Alors que les arrestations continuent de pleuvoir dans l’enquête sur les actes de violence perpétrés à La Citadelle samedi soir, les limiers détiennent des informations selon lesquelles une chanson intitulée « One Day » serait à l’origine de la protestation. Des artistes ont repris ce morceau dont l’auteur, Matisyahu, est pro-israélien.
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Quelles étaient les motivations des fauteurs de troubles pour perturber l’événement musical de samedi soir ? Depuis le mardi 24 octobre 2023, les policiers chargés de l’enquête détiennent des informations selon lesquelles une chanson en particulier aurait suscité le mécontentement des contestataires. Les protagonistes auraient débarqué en force à La Citadelle pour perturber cette soirée parce qu’ils n’approuvaient pas le fait que des artistes aient repris la chanson intitulée « One Day » durant ce concert.
Pour mieux comprendre le contexte, il faut remonter à samedi soir. Le concert débute à 17 heures. Des policiers de la Metropolitan Division du Nord ont été déployés sur place pour travailler en « extra duty » lors de l’événement.
À un moment de la soirée, l’assistant surintendant de police (ASP) Domun et ses hommes reçoivent des informations selon lesquelles un groupe d’individus se rendra à La Citadelle avec la ferme intention de semer le chaos. Vers 21h30, l’ASP et son équipe débarquent sur les lieux. Sauf que des « bouncers », engagés pour la soirée, interdiront l’accès aux policiers.
Après avoir insisté, ces derniers finissent par accéder à l’intérieur. Ils demandent aux organisateurs de mettre fin au concert par mesure de sécurité, en leur expliquant la raison de leurs craintes.
À 21h10, un dénommé Shezad S. se présente au portail principal de La Citadelle. Il souhaite entamer des pourparlers avec l’un des organisateurs. À 21h30, il finit par s’entretenir avec un certain Vincent. Il demande à ce dernier de ne pas jouer la chanson « One Day ». Raison : l’auteur de ce morceau Matisyahu, est un américano-juif qui est en faveur d’Israël.
Contre toute attente, à 21h35, un groupe d’une vingtaine de jeunes, dont certains sont masqués, commence à entonner des chants en arabe en faveur de la Palestine. Très hostiles, ils pénètrent La Citadelle, saccageant des instruments de musique et sommant les fêtards de quitter les lieux.
Cette démonstration de violence provoque un mouvement de panique. À 21h50, à la suite d’échanges virulents avec la bande, Shezad S., qui avait joué le rôle de médiateur, dit avoir été agressé par cette bande.
Les investigations basées sur les preuves vidéo
Mardi, les Casernes centrales, dont le Field Intelligence Office, avaient pour tâche de reconstituer le fil des événements du samedi 21 octobre 2023. Les enregistrements de plusieurs caméras du réseau Safe City ainsi que les images des caméras privées installées aux alentours de La Citadelle ont été visionnés. Le but : retracer le trajet emprunté par les suspects pour se rendre à Fort Adelaïde où ils ont brusquement interrompu le concert organisé par le groupe hôtelier Attitude et La Isla Social Club.
Anil Kumar Dip : « Nou pa kapav aksepte se kinn arive Citadelle »
Le commissaire de police (CP) Anil Kumar Dip a fait une déclaration à la presse le mardi 24 octobre 2023. Il a condamné avec force les incidents de samedi soir : « Nou pou san pitie. Nou pa kapav aksepte seki finn arive Citadelle. »
Le chef des Casernes centrales a donné l’assurance que ses hommes ne cesseront pas de travailler tant que tous les coupables ne seront pas derrière les barreaux. Il a trouvé regrettable l’implication présumée de deux policiers dans cette affaire.
Répondant aux critiques, Anil Kumar Dip a soutenu que la police opère selon les formations et les critères reçus. Il demande à la population de ne pas céder à la panique. Le CP a lancé un appel pour préserver l’harmonie à Maurice, un pays multiracial. Il a demandé l’intervention des chefs religieux.
Il a souligné l’importance de la sécurité et de la stabilité au pays. Il a précisé que la police travaille pour toutes les communautés confondues, tout en s’assurant que les droits et les libertés de tous sont respectés.
« Freedom of Speech se drwa nou prosin osi. Bizin respekte. Nou pa pou tolere », a-t-il dit. Le CP a ajouté avoir pris des actions sur les lieux, par le biais des policiers présents, selon les formations continues dont bénéficient les membres des forces de l’ordre.
Anil Kumar Dip a tenu à faire ressortir que chaque situation est traitée avec tact par la police. « Dimounn kapav pe kritike dan fason fer. Ena dir ti bizin servi gaz ou zarm, me nou azir selon bann kriter etabli », a-t-il conclu.
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