La question épineuse sur la réforme des pensions nécessite des discussions approfondies entre tous les partenaires afin de dégager une solution équitable. Tel est l’avis de l’économiste Vishal Ragoobur.
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Le High-Powered Committee a démarré ses travaux sur la réforme des pensions. Vos attentes ?
C’est une question très sensible. Je suis satisfait qu’un comité, réunissant des représentants du gouvernement, des employeurs et des syndicats, entre autres, entame des discussions. Je souhaite qu’on arrive à un consensus, car les pensions concernent tout le monde.
Une question qui refait surface après un retard long de neuf ans…
Je ne pense pas qu’on peut parler de retard, car des mesures ont été prises, depuis 2005, dont l’extension de l’âge de la retraite à 65 ans. Je le répète : la réforme de la pension de vieillesse est un sujet très sensible. Il faut des discussions approfondies sur la question.
Le ciblage de la pension de vieillesse est une des options envisagées. Votre avis sur la question.
Il faut étudier la question sous deux aspects. D’abord la face A : la Basic Retirement Pension universelle apporte un grand soulagement à plusieurs personnes âgées. Sans cette aide, elles se seraient retrouvées dans une situation de précarité et de dépendance. Il ne faut pas oublier que les seniors sont des consommateurs de produits et services. Ils ont donc un impact positif sur l’économie. De plus, les grands-parents tiennent un rôle important et contribuent aux dépenses familiales. On voit donc l’utilité de la pension de vieillesse universelle.
Face B : l’ argument qu’on avance est que le paiement de la pension pèse lourd dans le budget gouvernemental et on s’interroge sur la viabilité de l’actuel système de pension face au vieillissement de la population. D’ où l’argument du ciblage. Il faut trouver un équilibre entre ces deux arguments pour trouver une solution équitable, à travers le dialogue et la concertation. Je pense aussi que si l’on introduit le ciblage, il ne faut pas que ce contrôle pèse lourd administrativement.
Dans cette éventualité, quels sont les critères pour déterminer le « Means Test » ?
Généralement, on se base sur les revenus de la personne. On peut aussi faire le calcul en faisant une évaluation de ses biens. Ce qui est plus difficile. Reste la question du seuil pour obtenir ou pas la pension de vieillesse. Encore une fois, je pense qu’il faut lancer des débats sur la question et étudier en profondeur tous les arguments avancés afin de trouver des solutions qui soient plus adaptées à notre contexte.
Les opposants au ciblage disent que c’est une méthode « injuste », car ceux qui sont exclus ont aussi contribué à la vie économique du pays…
On ne peut nier le fait qu’ils aient énormément contribué au développement économique du pays. La question est très complexe. Je pense que le gouvernement doit prendre une décision politique pour ce qui est du ciblage de la pension de vieillesse.
Une des propositions de la Banque Mondiale est d’étendre graduellement l’âge de la retraite à 68 ans dans la fonction publique d’ici 2050. Qu’en pensez-vous ?
On veut introduire des réformes dans notre système de pension parce que nous avons une population vieillissante. Une des mesures préconisées par la Banque mondiale est d’indexer l’âge de la retraite sur l’espérance de vie. Je pense qu’il appartient au gouvernement de décider si l’on doit revoir périodiquement l’âge de la retraite ou rester figer à 65 ans.
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