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Allégations de pot-de-vin de Rs 27 millions : Harel Mallac Technologies institue un audit interne

Dans le cadre des allégations de pot-de-vin de Rs 27 millions impliquant un ministre, formulées par Roshi Bhadain en fin de semaine dernière, Harel Mallac Technologies a décidé de nommer une firme d’experts-comptables pour effectuer un audit interne.

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Même si le nom de l’entreprise n’avait pas encore été mentionné ouvertement, Harel Mallac Technologies a pris les devants. Cette branche du groupe Harel Mallac a décidé de nommer, « avec effet immédiat, un des cabinets d’experts-comptables faisant partie du Big Four, pour un ‘ fact-finding audit’ exhaustif », indique-t-elle dans un communiqué émis mardi après-midi. Ce « Big Four » est composé de Deloitte, Ernst & Young, KPMG et PwC.

L’avocat Roshi Bhadain, leader du Reform Party, avait allégué jeudi dernier qu’un pot-de-vin de Rs 27 millions devait être versé, ce jour-là, dans un compte singapourien, dans le cadre d’un contrat gouvernemental valant plusieurs centaines de millions. Ce compte appartient, selon Roshi Bhadain, à un courtier proche du gouvernement. Outre celui-ci, un ministre et deux employés de la compagnie qui a décroché le contrat devaient, toujours selon le leader du Reform Party, se partager cette somme de Rs 27 millions.

Mardi, Harel Mallac a souhaité réagir aux allégations émises « au sujet de l’octroi d’un contrat à la suite d’un appel d’offres initié par le gouvernement pour le projet de la nouvelle carte d’identité nationale ». Et de préciser que « la société a de solides procédures internes de bonne gouvernance qui sont appliquées sur l’ensemble de ses opérations ».

Il nous revient que le contrat en question a été signé le 15 février entre le gouvernement mauricien et un consortium formé par Thales DIS France et Harel Mallac Technologies pour un 
« revised contract price » de 8 178 165,52 dollars américains, soit Rs 379 109 003,60, selon le taux de change du jour. Ce prix comprend une option d’enregistrement des emprunts des demandeurs d’une nouvelle carte d’identité au coût de 523 331,48 dollars américains, soit Rs 24 259 679,69. Le contrat a été signé par deux hauts cadres du Bureau du Premier ministre. Une « kick-off meeting » devait avoir lieu, mais ne s’est pas tenue.

Ceci fait suite à une « expression of interest » qui avait été lancé le 24 septembre 2021 pour le « Revamping of the Mauritius National Identity Card System ». En avril 2021, le ministre de la Technologie, de la communication et de l’innovation Deepak Balgobin avait présidé une première réunion du Steering Committee qui devait revoir le projet de la carte d’identité nationale. Le ministre y avait affirmé que la carte d’identité biométrique, introduite en 2013, avait une durée de vie de 10 ans, et qu’elle expire donc en 2023. Ce projet-là avait coûté Rs 1,1 milliard.

Il est prévu que la nouvelle carte d’identité ait de nouvelles fonctionnalités. Elle possédera, entre autres, une puce électronique pour lire les données de celui qui la possède par voie électronique et  pourra y stocker des informations relatives au permis de conduire et aux données médicales. 

Outre ces fonctionnalités, il s’agit de remettre à jour le système existant, y compris le « software », les logiciels, le réseau ainsi que le Data Centre, le Personalization Centre et les Registration and Issuance Centres. Au départ, le ministère des Finances avait prévu une dépense de Rs 270 millions étalées sur plusieurs tranches avec une première somme de Rs 40 millions pour l’année financière 2021-22. Cette somme a été revue fortement à la hausse.

Roshi Bhadain devait aussi affirmer qu’il avait remis le dossier au Premier ministre, jeudi, par un intermédiaire. Dimanche, en marge d’une fonction organisée dans le cadre de la National Clean-up Campaign des autoroutes, Pravind Jugnauth devait déclarer ceci : « Roshi Bhadain accuse un ministre. Ce qui veut dire qu’il a toutes les informations. Il doit se tourner vers les autorités concernées pour porter sa plainte et communiquer les preuves en sa possession. » Le chef du gouvernement avait aussi affirmé que « ce n’est pas Pravind Jugnauth, le Premier ministre, qui mène l’enquête ».

Deepak Balgobin : « Je n’ai rien à exprimer »

Son nom est cité depuis le week-end dernier dans le cadre de l’affaire des cartes d’identité. Approché mardi par Le Défi Quotidien pour un commentaire, le ministre de la Technologie, de la communication et de l’innovation, Deepak Balgobin, devait affirmer qu’il n’a « rien à exprimer » et « aucun commentaire à faire ».

 

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