Alain Gordon-Gentil devient le nouveau directeur général de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC). Sa nomination a été faite par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, dans le but de redresser cette institution publique.
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Alain Gordon-Gentil est un journaliste, écrivain et réalisateur de documentaires. Ancien rédacteur en chef du magazine d’investigation Le Mag, il a également été conseiller au Bureau du Premier ministre sous Navin Ramgoolam. Il a reçu, en 2014, le titre de Chevalier des Arts et des Lettres du ministère français de la Culture.
Il est l’auteur de plusieurs romans, dont Quartiers de Pamplemousses, Le Voyage de Delcourt, J’attendrai la fin du monde et Où vont les ombres quand la nuit vient. Il a également réalisé plusieurs documentaires, dont la série Venus d’ailleurs, qui retrace l’histoire des migrations à Maurice, ainsi qu’un documentaire sur Jacques Brel et Les enfants de l’exil, consacré à la diaspora mauricienne.
En plus de ses activités journalistiques et culturelles, il dirige Pamplemousses Éditions, une maison de production et d’édition.
Les multiples défis de la MBC
La MBC fait actuellement face à plusieurs défis. Parmi eux, une dette évaluée à plusieurs centaines de millions de roupies, ainsi qu’un sureffectif résultant des campagnes de recrutement initiées sous la direction de l’ancien directeur général, Anooj Ramsurrun. Ce dernier se revendiquait ouvertement comme un proche de l’ancien Premier ministre Pravind Jugnauth et de son épouse, Kobita.
L’un des autres enjeux principaux pour la MBC est de rattraper son retard sur le plan numérique. La radio-télévision nationale est peu présente sur les plateformes digitales, alors que la consommation médiatique évolue rapidement vers ces canaux. La relance d’une production locale de qualité pourrait également devenir une priorité.
À noter que le nouveau gouvernement a promis d’abolir la redevance mensuelle de Rs 150, qui est le principal pôle de revenus de la MBC, et d’introduire des chaînes de télévision privées, qui viendront donc concurrencer la MBC, en situation de monopole depuis sa création.
Le redressement devrait aussi concerner la rédaction de la MBC, qui, ces dernières années, était devenue une caisse de résonance du précédent gouvernement, ne respectant pas les dispositions de la MBC Act. La clause 4 de cette loi stipule en effet que la MBC doit « fournir des services de radiodiffusion indépendants et impartiaux (…) et des services de radiodiffusion répondant aux aspirations, besoins et goûts de la population en matière d’information, d’éducation, de culture et de divertissement ».
La MBC Act stipule aussi que la MBC doit « maintenir un haut niveau général tant en termes de contenu que de qualité ; couvrir un large éventail de sujets ; et répondre aux aspirations, besoins et goûts de son public », mais aussi « veiller, dans la mesure de ses capacités, à ce que les bulletins d’information diffusés soient exacts et présentés de manière impartiale » et enfin « assurer un équilibre équitable dans l’allocation des heures de radiodiffusion entre les différents points de vue éducatifs, culturels, politiques et religieux ».
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