Anas Bengah et sa famille pleurent la disparition de Zuhayr, 20 ans. Ce jeune homme, qui habitait à Plaine-Verte, faisait la fierté de ses proches. Il était respectueux, ambitieux et avec un bel avenir. Mais le 21 décembre, alors qu’il était à motocyclette, il a été impliqué dans un accident avec une fourgonnette à la rue Labourdonnais, dans la capitale. Gravement blessé, il a courageusement lutté durant cinq jours aux soins intensifs avant de succomber à ses blessures.
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Sa famille réclame la justice. Le conducteur de la fourgonnette, âgé de 42 ans, a tenté de prendre la fuite après l’accident. Le jeudi 26 décembre, la police a arrêté le conducteur et le propriétaire de la fourgonnette. « La mort de Zuhayr nous affecte tous. Il était le chouchou de tout le monde », confie son père Anas. Celui-ci tente de rester fort malgré son chagrin. Son fils cadet l’aidait dans son entreprise. Anas est un commerçant dans la vente de produits en plastique. Toutefois, Zuhayr avait de l'ambition. « Mo garson kontan travay pou limem. Li aste, li vande. Li ti ena lanbision », explique son père. Il raconte que Zuhayr avait économisé pour s’acheter sa motocyclette. « Il était parvenu à mettre un peu d’argent de côté pour le faire. Je ne m’y attendais pas », poursuit-il. Zuhayr était un jeune homme respectueux et apprécié de tous. Une anecdote marquante remonte à quelques mois. « Une femme venue pour le recensement avant les élections m’a fait un compliment. Elle m’a dit que c’était la première fois qu’elle voyait une telle entente entre un père et son fils. Mon fils me vouvoyait et moi aussi », raconte Anas avec émotion.
Malheureusement, le destin s’est montré cruel. Anas se remémore les derniers moments passés avec son fils. Le samedi 21 décembre, Zuhayr était avec lui une bonne partie de la journée. « Nou ti ansam. Li dir mwa : ou kone mo ena pou desann. Mo dir li : taler ou ale. Li demann mwa si mo pa gayn fin. Mo dir li mo oule biskwi. Linn al pran enn biskwi sokola, linn vini. Linn dir mwa : goute, mari bon sa. Mo dir li : ou pa ale... ou aste pou mwa, be ou pa pran manze ou ? Manze ou si », raconte le père. Après avoir partagé des biscuits, Zuhayr a dit à son père qu’il allait voir son cousin. « Bann dernie parol linn dir : « Mo pe ale.’ Mo dir li pran prekosion, ena la polis pe fer kontrol », relate Anas. Zuhayr devait se rendre chez un cousin à la rue Labourdonnais pour lui rendre de l’argent.
Il est passé chez lui, à Plaine-Verte, avant de se rendre chez son cousin. Mais il n’est jamais arrivé à destination. Il a été fauché par une fourgonnette. L’impact a été violent et il a été projeté sur l’asphalte. Il a été grièvement blessé. « Le médecin m’avait dit que ses blessures étaient très graves. Le personnel soignant a tout fait pour sauver mon fils. »
« J’aurais souhaité le voir et l’entendre me dire qu’il va bien... », confie Anas. Zuhayr a rendu son dernier soupir tôt dans la matinée de jeudi. Sa famille est dévastée. « Monn perdi enn lor. Apre sa aksidan la, sa kantite dimoun kontan li la. Li pa ti parey kouma tou zanfan », raconte Anas, le cœur meurtri. Les funérailles de Zuhayr Bengah ont eu lieu dans la soirée du jeudi 26 décembre.
Le conducteur et le propriétaire de la fourgonnette accusés d’avoir changé leur version des faits
Après cet accident, le conducteur de la fourgonnette, légèrement blessé lors de l’impact, a été interpellé. Selon un rapport de la police, son Alcootest était négatif. Interrogé sur les circonstances de l’accident, il a déclaré qu’il était sous le choc et qu’il donnerait sa version en présence de son avocat. Cinq jours après l’accident, Zuhayr Bengah a rendu l’âme. Entre-temps, le conducteur n’avait pas été convoqué. Mais, après cet homicide, les policiers ont interrogé le propriétaire du véhicule, 42 ans, ainsi que le conducteur, 35 ans. Ils habitent à Plaine-Verte et à Résidences Martial. Les enquêteurs les soupçonnent d’avoir comploté pour modifier leur version des faits. Ils ont été arrêtés et le vendredi 27 décembre, ils ont répondu d’une accusation provisoire de « perverting the course of justice » devant le tribunal de Port-Louis. La police s’est opposée à leur libération sous caution. Ils demeurent en détention.
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