En l’espace de quelques jours, deux mamans, en donnant la vie, ont perdu la leur à l’issue de leur accouchement. Une tragédie pour leurs proches.
Deux décès tragiques sont survenus à la suite de complications après des accouchements par césarienne. Dans le premier cas, une patiente atteinte d’une maladie cardiaque et d’une pathologie rare a subi un effondrement soudain. Cet événement s’est produit la semaine dernière à l’hôpital Jawaharlal Nehru à Rose-Belle. Selon les informations recueillies, une césarienne d’urgence a permis de sauver son bébé, mais la maman est décédée en unité de soins intensifs des suites d’un œdème pulmonaire aigu. Ce cas soulève une éventuelle négligence ou un manque de prise en charge appropriée.
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Une source de l’hôpital concerné a toutefois affirmé que la patiente a bénéficié de toute l’attention nécessaire lorsque le problème est survenu. Un rapport a été soumis, et une enquête a également été initiée.Dans le second cas, une femme de 40 ans est également décédée quelques jours après son accouchement. Après avoir subi une césarienne, elle avait été renvoyée chez elle dès le lendemain. Cependant, elle a dû retourner en urgence à la clinique où elle avait accouché, située dans le Nord du pays, car elle ne se sentait pas bien. Elle est décédée d’un choc hémorragique causé par une mauvaise fermeture de l’abdomen lors de l’intervention, selon les conclusions de l’autopsie.
Le Dr Chandra Shekar Ramdaursingh, obstétricien et gynécologue exerçant dans le privé, explique que diverses causes peuvent entraîner le décès d’une patiente après un accouchement par césarienne. Il affirme que ces situations, bien que rares, peuvent malheureusement survenir, comme c’est le cas pour toute intervention chirurgicale ou même un accouchement normal.
L’une des conditions est une réaction allergique aux produits anesthésiques, qui peut survenir durant l’opération. Une patiente peut également connaître un saignement abondant si l’utérus ne se contracte pas, ou encore si un fragment de placenta ou de membrane reste dans l’utérus après l’accouchement. Enfin, une mauvaise fermeture de l’abdomen peut entraîner une hémorragie interne, comme cela semble être le cas pour la seconde patiente.
Le Dr Ramdaursingh ajoute que, dans des cas très rares, une patiente peut décéder des suites d’une coagulation intravasculaire disséminée (CID), un trouble grave et complexe du système de coagulation sanguine. Ce phénomène survient lorsqu’un événement pathologique déclenche une formation excessive de caillots dans les vaisseaux sanguins, tout en consommant les facteurs de coagulation nécessaires. « Est-ce que la patiente avait un fibrome ? Un problème de coagulation ? Était-elle anémique avant son intervention ? » s’interroge le gynécologue.
Une césarienne d’urgence a permis de sauver son bébé, mais la maman est décédée en unité de soins intensifs des suites d’un œdème pulmonaire aigu"
Il précise également qu’un décès survenu après le retour de la patiente à domicile peut être dû à une rétention de placenta ou de membranes, bien que ce soit rare après une césarienne.
« Une septicémie, résultant d’une infection au site de l’incision, peut aussi engendrer des complications graves, comme un saignement secondaire, mais cela reste exceptionnel », explique-t-il.
Le gynécologue souligne qu’il est normal de saigner après une césarienne, mais qu’il faut consulter un médecin si le saignement est abondant et persiste. « Le saignement devrait diminuer graduellement au bout de quelques jours. Ce n’est pas normal de saigner abondamment plusieurs jours après l’accouchement », alerte-t-il.
Parmi les signes à surveiller, on note un saignement abondant avec des caillots de sang, une grande faiblesse, des vertiges, une pâleur ou des palpitations. En cas de tels symptômes, il est impératif de se rendre d’urgence dans un centre de santé, conseille le Dr Ramdaursingh. « Après une césarienne, il est crucial de s’assurer que l’utérus est bien contracté, que la tension artérielle et le taux d’hémoglobine de la patiente sont normaux, et que le saignement reste dans des limites acceptables », précise-t-il.
Le ministère de la Santé a demandé un rapport des deux équipes médicales pour une enquête approfondie
Enquête en cours
Une enquête policière est en cours dans ces deux cas, comme le veut le protocole. Du côté du Medical Council, une source a expliqué qu’une plainte doit être déposée dans les deux cas afin que l’enquête puisse démarrer. Cela doit se faire le plus rapidement possible avant que les documents ne puissent être altérés, a ajouté notre interlocuteur.
Du côté de l’Association des cliniques privées, le Dr Dawood Oaris a indiqué que l’association ne peut initier une enquête. Il a toutefois précisé que, selon la cause du décès, le cas peut être rapporté ou non.
Dans le cas d’une coagulation intravasculaire disséminée (CID), par exemple, cela est considéré comme une complication liée à la césarienne. Le Dr Oaris a cependant souligné qu’en cas de doute, les proches peuvent référer le cas au Medical Council.
Hausse des accouchements par césarienne dans les hôpitaux publics
Le pourcentage d’accouchements par césarienne dans les hôpitaux publics continue de croître de manière significative. En 2023, cette méthode a représenté 57 % de l’ensemble des naissances, contre 52,1 % en 2021 et 54,3 % en 2022. C’est ce qu’indique le Health Statistics Report de 2023.
Le pourcentage est plus élevé dans les cliniques privées et ne cesse d’augmenter. De 66,5 % en 2022, le taux est passé à 68,4 % en 2023.
Baisse du taux de mortalité maternelle depuis 2017
Après avoir atteint un pic en 2017 avec 10 décès maternels, une tendance à la baisse a été observée à partir de 2019. En 2023, seuls quatre décès maternels, dont un à Rodrigues, ont été enregistrés.
Le ratio de décès maternels, qui était de 0,79 par 1 000 naissances, est passé à 0,25 en 2023, ce qui témoigne des progrès réalisés dans la prise en charge des mères pendant et après l’accouchement.
Mortalité maternelle alarmante après césarienne en Afrique
Une étude publiée en mars 2019 dans la revue The Lancet Global Health a révélé une statistique alarmante : le taux de mortalité maternelle après une césarienne en Afrique est 50 fois supérieur à celui des pays riches. Selon cette enquête, menée auprès de près de 3 700 mères issues de 22 pays africains, près d’une femme sur 200 décède après avoir subi cette intervention. Ces chiffres ont mis en lumière les disparités criantes en matière de soins obstétriques et la nécessité urgente d’améliorer la prise en charge médicale dans ces régions.
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