Le corps d'un homme mort est resté plusieurs heures sur un trottoir à Wuhan, la ville chinoise au centre de l'épidémie de pneumonie virale, avant qu'il ne soit emporté par les secours, a constaté l'AFP.
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L'homme, qui peut être âgé d'une soixantaine d'années, porte sur le visage un masque de protection blanc. Vêtu de noir, il est étendu sur le dos, les bras de long du corps.
Aucun lien ne peut être établi entre son décès et le coronavirus qui a déjà fait 170 morts en Chine, dont l'immense majorité à Wuhan ou sa région.
Mais la mise sous quarantaine de Wuhan la semaine dernière et l'interdiction d'y circuler en voiture a pratiquement vidé les rues de la ville, et explique le relatif anonymat dans lequel cette personne est décédée.
Un journaliste de l'AFP a vu le corps inanimé jeudi matin devant un magasin de meubles. Puis, peu de temps après, des policiers et des secouristes sont arrivés en combinaison protectrice intégrale.
L'homme est mort à quelques dizaines de mètres de l'Hôpital numéro 6 de Wuhan, l'un des principaux centres médicaux réservés au traitement des personnes touchées par le virus.
La police et les autorités sanitaires locales, contactées par l'AFP, n'ont pu apporter aucune précision sur les conditions de son décès.
«C'est terrible»
Si des malaises surviennent tous les jours partout dans le monde, les secours et la police ont pris cette fois-ci des mesures de précaution extrêmes dans le contexte de l'épidémie.
Après avoir examiné la dépouille, du personnel médical place délicatement une couverture bleue sur la dépouille.
Des policiers, visiblement nerveux, entourent ensuite le corps avec des cartons pour le cacher à la vue du public, avant qu'une équipe de la police scientifique poursuive l'examen du corps.
Un fois celui-ci terminé, ils retirent leurs combinaisons intégrales, avant d'être immédiatement aspergés de produit désinfectant par leurs collègues.
Un passant qui se dirige vers le lieu de l'incident est empêché de se rapprocher par une habitante en pyjama rose, laquelle dit craindre que l'homme mort ne soit contaminé par le virus.
«C'est terrible», déclare-t-elle, visiblement affectée, et affirmant qu'un personnel médical débordé n'a pas pu prendre en charge la victime immédiatement. «Beaucoup de gens sont morts ces derniers jours», dit-elle.
Un homme qui fume près de la scène est sommé par la police d'éteindre sa cigarette et de mettre un masque, comme c'est obligatoire dans la ville depuis quelques jours. Il s'exécute rapidement.
15 ambulances
Les autorités chinoises ont pris des mesures draconiennes afin d'enrayer la propagation du virus. Elles imposent l'isolement à plus de 50 millions de personnes de Wuhan et de la province du Hubei (centre), dont elle est la capitale.
Deux nouveaux hôpitaux sont actuellement en cours de construction et doivent en théorie ouvrir la semaine prochaine afin d'absorber le flux de malades.
En l'espace d'un peu plus de deux heures de présence jeudi sur le lieu de l'incident, l'AFP a vu passer dans les rues au moins 15 ambulances, qui répondaient à d'autres appels de secours.
Après être resté sur le trottoir pendant plus de deux heures, le corps est finalement placé dans un sac mortuaire jaune, puis transporté sur une civière dans un fourgon blanc aux vitres teintées.
Les policiers et le personnel médical commencent alors immédiatement à désinfecter les lieux où le cadavre a été retrouvé.
AFP
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