Un exercice d’appel d’offres du Central Electricity Board pour la production d’électricité à partir de déchets ménagers suscite des interrogations. Basheer Jahangeer posera une Parliamentary Question sur le sujet ce mardi 7 juin.
Publicité
La Parliamentary Question (PQ) du député au ministre de l’Énergie et des Services publics vise à obtenir du Central Electricity Board (CEB) la liste des compagnies retenues dans le cadre du « waste to energy prequalification exercice ». Le CEB a procédé à un exercice d’appel d’offres en ce sens, il y a quelques semaines.
Démarche incomprise
Selon Karim Jauferally, de la Platform Moris lanvironman, cette initiative du CEB « est comme un cheveu sur la soupe », la politique énergétique du pays étant de réduire, réutiliser, recycler (RRR) et d’aller vers les énergies renouvelables. Pour Michel Chiffone, de la People’s Cooperative Renewable Energy Coalition, ce projet est une « absurdité ». « S’il y a trop de déchets, il faut les diminuer et non pas chercher la solution la plus facile en les incinérant. » La démarche du CEB est ainsi incomprise par les écologistes. D’autant, explique Karim Jauferally, que ce n’est pas le rôle du CEB de décider de la politique énergétique. « L’organisme parapublic étant un exécutant, c’est au ministère de l’Énergie et des Services publics de prendre une décision à ce sujet », souligne le membre de la Platform Moris lanvironman.
Impact environnemental
Pour la plateforme, la politique a changé sans que la population soit informée. Brûler les ordures aura certainement un impact sur l’environnement, poursuit-elle. « Si on brûle les déchets, on ne pourra pas appliquer la politique des trois R », dit Karim Jauferally. Dans une lettre au directeur de la Solid Waste Management Division du ministère de l’Environnement, celui-ci pose plusieurs autres questions, dont celle d’une étude de faisabilité. Dans une autre correspondance au ministre de l’Environnement Alain Wong, Karim Jauferally rappelle que depuis 2007, il y a des contestations contre l’allocation d’un Environmental Impact Assessment (EIA) Licence à un projet de Waste to Energy de 20 MW et que l’affaire a été référée à l’Environmental Appeal Tribunal (EAT). Il demande aussi si un accord a été signé entre le CEB et l’Environnement pour disposer des déchets municipaux.
Parliamentary question
Michel Chiffone, quant à lui, appréhende la concrétisation éventuelle du projet qui aura, selon lui, un impact environnemental indéniable. Il s’interroge aussi sur ce qu’il est advenu des recommandations de la Mauritius Renewable Energy Agency (MARENA) qui préconise autre chose pour la production d’énergie. Nous avons adressé plusieurs questions au CEB pour avoir des éclaircissements quant à ce projet de Waste to Energy. Mais on nous a fait comprendre qu’on ne pouvait nous répondre, en raison de la PQ adressée au ministre de l’Énergie.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !