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8,56 M de tonnes de marchandises ont transité à Port-Louis en 2023-2024

La diversité des marchandises qu’il traite distingue Port-Louis.

Port-Louis, principal axe d’entrée des marchandises à Maurice, a enregistré un trafic total de 8,56 millions de tonnes durant l’année 2023-2024. Ce qui représente une hausse de 13,8 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre, révélé dans le Port Performance Report, met en lumière l’importance stratégique de ce port pour l’économie mauricienne. Il est question des défis à venir dans un secteur en pleine mutation.

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Marchandises en hausse

Port-Louis se distingue par la diversité des marchandises qu’il traite. Voici les principales catégories.

Marchandises sèches en vrac : 1,87 million de tonnes (21,8 % du trafic total). Ce qui comprend des produits comme le blé, le ciment, le charbon, le maïs et le tourteau de soja. Ces marchandises sont manipulées en partie par la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL) et majoritairement par des opérateurs privés.

  • Marchandises liquides en vrac : 2,5 millions de tonnes (29,2 % du trafic total), incluant des produits comme le pétrole, le bitume, le GPL et l’huile comestible. 
  • Soutage (Bunkering) : Le soutage a connu une croissance spectaculaire de 72,3 % pour atteindre 734 856 tonnes en 2023/24.
  • Poisson : 118 146 tonnes (1,4 % du trafic total), principalement du thon, manipulées par la CHCL et d’autres acteurs privés.
  • Marchandises conteneurisées : 4,03 millions de tonnes (47,1 % du trafic total), comprenant des biens de consommation, des produits manufacturés et des fournitures industrielles. La CHCL est responsable de la gestion du terminal à conteneurs.

Transbordement v marché captif

Historiquement, Port-Louis a occupé une position clé dans le transbordement régional, redistribuant les marchandises vers d’autres destinations. Cependant, cette dominance est aujourd’hui mise à l’épreuve par la concurrence accrue de ports comme Tamatave et Durban, qui ont investi massivement dans des infrastructures modernes permettant de traiter des volumes plus importants.

Le modèle de transbordement, fondé sur des marges faibles et une grande volatilité des volumes, fait face à des défis majeurs. En effet, ces flux sont étroitement liés aux fluctuations du commerce mondial. Ce qui rend la rentabilité de ces opérations incertaine. De plus, les investissements nécessaires pour maintenir et améliorer les infrastructures de transbordement sont considérables, alors que la productivité reste limitée.

À l’inverse, le marché captif, principalement soutenu par la consommation locale et les industries domestiques, offre une stabilité plus importante. Cette tendance est d’ailleurs visible dans la répartition du trafic de conteneurs. 57,7 % des 4,03 millions de tonnes de marchandises conteneurisées sont destinées au marché local, tandis que 42,3 % sont transbordées.

Répartition des marchandises conteneurisées (captif et transbordement)

Sur un total de 4,03 millions de tonnes, représentant 47,1 % du trafic global, les marchandises se répartissent comme suit :

  • 57,7 % (soit 2,33 millions de tonnes) sont destinées au marché captif local.
  • 42,3 % (soit 1,70 million de tonnes) sont transbordées.

Avenir incertain, mais prometteur

Le Port Performance Report met en avant que Port-Louis se trouve à un carrefour stratégique. S’il parvient à tirer profit des opportunités offertes par le marché captif et à diversifier ses services, il pourra renforcer sa position. Toutefois, les défis du transbordement et la concurrence régionale nécessitent une réflexion approfondie sur les investissements à réaliser. La clé de son succès résidera dans sa capacité à équilibrer ces deux leviers pour assurer un avenir durable et compétitif.

Orientation stratégique

Miser sur le marché captif

Face à cette dualité, le rapport suggère que Port-Louis privilégie le marché captif et les services à forte valeur ajoutée pour garantir sa croissance à long terme. L’augmentation du soutage, par exemple, représente une opportunité intéressante pour capitaliser sur la demande croissante de carburant dans la région. Le transbordement, de son côté, reste un pari risqué, car il est étroitement lié à l’évolution du commerce international et à la compétitivité des autres ports.

Lilowtee Rajmun-Jooseery (MEXA) : « Le gouvernement a agi rapidement pour redynamiser la CHCL »

Lilowtee Rajmun-Jooseery, directrice de la Mauritius Export Association (MEXA), a salué la rapidité d’action du gouvernement concernant la nomination du nouveau top management de la Cargo Handling Corporation Limited (CHCL), jugée cruciale pour l’avenir du port de Port-Louis. Elle a souligné que cette nomination importante a été bien accueillie par le secteur privé. Celui-ci a mis sa confiance dans la personne choisie pour la direction de la CHCL.

« Le directeur a une expérience dans la gestion de la CHCL. Nous avons confiance en sa capacité à redresser la situation et à améliorer les performances de l’entreprise », a-t-elle déclaré. Elle ajoute qu’il est essentiel de lui accorder du temps pour apporter les changements nécessaires.

Lilowtee Rajmun-Jooseery a insisté sur l’importance de suivre de près les progrès réalisés. Pour elle, la situation actuelle dans le port ne sera pas laissée à la dérive. « Nous allons surveiller de près l’évolution du port et de la CHCL. Nous ne permettrons pas que le port se dégrade davantage. Le nouveau management aura pour objectif de renforcer la productivité et l’efficacité », a-t-elle fait ressortir. 

Elle a également précisé que l’amélioration de la performance du port est bénéfique pour le secteur portuaire et pour l’économie mauricienne. « Si la productivité et l’efficacité du port augmentent, ce sera un honneur pour notre port et pour notre économie. »
 

  • defimoteur

     

 

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