Les réseaux sociaux, bien qu’ils soient une précieuse source d’information, sont aussi devenus un terrain propice aux fraudes, notamment en matière de collectes de fonds caritatives. Récemment, une publication a circulé, sollicitant la générosité des Mauriciens pour aider un enfant prétendument gravement malade et admis à l’hôpital. Largement partagée par des particuliers et des groupes privés, il est indiqué qu’un enfant atteint de leucémie a besoin de dons pour être envoyé en Inde, afin d’y recevoir des soins médicaux.
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Cependant, après des vérifications auprès des autorités, il s’avère que c’est une fraude bien orchestrée. Deux publications distinctes ont été identifiées : l’une concernant un garçon malade de 8 ans, associée au compte d’une certaine personne et l’autre mettant en scène une fillette de 4 ans. Or, les comptes en question et les images des enfants ne sont rattachés à aucune identité vérifiable. Malheureusement, cette arnaque continue de circuler avec de nouvelles photos montrant l’enfant dans un état alarmant. Pourtant, malgré les signalements précédents, aucune mesure efficace n’a été prise.
Un porte-parole du ministère de l’Égalité du Genre et du Bien-être de la Famille nous informe qu’une enquête a été ouverte faisant suite aux photos circulant sur les réseaux depuis l’année dernière. Ces images sont utilisées pour soutirer de l’argent au public. Alerté sur ce cas, le bureau de l’Ombudsperson for Children a aussi ouvert une enquête à ce sujet. Les citoyens sont également appelés à faire preuve d’une extrême prudence avant de faire un don. Toute sollicitation financière doit être minutieusement vérifiée. De plus, il est recommandé de ne pas répondre aux demandes non vérifiées circulant sur les réseaux sociaux.
Le Chef Inspecteur Shiva Coothen, du Police Press Office (PPO), rappelle que toute collecte publique de fonds à des fins humanitaires doit obligatoirement obtenir une autorisation du Commissaire de Police. Cette exigence est stipulée dans le Public Collection Act de 1965.
Les critères pour obtenir une autorisation de collecte publique
- Seules certaines situations permettent légalement d’organiser une collecte publique :
- Traitement médical à l’étranger : lorsque les soins ne sont pas disponibles à Maurice, une recommandation du ministère de la Santé et de la Qualité de Vie est requise.
- Victimes d’incendies : un mémorandum des services de secours doit être fourni.
- Institutions caritatives et religieuses enregistrées : un permis de construction est nécessaire si les fonds sont destinés à un projet religieux.
- Associations de parents et d’enseignants : une autorisation du ministère de l’Éducation ou de la Private Secondary Education Authority (PSEA) est exigée pour des initiatives éducatives.
L’inspecteur Coothen insiste sur le fait que la simple diffusion d’un appel aux dons sur les réseaux sociaux ou via les médias ne suffit pas. Toutes les demandes doivent être rigoureusement vérifiées avant toute publication. Les Mauriciens doivent comprendre qu’ils ont la responsabilité de s’assurer de l’authenticité des collectes avant de s’engager financièrement.
Les autorités appellent donc à une vigilance accrue et encouragent toute personne suspectant une fraude à la signaler aux forces de l’ordre. Seule une mobilisation collective permettra d’éradiquer ces pratiques malhonnêtes et de protéger les plus vulnérables.
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