La China State Construction Engineering Corporation Ltd, responsable du chantier du complexe sportif de Côte-d’Or qui a vu le décès d’un ouvrier chinois la semaine dernière, est abonnée aux manquements à la loi du travail. L’ouvrier décédé était notamment en situation irrégulière et la firme a reçu quatre contraventions pour des dortoirs illégaux.
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China State Construction Engineering Corporation Ltd (CSCEC), la compagnie de construction responsable du chantier du complexe sportif de Côte-d’Or, est une habituée de situations irrégulières. C’est ce qui ressort de la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, au ministre du Travail, Soodesh Callichurn, mercredi au Parlement. Le leader de l’opposition voulait faire la lumière sur les circonstances entourant le décès du travailleur expatrié, Ding Hong Guang, écrasé par des barres de fer, sur le chantier, le jeudi 13 juin 2019.
Dans sa réponse, le ministre Callichurn a indiqué que la compagnie de construction chinoise comptait 1 170 ouvriers étrangers sur le chantier. Elle compte un Health and Safety Officer employé à temps plein. Soodesh Callichurn a également reconnu que Ding Hong Guang disposait d’un business visa qui a expiré le 15 mai 2019. Il se trouvait donc à Maurice en situation illégale.
Le ministre de la Santé a aussi effectué une visite des lieux le mardi 18 juin, notamment autour des dortoirs et a constaté que les standards de propreté n’étaient pas respectés. Les eaux usées débordaient, a expliqué le ministre. 125 employés étaient également logés dans quatre bâtiments pour lesquels la compagnie ne détenait pas de permis. La CSCEC aura à payer une amende pour chacun de ces bâtiments. Pourtant, elle détient déjà 14 permis de logement en bonne et due forme.
Vers la fin de sa réponse, Soodesh Callichurn a expliqué que la CSCEC avait été sanctionnée dans le passé pour les mêmes manquements sur le chantier de Jinfei et qu’elle était par conséquent sous étroite surveillance.
Xavier-Luc Duval a longtemps insisté pour savoir quelles sanctions allaient être prises contre l’entreprise de construction chinoise, notamment en termes de poursuite. Le ministre n’a donné aucune indication claire sur les possibilités de poursuites, expliquant simplement que « action will be taken » concernant le visa expiré.
Le ministre n’a pas non plus été en mesure de confirmer s’il y avait d’autres ouvriers qui étaient dans la même situation irrégulière, indiquant que « we are monitoring the situation ». Il a souligné que son ministère ne disposait pas suffisamment d’inspecteurs pour visiter les milliers de chantiers à travers le pays. Une demande a été faite au ministère des Finances pour en augmenter le nombre.
Selon Soodesh Callichurn, de janvier 2018 à mai 2019, son ministère a effectué 1 417 inspections. Le 16 janvier, la CSCEC avait écopé de deux contraventions pour non-respect de la loi du travail.
Selon Xavier-Luc Duval, il s’agit du troisième décès sur le chantier après des accidents répertoriés en mai et septembre 2018.
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