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Votes des Bangladais à Maurice : Lalit trouve des relents xénophobes dans les déclarations de Navin Ramgoolam

Lalit dénonce avec force les propos de Navin Ramgoolam à l’égard des Bangladais. Lalit dénonce avec force les propos de Navin Ramgoolam à l’égard des Bangladais.

Les mises en garde du leader du Parti travailliste, Navin Ramgoolam, contre les votes des Bangladais à Maurice ont été critiquées par le parti politique Lalit. Celui-ci accuse l’ancien Premier ministre de véhiculer des sentiments xénophobes.

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Dans un article publié le mardi 22 août par Rajini Lallah, le parti politique  Lalit s’en prend ouvertement au leader du Parti travailliste (PTr), Navin Ramgoolam. Lalit critique les prises de position de l’ancien Premier ministre par rapport aux travailleurs bangladais.

En effet, depuis les élections générales de 2019, Navin Ramgoolam cible régulièrement la communauté des travailleurs bangladais. Il les accuse de voter à la place des Mauriciens et de favoriser le Mouvement socialiste militant (MSM).

Remontant  jusqu’aux  années 1990, l’article avance qu’à partir de l’année 1991, Navin Ramgoolam serait devenu un mauvais perdant. Il aurait avancé que les élections étaient truquées dès cette époque. Et, l’article note que le ton de l’ancien Premier ministre est devenu encore plus virulent depuis les dernières élections.

Selon Rajini Lallah, il a franchi un cap avec « sa récente accusation envers la section la plus démunie et politiquement la plus vulnérable de la classe ouvrière mauricienne, les travailleurs migrants du Bangladesh ».

Les déclarations de Navin Ramgoolam concernant les travailleurs bangladais n’ont pas non plus échappé à des syndicalistes et observateurs politiques. Fayzal Ally Beegun, qui défend les droits des travailleurs bangladais depuis plus d’une décennie, avance que le problème de Navin Ramgoolam avec les Bangladais ne date pas d’hier. Selon lui, l’ancien Premier ministre a manifesté une aversion pour cette communauté datent de 2008, depuis les attaques terroristes en Inde à l’hôtel Taj Mahal Palace.

« À l’époque, des ressortissants bangladais étaient soupçonnés d’être les auteurs de cette attaque terroriste. Et Navin Ramgoolam avait alors ordonné l’expulsion de milliers de travailleurs bangladais. Ils avaient été déportés dans des conditions inhumaines, sans salaire ni bonus. Je me souviens même que l’unité anti-émeute de la police était intervenue dans une usine à Saint-Pierre pour procéder à la déportation de plusieurs travailleurs bangladais », avance le syndicaliste.

Il déplore également les récents commentaires de certains députés du Mouvement militant mauricien qui ont, selon lui, affirmé que le MSM avait mobilisé des centaines de Bangladais au Sun Trust pour une réunion destinée aux jeunes. « En s’en prenant constamment aux Bangladais, ces politiciens ne réalisent pas qu’ils sont en train d’encourager un sentiment de haine envers ces personnes et qu’ils mettent la vie de ces derniers en péril », ajoute-t-il.

Il fait observer que les Bangladais viennent d’un pays du Commonwealth et qu’ils ont le droit de voter s’ils ont travaillé pendant deux ans à Maurice. « Il n’y a donc rien de mal si des Bangladais votent du moment qu’ils sont inscrits dans le registre électoral. »

Enfin, le syndicaliste ajoute que les Bangladais contribuent énormément à l’économie mauricienne. Ils travaillent dans des secteurs où les Mauriciens refuseraient d’exercer. « Notre économie connaîtrait de graves perturbations sans les Bangladais », ajoute-t-il.

Utilisation politique des Bangladais

Pour sa part, l’historien et observateur politique Jocelyn Chan Low déplore que ce soit constamment les Bangladais qui soient la cible des attaques politiques. « On ne dit rien concernant les travailleurs d’autres pays comme l’Europe. Tous les travailleurs à Maurice ne sont pas des Bangladais. Pourquoi ne s’en prend-on jamais aux autres nationalités ? », demande-t-il. L’historien  poursuit que l’économie mauricienne repose énormément sur cette communauté. « Il faut comprendre que Maurice a une population vieillissante et que de nombreux Mauriciens refusent de travailler dans certains secteurs. Nous ne pouvons pas nous passer des Bangladais », ajoute-t-il.

Shakeel Mohamed, député du PTr, a été chargé de superviser les conditions de travail des travailleurs bangladais, lorsqu’il était ministre du Travail de 2010 à 2014. « Bien que chacun ait le droit d’avoir son opinion, je ne partage pas celle selon laquelle Navin Ramgoolam nourrit de la haine envers les Bangladais », fait-il ressortir.

Commentant l’article publié par Lalit, il invite le parti politique à examiner l’utilisation des Bangladais par le MSM pour gonfler leurs foules lors des réunions politiques. « Je les invite à observer ce qui constitue également une violation des droits de l’homme. »

Selon lui, il est grand temps de revoir la loi pour éviter que les Bangladais ne deviennent des sujets de campagne politique. Finalement, il dénonce la politique du gouvernement à l’égard des travailleurs bangladais. Il note que le MSM est en train de rendre difficile le recours aux travailleurs bangladais.

 

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