Yvan Martial, observateur : «On a rarement vu un nouveau gouvernement enchaîner autant d’actions» 

« On a rarement vu un nouveau gouvernement enchaîner autant d’actions en si peu de temps. Une performance sans précédent », souligne l’observateur Yvan Martial. Pourtant, il avoue lui-même ne pas avoir envisagé leur accession au pouvoir : « Du coup, je ne sais même pas s’ils s’y voyaient eux-mêmes. » En ce qui concerne la composition ministérielle, il estime que le bilan est « passable », mais regrette le choix de Franco Quirin, qui, selon lui, va à l’encontre du principe du « right man in the right place ».

Discours-programme à revoir 

Autre point de critique : le discours-programme quinquennal. « Nous aurions préféré qu’il soit annuel, comme cela devrait être la norme. Ce format quinquennal doit être revu. Je suis très attentif aux mots : quand j’entends ‘je vais faire’, je commence à avoir peur… car cela signifie que rien n’a encore été fait », explique-t-il.

Dossiers en suspens

Yvan Martial observe que « le temps passe, mais les problèmes demeurent ». Il pointe une hausse de la violence et une lutte contre la drogue qui peine à produire des résultats concrets. « Ramgoolam donne l’impression d’être actif, mais ses ministres s’endorment », tranche-t-il. 

Quant à la question de la baisse des prix des produits de consommation, il invite à la lucidité : « Il n’y a pas de miracle. Si quelque chose doit être payé, c’est forcément quelqu’un qui paie. En l’occurrence, le contribuable. »

Une fiscalité jugée oppressive

Pour l’observateur, le 14e mois de salaire, loin d’être un véritable acquis, est un « cadeau empoisonné » financé par le peuple. « Il faut qu’on tienne un langage de vérité. La Mauritius Revenue Authority (MRA) est devenue la vache à lait du gouvernement. Mais la MRA, c’est nous : contribuables et consommateurs », martèle-t-il.

Municipales : l’appel aux extraparlementaires

À l’approche des élections municipales, Yvan Martial exhorte les partis extraparlementaires à s’organiser pour « affronter la suprématie en place ». « Une course avec un seul cheval sur la piste n’est jamais bonne pour la démocratie. Où est le suspense ? », s’interroge-t-il.