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Monde du travail - Reza Uteem : « L'IA doit protéger l’humain, pas le remplacer»

Lors de l’atelier tripartite lundi à The Docks Tower 2, le ministre Reza Uteem a indiqué que l’IA n’est plus une vision futuriste mais une réalité. Lors de l’atelier tripartite lundi à The Docks Tower 2, le ministre Reza Uteem a indiqué que l’IA n’est plus une vision futuriste mais une réalité.

Alors que l’intelligence artificielle transforme à grande vitesse le monde du travail, Reza Uteem défend une approche résolument humaine : l’IA doit avant tout protéger les travailleurs, non les remplacer. À l’occasion d’un atelier national lundi, le ministre du Travail a plaidé pour une adoption éthique et responsable des nouvelles technologies.

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Le lundi 28 avril 2025, le ministère du Travail et des Relations industrielles a organisé un atelier tripartite national à The Docks Tower 2, à Port-Louis. Cet événement s’inscrivait dans le cadre de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail 2025. La thématique centrale : « Révolutionner la santé et la sécurité : le rôle de l’intelligence artificielle et de la digitalisation au travail ». Reza Uteem, le ministre concerné, a déclaré que « l’intelligence artificielle (IA) doit servir à protéger les travailleurs et non à les remplacer ».

L’événement a réuni responsables gouvernementaux, représentants des employeurs et délégués syndicaux. Ensemble, ils ont exploré comment utiliser l’IA pour améliorer la sécurité professionnelle tout en préservant l’emploi. « L’IA doit être un levier pour renforcer notre engagement en matière de sécurité : prédire les risques, prévenir les accidents et bâtir des environnements professionnels qui protègent et valorisent l’humain », a souligné le ministre dans son discours d’ouverture.

Reza Uteem a ajouté que l’IA n’est plus une vision futuriste mais une réalité transformant déjà profondément le monde du travail. « Nous devons anticiper les changements et renforcer les compétences numériques afin que notre main-d’œuvre puisse pleinement tirer pleinement profit des opportunités offertes par l’IA et la digitalisation », a-t-il affirmé.

Tout en reconnaissant les apports considérables de ces technologies en termes d’efficacité, il a insisté sur l’importance d’une adoption prudente. « Nous devons intégrer ces innovations de manière responsable. La sécurité et le bien-être des employés demeurent des priorités absolues », a-t-il rappelé.

Pour illustrer son propos, il a évoqué l’évolution du secteur bancaire où l’arrivée des guichets automatiques n’a pas éliminé les emplois. Au contraire, cette innovation a réorienté les fonctions vers des services à plus forte valeur ajoutée, notamment dans la relation client. Ce cas démontre, selon le ministre, que les révolutions technologiques peuvent créer de nouvelles opportunités plutôt que simplement supprimer des postes.

Néanmoins, Reza Uteem a mis en garde contre certaines conséquences potentielles d’une digitalisation précipitée : augmentation du stress professionnel, nouveaux risques pour la santé physique et mentale, ainsi qu’une insécurité professionnelle accrue si ces transformations ne sont pas adéquatement encadrées.

Parmi les applications bénéfiques de l’IA, le ministre a mentionné les dispositifs portables capables de détecter instantanément les signes de fatigue ou de stress chez les travailleurs. Ces outils permettent ainsi de prévenir des accidents potentiels en alertant avant que des situations dangereuses ne surviennent.

Pour accompagner cette mutation, le gouvernement élabore actuellement de nouvelles politiques visant à introduire l’IA de manière éthique dans divers secteurs d’activité. De plus, plusieurs programmes de formation et de sensibilisation seront déployés pour préparer les entreprises ainsi que leur personnel aux défis du numérique.

Face aux enjeux spécifiques les pays en développement comme Maurice, notamment l’exode des talents technologiques, le ministre a plaidé pour des partenariats stratégiques entre le gouvernement, les entreprises privées et le monde académique. Il a particulièrement souligné l’importance d’investir dans l’éducation et la formation continue afin d’éviter que l’adoption des technologies avancées n’accentue les inégalités sociales.

La rencontre a bénéficié de l’expertise de plusieurs spécialistes, dont des représentants des employeurs et des travailleurs ainsi que des membres de différentes commissions et conseils sous l’égide du ministère.

Le Dr Pudaruth, Professeur associé à l’université de Maurice, a démontré comment les nouvelles technologies peuvent non seulement améliorer la productivité mais aussi transformer la manière dont les risques au travail sont identifiés et gérés. De son côté, le Dr Anuja Meetoo-Appavoo a abordé les répercussions psychologiques d’une digitalisation mal maîtrisée, insistant sur la nécessité d’un accompagnement humain.

Les recommandations émanant de ces échanges seront analysées par le ministère pour établir une feuille de route cohérente. L’objectif est d’assurer une intégration harmonieuse de l’IA dans l’environnement professionnel mauricien. À travers cet atelier, le ministère entend jeter les fondations d’un avenir où l’innovation technologique s’allie parfaitement avec un engagement ferme envers la sécurité et la dignité de tous les travailleurs. Car au-delà des algorithmes sophistiqués, c’est bien l’être humain qui doit demeurer au centre des préoccupations dans cette nouvelle ère professionnelle.

 

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