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Vikash Nuckcheddy, député et nouveau PPS : «On a déjà eu notre médaille d’or grâce à la population»

Fraîchement désigné Parliamentary Private Secretary, Vikash Nuckcheddy ne doute pas d’une victoire de l’alliance gouvernementale aux prochaines élections générales et soutient que le gouvernement bénéficie d’une grande popularité. Heureux d’avoir été nommé, il affirme que cela lui donne l’occasion d’être encore plus proche des électeurs.

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Vous avez été nommé Parliamentary Private Secretary (PPS) le 30 août dernier. Quelles sont vos priorités en tant que PPS pour les circonscriptions n° 9 (Flacq/Bon-Accueil) et n° 10 (Montagne-Blanche/GRSE) ?
D’abord, je tiens à remercier le Premier ministre et toute son équipe pour la confiance placée en moi. C’est une nomination que je dédie à ma famille, mes mandants et surtout à mon papa, qui nous a quitté il y a quelque temps de cela. Ma priorité comme PPS demeure la continuation des projets que mes prédécesseurs ont commencés. 

Ensuite, et d’ailleurs c’est quelque chose que j’ai déjà commencé, c’est de rencontrer les conseillers de villages et de district pour voir leurs attentes et de présenter des projets selon leurs souhaits et besoins.

C’est un mini-remaniement qui comporte seulement des promotions et non pas de rétrogradation et c’est de là que va émerger ce dynamisme»

Y a-t-il un gros travail à abattre dans ces circonscriptions ?
La population des régions rurales n’est pas trop exigeante. Depuis que je fais de la politique active, et d’après les nombreuses consultations que j’ai eues avec mes mandants, j’ai remarqué que tout ce que ces gens-là veulent, c’est d’avoir un bon service de voierie. Ils ne sont pas affectés par les inondations. Ils ont des routes convenables, des infrastructures modernes et surtout des infrastructures sportives. 

Lorsque vous avez un gouvernement comme le nôtre, qui croit que la relance économique doit passer par la mise en œuvre de projets, contrairement aux membres de l’opposition qui ne font que demander l’annulation des projets en cours, notre population a de l’espoir.

Est-ce que le fait d’être PPS vous donne plus de latitude pour le travail de terrain ?
J’ai toujours prôné une politique de proximité. J’ai été nommé PPS il y a une semaine, mais déjà je constate que ce rôle donne plus d’occasions d’être sur le terrain. Si pendant la campagne électorale un candidat fait du porte-à-porte pour rencontrer le maximum d’électeurs afin de les convaincre de voter pour lui, alors pourquoi ne peut-il pas continuer cette politique de proximité après avoir été élu ? C’est en étant proche des gens qu’un PPS peut connaître le besoin des gens et mener à bien les projets. 

Je n’accepte pas les mauvaises gestions de fonds des projets. Je ne veux pas accepter que des projets encourent des retards sans aucune raison valable. C’est la population qui est le grand perdant lorsqu’il y a des retards sur des projets. 

Je me mets aux côtés de la population, qui a droit à des services qui lui font honneur et fier d’être un Mauricien.

Que ceux que vous décrivez comme des forces de l’opposition se débrouillent entre eux. Il y a une lutte acharnée entre eux pour la deuxième place»

Personnellement, comment accueillez-vous cette nomination ?
Pour moi, cette nomination symbolise la confiance d’un leader. Je comprends la responsabilité que cela comporte. 

Un PPS est quelqu’un par qui le développement d’un pays démarre. On ne peut avoir une smart Island sans qu’il y ait des smart villages. Je prends cette nomination comme un défi et une opportunité. Un défi de surmonter la pente et d’être un exemple pour une grande nation. Une opportunité d’apporter ma contribution à moderniser le pays et mettre notre île sur la voie du développement.

Pensiez-vous devenir ministre au lieu de PPS ?
La nomination, comme ministre ou PPS, est la prérogative du Premier ministre et je suis parmi ceux qui croient au destin. Je suis sûr que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, aurait aimé nommer l’ensemble de ses députés comme ministres, car il nous estime tous comme ses soldats. Ce n’est pas une tâche facile pour le Premier ministre de choisir qui nommer comme ministre, car il y a des facteurs à prendre en considération, alors que la Constitution prévoit un nombre maximal de ministres.

Déjà, je n’avais jamais cru devenir un député un jour, et là devenir PPS, c’est quelque chose d’inattendu. Vous savez combien de personnes auraient souhaité être député ? 
Je connais pas mal de personnes qui ont été candidats à plusieurs reprises, mais n’ont jamais pu se faire élire. J’ai la chance d’avoir pu devenir député au premier essai, pour ensuite occuper le poste de Deputy Chairperson of Committees et maintenant PPS. 

J’aime bien gravir les échelons étape par étape. Si le destin veut que je sois ministre un jour, ainsi soit-il. Mais, ne pas être ministre ne m’empêche aucunement d’avoir une vision pour le pays. Ça ne diminue pas cette flamme de servir le pays. Ne pas être ministre ne vous empêche pas de partager le bonheur, car n’oublions pas cette citation de Voltaire qui dit que « le bonheur est souvent la seule chose qu’on puisse donner sans l’avoir ». 

Alors, allons partager le bonheur, car c’est le seul moyen d’en acquérir.

Je prends cette nomination comme un défi et une opportunité»

Regrettez-vous de ne plus pouvoir poser de questions au Parlement ?
Les Question Times vont définitivement me manquer. C’est l’opportunité qu’un député de la majorité a pour montrer le vrai visage de l’opposition à notre population. À maintes reprises, mes amis et moi avons montré à la population que cette opposition est comme cette prostituée qui prétend être vierge. Mais les débats sur les projets de loi vont m’offrir l’opportunité de les démasquer. 

Cependant, à mon avis, il faut que les PPS aient davantage de responsabilités au Parlement, car selon les dispositions des Standing Orders actuels, le PPS ne peut intervenir que lors de son discours inaugural (maiden speech), des débats budgétaires ou les débats sur les mesures budgétaires. Peut-être qu’on aurait pu laisser le PPS soumettre des adjournment matters ou que des députés puissent soumettre des adjournment matters à un PPS.

Comment est-ce que la nomination de quatre PPS et un mini-remaniement créent une dynamique au sein du gouvernement ?
Parmi les onze PPS, la majorité en sont à leur premier mandat, et là il y a cette volonté de se prouver. Tout comme les quatre nouveaux PPS, les deux ministres en sont à leur premier mandat. Après le ralentissement dû à la Covid-19, notre pays va retrouver sa vitesse de croisière. 

Puis, vous avez tout à fait raison de préciser que c’est un mini-remaniement dans un contexte spécifique. Le plus important, c’est que c’est un mini-remaniement qui comporte seulement des promotions et non pas de rétrogradation et c’est de là que va émerger ce dynamisme. 

Avez-vous vu comment les ministres Hurdoyal, Chukowry et Ramdhany se sont vite mis au travail ? Les visites surprises effectuées par la ministre Chukowry dans les grandes surfaces avec des contraventions, les réunions avec les fonctionnaires du ministre Ramdhany ou encore la visite du ministre Hurdoyal aux travailleurs dans les champs de canne sont la preuve de cette dynamique déjà créée. Et dites-vous bien que tout cela a eu lieu en une semaine seulement !

Les statistiques ne mentent pas. Le dernier recensement électoral montre que le nombre d’électeurs a augmenté. Donc, l’exode dont vous parlez n’est qu’éphémère»

Pour certains, le gouvernement est particulièrement impopulaire. Quelle est votre lecture ?
Les rassemblements sont le baromètre de la popularité des partis politiques. L’année dernière, le MSM avait organisé des réunions à travers le pays et si vous comparez la foule avec celles que les partis de l’opposition ont eues, vous allez tout de suite conclure que ceux dont vous parlez ont bien tort. 

La foule que l’alliance gouvernementale a eue pour le 1er-Mai 2023 encore une fois démontre la popularité dont jouit le Premier ministre. Il y a eu plusieurs sondages qui vont dans le même sens. 

Dans ma circonscription, des réunions de comités régionaux attirent plus de foule que les comités régionaux de nos adversaires. Le pays bouge vers le progrès, on est en train de moderniser le pays avec des systèmes de transport modernes et tant d’autres avancées. 

Nous avons réussi là où les autres ont failli lamentablement. Notre population est une population éclairée et sait faire la différence ; d’ailleurs, nous l’avons vu en 2014.

Pour les prochaines élections, tout indique que le gouvernement aura en face de lui plusieurs blocs, notamment l’alliance PTr-MMM-PMSD, celui formé par des partis extraparlementaires mené par le député Nando Bodha et Rama Valayden, ainsi que celui mené par Roshi Bhadain. Comment résister à ces différentes forces ?
Le gouvernement a un bilan impressionnant. Que ceux que vous décrivez comme des forces de l’opposition se débrouillent entre eux. Il y a une lutte bien acharnée entre ces différents blocs de l’opposition pour la deuxième place. On a déjà eu notre médaille d’or grâce à la population. Déjà, tout le monde peut constater qu’ils se lancent entre eux des défis pour des face-à-face.

La prochaine élection se jouera sur le bilan et le programme. On a un bilan éloquent et aussi un programme»

Pensez-vous qu’ils pourraient se paralyser entre eux ?
Je trouve drôle que vous ne les voyiez pas déjà paralysés et dans un état comateux.

Rajanah Dhaliah a démissionné comme PPS. Pour certains, il aurait également dû démissionner en tant que député en raison de l’accusation provisoire de trafic d’influence, ce qui est très grave. Comprenez-vous que certains exigent sa démission comme député dans ce contexte précis ?
Puisque l’affaire est en cours, je préfère ne pas faire de commentaire là-dessus. Tout de même, à titre général, je dirais que si on exige la démission des députés sur la base d’accusations provisoires, vous pouvez deviner la conséquence. Que se passera-t-il si demain on voit que ces accusations étaient infondées et qu’entre-temps le député a démissionné ?

Pour l’opposition, Maneesh Gobin devrait également démissionner comme ministre. Votre avis ?
Les événements de ces derniers temps m’ont appris trois choses : le MMM voit toujours des élections derrière la porte ; le PTR croit dur comme fer qu’ils remportent les élections ou qu’on les a volés s’ils ne gagnent pas ; tandis que le PMSD est devenu cette béquille qui supporte toutes ces illusions. Depuis que nous sommes là, ils ne font qu’exiger des démissions. Nous n’allons pas perdre notre temps avec ce que disent des démagogues.

Le 22 septembre, l’opposition parlementaire organisera un congrès à Centre-de-Flacq, dont vous êtes député. Après Vacoas et Mare-d’Albert, qui peuvent être considérés comme des succès d’affluence, pensez-vous que le succès sera au rendez-vous ?
Si trois partis traditionnels ont eu toutes les peines du monde pour remplir une salle de fiançailles et que cela signifie un succès d’affluence pour vous, alors comment qualifier notre rassemblement du 1er-Mai 2023 ? Ce congrès du 22 septembre est le cadet de mes soucis. 

Pour la campagne des élections de 2019, le PTr et le PMSD avaient cru avoir remporté les législatives après leur rassemblement de Centre-de-Flacq. On connaît le résultat. Les habitants de la circonscription n° 9 ne sont pas dupes. Ils voient ce que ce gouvernement est en train de faire au niveau de leur circonscription et au niveau du pays. 

La prochaine élection se jouera sur le bilan et le programme. On a un bilan éloquent et aussi un programme. Quand je parle avec les gens, ils m’avouent qu’ils ont l’impression que l’opposition n’a pas de programme, si ce n’est que selon certaines coupures de presse, la préoccupation principale du leader du PTr étant le retour de l’écurie Gujadhur dans les courses. D’ailleurs, ils le savent très bien, et Paul Bérenger le sait encore mieux que tout le monde, que Navin Ramgoolam n’est pas un homme de parole.

Nous n’allons pas perdre notre temps avec ce que disent des démagogues»

Bruneau Laurette mène campagne contre vous en tant qu’actionnaire et ancien dirigeant de BCE, qui a été mise en liquidation en juillet 2022. Des ex-employés soutiennent que c’est une mauvaise gestion qui a mené à leur perte d’emploi. Quelle est votre version ?
Je n’étais qu’un simple actionnaire qui avait acheté des actions avec ses propres économies. Aujourd’hui, j’ai perdu tout ce que j’avais investi et j’ai moi aussi perdu 32 années de service en tant qu’employé. 

Les ex-travailleurs de la compagnie ont été malheureusement manipulés. Ils se basent sur quoi pour dire qu’il y a eu une mauvaise gestion ? On les a fait croire qu’ils ont perdu leur emploi à cause des actionnaires et des membres du conseil d’administration, dont je ne faisais pas partie, ce qui n’est pas vrai. 

En août 2020, les différents partis de l’opposition se sont servis de Bruneau Laurette, et maintenant, ce dernier est en train de se servir des pauvres travailleurs.

Est-ce que tout a vraiment été fait pour sauver cette entreprise ?
Comme je l’ai dit, je ne faisais pas partie du conseil d’administration. Ce que je peux vous dire, c’est qu’au conseil d’administration, il y avait des personnes de bonne foi qui ont dû faire tout pour sauver leur entreprise.

Comment cette compagnie de construction s’est-elle retrouvée dans un aussi gros problème financier, alors que les choses vont plutôt bien dans le secteur de la construction avec la multiplication de gros chantiers à travers le pays ?
Selon moi, il y a plusieurs facteurs et je ne sais pas sur quoi vous vous basez pour déclarer que les choses vont bien dans le secteur de la construction. Il y a une compétition grandissante dans cette industrie. Croyez-moi que ce n’est pas facile d’être un « contracteur » de nos jours. Je préfère ne pas en dire plus.

Que répondez-vous à ceux qui disent qu’au lieu d’un « feel-good factor » dans le pays, on assiste à un exode massif des Mauriciens vers l’étranger ?
Là, c’est aussi une malhonnêteté de la part de certaines personnes, dont certaines appartiennent à l’opposition, mais également de la part d’une certaine section de la presse. L’exode, s’il y en a un, c’est l’exode des membres de la base de ces partis de l’opposition vers le gouvernement. 

Laissez-moi vous expliquer quelque chose. On sait très bien que les Mauriciens ont de moins en moins d’enfants. Les statistiques sont claires et ne mentent pas. Pourtant, le dernier recensement électoral nous montre que le nombre d’électeurs a augmenté. 

Donc, l’exode dont vous parlez n’est qu’éphémère.

 

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