Acte de sabotage au Champ de Mars : deux véhicules suspects dans le viseur de la police criminelle

• Un proche confirme l’alibi d’un agent de sécurité

Après l’arrestation d’un agent de sécurité, travaillant pour People’s Turf PLC (PTP), la brigade criminelle (CID) de Port-Louis Sud met les bouchées doubles en vue de remonter aux membres d’une bande bien organisée qui serait derrière cet acte de sabotage au Champ de Mars aux petites heures de samedi.

Ce dimanche, les policiers ont poursuivi l’exercice du visionnage des caméras Safe City de la capitale. Grâce à ces données, la police est sur la piste de deux véhicules suspects qui ont été vus pénétrer dans l’enceinte du Champ de Mars aux alentours de 2 heures du matin ce samedi 1er octobre. Les policiers ont déjà relevé les plaques d’immatriculation des deux véhicules. L’autre étape majeure de cette enquête est de remonter jusqu’aux propriétaires pour connaître les raisons de leur présence au Champ de Mars à cette heure précise. Un détail n’a pas échappé aux limiers : seul un véhicule a pu quitter le champ de courses, le second étant resté bloqué à l’intérieur. Cela, car l’accès avait déjà été verrouillé par les préposés de la Mauritius Turf Club (MTC). Finalement, c’est vers 7 heures, samedi matin, que le véhicule a pu quitter le Champ de Mars, selon les images des caméras de surveillance.

C’est entre 7 h 30 et 8 h 30, lors d’une inspection de la piste au poteau des 1 000 mètres à celui des 600 mètres qu’un laboureur du MTC, âgé de 37 ans, a découvert que des pièges, composés de barres de fer, de vis et de clous, avaient été placés sur cette partie de la piste. Immédiatement, les responsables du Club et la police ont été alertés de cet acte de sabotage qui aurait pu avoir des graves conséquences, voire dramatiques, pour les chevaux et les jockeys.

Sanjeev Kistopersad, un habitant de Tranquebar, âgé de 32 ans, a été arrêté par la police. Cet agent de sécurité, affecté au poteau des 1400 mètres en vue d’interdire au public d’accéder à la piste lors des journées de courses organisées par la PTP, a été inculpé de « Attempt to torture animal » devant le Bail & Remand Court de Port-Louis, dimanche. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution. Connu des services de police pour un cas d’agression avec préméditation, le suspect a été reconduit en cellule policière.

Alibi

Soumis à un interrogatoire serré par les hommes du sergent Mohamed Khan Mohidinkhan, Sanjeev Kistopersad a rejeté en bloc les accusations portées contre lui. Il a expliqué aux enquêteurs que, dans la soirée du vendredi 30 septembre au samedi 1er octobre, il se trouvait chez son beau-frère à Pointe aux Sables. Il y était pour préparer sa fête d’anniversaire prévue ce dimanche 2 octobre. Les enquêteurs ont questionné le beau-frère samedi. Il a confirmé que le suspect était bien chez lui ce soir-là.

Toutefois, la police prend avec des pincettes la version du beau-frère. Les enquêteurs sont en présence de la déposition d’un témoin qui a identifié le suspect Kistopersad comme étant celui qu’il a vu au Champ de Mars vers 3 heures du matin. Ce témoin, qui habite à Tranquebar, a été le premier à être embarqué par les limiers de la CID de Port-Louis Sud. Les policiers l’ont identifié grâce aux images d’une caméra de surveillance. Il a été surpris enjambant la grille pour accéder sur la piste.

Confronté à ces images et à la présence d’objets dangereux sur la piste, ce témoin de 62 ans a nié tout acte de sabotage et a incriminé le dénommé Kistopersad qu’il dit avoir vu sur la piste avec un autre individu. L’un portait un seau noir et plaçait « des produits » sur la piste. « Mo ti krwar zot pe fann ban prodwi pou gazon », a déclaré le témoin à la police criminelle.

L’enquête policière suit son cours en vue de remonter à tous les protagonistes impliqués dans cet acte de sabotage et déterminer les raisons de cet acte prémédité.