Admission en Form I: engouement des parents pour les collèges confessionnels

C’est ce que nous confirme Jean-Paul Louise. Sa fille a obtenu une place à la Quatre-Bornes SSS, mais cet habitant d’Ébène nous confie qu’il aurait souhaité qu’elle fréquente le collège Lorette de Rose-Hill. « Je suis conscient qu’on m’a alloué un collège selon la zone où j’habite, mais je ne suis pas satisfait. Je vais tenter ma chance ici, car je veux que ma fille fasse ses études secondaires dans un collège géré par le Bureau de l’Éducation Catholique. Ici, l’accent est mis sur la discipline et j’aurais aimé qu’elle bénéficie de l’enseignement dans un établissement catholique, tout comme moi », affirme-t-il. Et d’ajouter : « Si elle n’est pas acceptée, elle ira certes à Quatre-Bornes SSS, mais je demanderai un transfert par la suite ».

Réputation

Même son de cloche du côté dans la cour du collège Lorette de Quatre-Bornes. Il est onze heures et les parents se dirigent vers le hall pour entamer les procédures d’inscription. Mirella est accompagnée de sa fille qui a eu 17 unités et qui a obtenu le collège Eden. « Parmi les critères d’inscription, l’élève doit avoir eu entre 15 unités et 24 unités. Je pense que ma fille a une chance d’obtenir une place au collège Lorette de Quatre-Bornes. Je suis pour l’enseignement catholique… » dit-elle. Alors que pour Rajen, voir sa fille en uniforme de Lorette serait une fierté. Elle a décroché 20 unités et a été admise dans un collège d’État.

La rectrice de l’établissement, Josiane How Kong Fah, soutient que pour les 35 places disponibles, 200 demandes avaient déjà été enregistrées au moment de notre visite au collège. « Il y aura beaucoup de déçus », dit-elle. Au Collège du St-Esprit, nous constatons un va-et-vient incessant de parents et d’enfants. Nathalie, une habitante de Vacoas, vient de terminer les formalités d’inscription. Son fils Gregory sera admis au collège Phœnix SSS si sa demande n’est pas acceptée au Collège du St-Esprit. « Je veux que mon fils fréquente un collège confessionnel, car la discipline, les valeurs morales et l’éducation sont les maîtres mots pour le succès. Je ne pointe pas du doigt les établissements d’État, mais ça ne me coûte rien d’essayer. Dans notre entourage, Gregory a vu le riche parcours de ses amis et de ses cousins qui sont au Collège du St-Esprit », soutient-elle. Sandeep (prénom fictif) a, lui, décroché 21 unités,  fait partie des 1 018 candidats qui même s’ils ont réussi la CPE, ne se sont vu attribuer aucun collège. Son père, un ancien élève du collège St-Esprit, est optimiste. « Je pense que mon fils sera admis ici, car nous habitons dans la Zone 4 et il a eu de bons résultats », dit-il.

Sélection compliquée

Qu’est-ce qui explique cet engouement pour les collèges confessionnels ? Jacques Malié, recteur du Collège du St-Esprit, avance plusieurs facteurs. « À 9 heures, il y avait plus de 200 parents devant le collège et à 11 heures nous avions déjà enregistré plus de 350 demandes. Les collèges catholiques sont connus pour être pointilleux sur la discipline et les valeurs morales. Il y aussi le taux de réussite au SC et au HSC », souligne-t-il. Jacques Malié fait ressortir que l’exercice de sélection sera très compliqué. Il soutient que sur les 50 places disponibles, 15 sont réservées au personnel enseignant et non-enseignant. « De plus, la demanded’un élève ayant obtenu 24 unités peut ne pas être considérée, car nous prônons une politique de ‘mixed abilities’», dit-il.