Yogen Sundrun a rejoint les rangs de Daech en Angleterre

C’est en Angleterre que Yogen Sundrun se convertit, il y a une dizaine d’années. Marié et père de six enfants, il change son nom en Abu Shuaib Al Afriqi. La conversion de cet homme de 35 ans à l’islam n’a pas choqué son entourage, qui respecte son choix. Son père de 55 ans habite dans un faubourg de la capitale. Il ignorait jusqu’ici l’existence de la vidéo de son fils, qui a rejoint les rangs de Daech. Le père a appris la nouvelle dans l’après-midi du mercredi 9 décembre dans la presse. Choqué et abattu, le père de Yogen Sundrun et ses proches sont bouleversés. Le Défi Quotidien s’est rendu chez cette famille qui ne partage pas la même idéologie de Yogen Sundrun. « Nous ignorons que Yogen se trouve actuellement en Syrie. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il est en Angleterre. Il n’est plus en contact avec nous depuis des années. La dernière fois qu’il était venu à Maurice, c’était en 2013, où il est resté pendant un an avant de repartir. Nous étions à cette époque en Angleterre chez une proche », déclare l’une des tantes de Yogen Sundrun. Le jeune homme est issu d’une fratrie de trois enfants. Les parents de Yogen Sundrun vivent en séparation depuis que celui-ci était encore très jeune. Sa mère est établie en Angleterre. Après ses études jusqu’à la Form V, Yogen Sundrun prend de l’emploi dans une imprimerie. Ses collègues, ses proches et ses amis le connaissent comme un garçon gentil et très calme, qui n’a jamais manqué de respect à qui que ce soit.

Conversion

Il y a dix ans, le jeune homme décide de s’installer en Angleterre chez sa mère. « Nu ti apran ki li finn konverti labas an UK ek nu pa finn ena okenn obzektion parski nimport la relizion ki li anvie suiv pu nu lesansiel li pa tomb dan move simin ni dan la drog. Nu ti kroir ki li kontan enn tifi musilman ek li finn konverti me apre nu kompran li kontan enn tifi enn lot komunaute ek li fer li konverti apre zot finn marie ek ena 6 enfants. Pli gran-la ena 8 an », déclare la tante. Le père de Yogen Sundrun  déclare qu’il a vu son fils, il y a trois ans. Le jeune homme faisait le va-et-vient à Maurice. « Mo dimann la popilation ignor mesaz mo garson. Mo dimann eskiz sa bann dimun ki mo garson finn sit zot nom. Mo finn vraiment soke ek nu pa dakor ki li fer bann insitation a la guer. Nu dan enn pei multirasial ki viv an pai ek an harmoni. Nu viv bien ar tou komunaute ek nu dimann eskiz a tou dimun ek relizion ki sa video-la finn blese ». « Je n’ai pas dispensé une telle éducation à mon fils. Je ne suis pas d’accord qu’il utilise ce genre de propos. J’ignore si Yogen se trouve en Angleterre ou en Syrie. Mais une chose est certaine, Yogen ne fera pas de mal à une mouche », soutient le père d’une voix saccadée.