Affaire Boskalis : Maunthrooa nie les accusations formulées à son égard

L’ex- directeur de la Mauritius Ports Authority, Prakash Maunthrooa, nie les accusations d’entente délictueuse formulées à son encontre. Ses dépositions ont été produites devant la cour intermédiaire le mardi 5 mars 2019. Selon lui, la compagnie hollandaise Boskalis International BV avait retenu ses services en tant que consultant. 

Le procès intenté à Siddick Chady, ancien président de la Mauritius Ports Authority (MPA), et Prakash Maunthrooa, ex-directeur de la MPA, s’est poursuivi le mardi 5 mars 2019 devant la cour intermédiaire présidée la magistrate Wendy Rangan. Ils sont respectivement accusés de corruption et d’entente délictueuse dans l’allocation d’un contrat à la firme hollandaise Boskalis International BV en 2006. Il s’agissait d’un contrat de Rs 439 millions pour des travaux de dragage dans le port. Ils ont plaidé non coupables.

La séance de mardi était marquée par le témoignage du chef inspecteur Dharmendra Nutchetram, un des enquêteurs dans cette affaire. Il a lu et produit les dépositions de Prakash Maunthrooa. Ce dernier était directeur de la MPA d’octobre 2000 à novembre 2003. Il a expliqué que sous sa direction, Boskalis n’avait eu aucune transaction avec la MPA. Selon lui, Boskalis avait retenu ses services en tant que consultant pour les travaux de dragage et aussi pour d’autres projets à Madagascar et aux Philippines. Il ajoute que la firme hollandaise l’avait sollicité, vu son expertise et qu’il était impliqué dans des « logistic aspects » concernant les équipements de dragage.

Aucun paiement

Prakash Maunthrooa dit avoir demandé un contrat par écrit à Boskalis. Toutefois, celle-ci lui a assuré qu’un accord verbal était suffisant. Il ajoute que l’argent que la compagnie Boskalis l’a payé était principalement pour des dépenses encourues lors des voyages à l’étranger.

Il a déclaré aux enquêteurs que Boskalis ne lui a jamais demandé de faire un quelconque paiement de leur part pour le projet de dragage. Confronté à plusieurs emails qu’il aurait envoyés à Pieter Boer et Angela Kok, deux employés de la compagnie Boskalis, il a affirmé qu’il ne peut commenter sur le contenu de ces documents, car il ne sait pas si ces documents ont été authentifiés ou pas. De plus, il a souligné qu’il n’est pas en possession des documents sur lesquels il aurait pu s’appuyer, vu que son bureau a fermé ses portes.

Par ailleurs, Prakash Maunthrooa a soutenu qu’il entretient une bonne relation avec Siddick Chady. Et que ce dernier l’a déjà rendu visite à son bureau à Curepipe à plusieurs reprises et avait même utilisé les appareils de fax, entre autres. Il ajoute que Siddick Chady l’a contacté en de nombreuses occasions pour son expertise et son expérience concernant des « technical and operational issues ».
Il a nié les accusations d’entente délictueuse qui aurait facilité des négociations. Il a maintenu qu’il n’est pas impliqué dans une quelconque transaction. Il a aussi ajouté que ces documents auxquels la police l’a confronté lui causent préjudice.

D’autre part, lors de son interrogatoire par la poursuite, Me Rashid Ahmine, adjoint du Directeur des poursuites publiques, le chef inspecteur Nutchetram a soutenu qu’aucun paiement n’avait été effectué sur le compte personnel de Prakash Maunthrooa.

Toutefois, ce dernier travaillait comme consultant pour deux autres compagnies une à Madagascar et une autre aux Philippines. Le chef inspecteur a indiqué que Boskalis avait effectué des paiements à ces deux autres compagnies. Cependant, la police n’a pu faire le déplacement pour vérifier. Le témoin a aussi souligné que la firme hollandaise a effectué un paiement sur le compte d’un ami proche de Prakash Maunthrooa. Ce dernier serait également le co-directeur d’une compagnie dans laquelle la femme du prévenu serait co-directrice.

Le chef inspecteur a précisé qu’il y eu des communications entre cette compagnie et Boskalis, selon des relevés téléphoniques.
Ce mercredi 6 mars 2019, le chef inspecteur sera contre-interrogé par l’avocat de Prakash Maunthrooa, Me Nadeem Aullybocus. Alors que Siddick Chady est défendu par Me Said Toorbuth.