Les versions modifiées du Workers’ Rights Bill et de l’Employment Relations (Amendment) Bill n’arrivent toujours pas à réconcilier la classe syndicale. La situation devient plus tendue entre deux centrales syndicales, notamment la Confédération des travailleurs du Secteur privé (CTSP) de Reeaz Chuttoo, et la General Workers Federation (GWF) d’Ashok Subron.
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La CTSP a tenu une conférence de presse, le jeudi 8 août 2019, à Rose-Hill. « Selon Business Mauritius, les travailleurs ne devraient pas avoir le droit d’obtenir quoi que ce soit, mais aujourd’hui, avec ces deux lois, ils seront protégés des abus de la part des patrons », estime le syndicaliste.
Le porte-parole de la CTSP dénonce ce qu’il appelle « une tentative de Business Mauritius de gagner du temps », avec la proposition de dresser un Impact Assessment sur l’application de ces deux lois.
Reeaz Chuttoo a également été très critique envers la GWF et Ashok Subron. « Ils se ridiculisent et ne connaissent pas la loi. Ils véhiculent de mauvaises informations qui ne font qu’apporter des doutes dans l’esprit des travailleurs », fustige Reeaz Chuttoo }« Ils ne savent même pas que le pourcentage (1 %) pour le Workfare Program est déjà prélevé du National Savings Fund. Ils sont les seuls à ne pas être d’accord avec ces lois qui apportent une avancée considérable pour les travailleurs », affirme le syndicaliste.
Ashok Subron : « Ban amandeman prouve ki nou ti ena rezon »
Ashok Subron, contacté pour une réaction après les propos de Reeaz Chutoo, réplique : « Le 13 juillet 2019, nous avions émis des réserves sur plusieurs points. Les travailleurs et le ministère ont trouvé que nous avions raison au vu des amendements apportés aux lois présentées par le ministre Soodesh Callichurn ».
Jack Bizlall : «Des syndicalistes se substituent au bureau du Travail»
Jack Bizlall critique sévèrement des dirigeants syndicaux. « Ils doivent opérer comme des professionnels, très peu opèrent dans l’intérêt des travailleurs », a-t-il déploré. Il est important, selon lui, que les syndicalistes changent de mentalité « Ils se substituent au bureau du Travail, attachent les pieds des travailleurs dans les lianes syndicales et traitent les employés affiliés comme de la commodité, ils font du commerce de travailleurs. Il faut mettre un frein final aux maldonnes dans le monde syndical. Il faut tourner la page et se ressaisir », plaide Jack Bizlall. Autre faiblesse concerne l’emploi à Maurice. « Ce texte de loi ne protège pas les travailleurs étrangers. J’avais recommandé de remplacer le terme « Migrant Workers » par « Foreign Workers ». On ne peut exclure les travailleurs étrangers de nos lois du travail. Cette banalisation poussera les employeurs à se tourner davantage vers les travailleurs étrangers », estime Jack Bizlall.
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