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Ventriloque à 14 ans - Sarah Thévenau : «La ventriloquie demande beaucoup d’efforts au niveau des cordes vocales»

Son talent est hors du commun pour une ado de son âge. Alors que d'autres jeunes filles s'intéressent au chant et à la danse, à 14 ans, Sarah Thévenau fait, elle, de la ventriloquie. Un passe-temps rare à Maurice chez les jeunes. Sarah et sa peluche Joy ont fait chavirer le cœur du jury de Zenes Montre To Talan (Depi Lakaz) 2021. Rencontre avec la grande gagnante du concours dans la catégorie individuelle.

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C'est tout sourire qu'elle nous accueille chez elle à Cap-Malheureux. Sarah Thévenau n'est jamais seule. À son bras, sa peluche Joy, avec qui elle partage une vraie complicité. « C'est comme une autre partie de moi ». Un personnage fort sympathique qu'elle incarne avec justesse et d'une aisance déconcertante.

Faire parler sa peluche sans bouger les lèvres est l’une des plus grandes difficultés de la ventriloquie que Sarah a su maîtriser avec la pratique. Il y a, d'une part, la technique du contrôle facial, pour ne pas bouger les lèvres ou les bouger le moins possible, et d'autre part, la manipulation de la marionnette, qui doit être indépendante. « La ventriloquie ne se pratique pas tout le temps, car cela demande beaucoup d'efforts au niveau des cordes vocales. C'est impossible d'en pratiquer si je suis malade ou si je tousse par exemple », lance-t-elle.

Du haut de ses 12 ans, Sarah Thévenau tombe amoureuse de cette discipline peu commune à Maurice. « C'était lors d'un sketch à l'école il y a deux ans et j'ai tout de suite été fascinée par cet art. Encore plus en voyant le ventriloque français Jeff Panacloc avec son singe Jean-Marc à la télévision », raconte-t-elle.
Sa maman Patricia Thévenau se souvient encore du coup de cœur de sa fille pour la ventriloquie. « Un jour, Sarah est sortie de l'école avec une marionnette à la main. Celle-ci n'était pas comme les autres. C'était une chaussette avec deux boules de ping-pong à la place des yeux. Elle nous a beaucoup fait rire ce soir-là », se remémore sa maman. Cette dernière s'est alors mis en tête de trouver une peluche de ventriloque pour sa fille mais se rendra vite compte qu'aucun magasin n'en vendait. « Peu de temps après, j'apprends que l'usine Wally Plush Toys à Petite-Rivière en fabriquait pour l'exportation », raconte Patricia. Avec son fils et sa fille Sarah, ils prennent alors le métro pour s'y rendre. 

Sur place, Sarah a un coup de cœur pour un chat. Joy devient dès lors son compagnon de vie. C'était en février 2020. Le début d'une grande amitié et d'une grande passion pour Sarah. « J'aimais les marionnettes et j'adorais faire du théâtre et la ventriloquie était l'occasion d'associer les deux », souligne Sarah.

Joy est vite devenu la joie de vivre de la famille. « Il est devenu un deuxième moi. Mon confident. Il me fait beaucoup rire. D'ailleurs, c'est pour cette raison que je l'ai appelé ainsi ».

Sarah a beaucoup pratiqué la ventriloquie durant ces deux ans. Elle explique s'entraîner à ne pas bouger la bouche devant son miroir puis c'est avec Joy qu'elle exerce la coordination entre la voix et les mouvements de la marionnette. « J'adore pouvoir pratiquer deux sketchs en même temps, pouvoir faire parler ma marionnette et moi. Nous sommes deux personnages incarnés par une seule personne. C'est une expérience unique. Être ventriloque, c'est comme avoir un double de moi tout le temps ». Un double que Sarah incarne selon ses envies et son humeur.

Sa chambre est devenue avec le temps son petit coin d'inspiration. Sarah sort de son placard un carnet dans lequel elle écrit ses sketchs depuis deux ans. Elle puise ses inspirations de tout ce qui l'entoure, son vécu, l'actualité, les thèmes tels que le climat, la nature ou encore des situations positives ou humoristiques. 
« Joy fait partie de notre famille aujourd'hui. C'est notre troisième enfant. Je me surprends parfois à lui répondre comme-ci c'était un être humain. Il recadre même Sarah lorsqu'elle ne range pas sa chambre », explique Patricia Thévenau.

Outre la ventriloquie, qui la calme et l'apaise, Sarah a plusieurs autres cordes à son arc. Cette pile électrique ne s'arrête jamais, elle fait aussi de l'athlétisme, du monocycle et de la voltige. Elle a même aménagé un tonneau pour pratiquer dans son jardin.

Gagnante de Zenes Montre To Talan (Depi Lakaz) 2021

Les numéros de ventriloque sont captivants. Et quand c'est une jeune fille de 14 ans qui offre le spectacle, l'effet est encore plus remarquable. Sa prestation a tout de suite séduit le public et le jury du concours Zenes Montre To Talan (Depi Lakaz) 2021. La finale s'est tenue le dimanche 17 octobre à Vacoas. Elle a remporté un chèque de Rs 50 000 et un trophée d'une valeur de Rs 20 000. 

Sarah raconte être tombée sur l’annonce du concours cette année. « Comme je suivais des cours de théâtre à ce moment-là, je me suis dit pourquoi pas. On verra où cela me mènera ». Joy donne la réplique à Sarah : « J'ai adoré le concours. J'ai vécu l'expérience à fond et je me suis amusé à parler de ta chambre et de ton désordre ». En effet, c'est avec une bonne dose d'humour que Sarah a proposé pour la finale du concours un sketch autour de sa chambre et du désordre de cette pièce. « Sarah ne fait pas trop rire, mais quand elle est avec moi, elle se lâche », confie Joy.

 

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