédiée, Sugar FM. Quelques années plus tard, c’est la troisième chaîne de la MBC qui voit le jour, la station nationale obtenant même les droits de diffuser l’émission en clair de Canal Plus et de Sky News.

Passage au numérique

Mais le projet le plus ambitieux qui porte son empreinte reste sans conteste le passage au numérique, qui allait donner naissance au bouquet de la MBC en 2003, soit une année avant la création de MCML, dont Armoodalingum sera le premier CEO. « J’avais réfléchi à ce projet après des séjours en Angleterre, au Singapour et en Australie et on voulait inscrire le pays dans la tendance internationale. L’Île Maurice était le seul pays dans la région et en Afrique à passer à l’ère numérique », fait valoir notre interlocuteur.

Après sa retraite, fort de ses compétences, il ne tarde pas à trouver de l’emploi dans le privé, une expérience dont il comptait se servir durant son contrat à la MBC, l’année dernière. Pour avoir été aussi président du Mauritius Institute of Management et consultant de l’université de la Technologie. Durant ses premiers jours à la MBC, Amoordalingum Pather fit observer qu’il n’entrevoyait aucun obstacle à conjuguer la gestion de la MBC au développement du pôle technologique.

« Notre défi sera d’inscrire la MBC dans les nouvelles technologies de la communication. Pour y arriver, nous aurons besoin de toutes les compétences à Moka », disait cet homme qui cite indistinctement Albert Einstein ou Hubert Reeves, ou se met à penser à des galaxies où existeraient d’autres formes de vie.

 

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