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Pour Vassen Kaupaymootoo, océanographe, il est temps de 'think out of the box' et de redéfinir la stratégie de la distribution de l’eau potable. Et il estime qu’il faut organiser des assises sur la distribution de l’eau.
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L’émission Au cœur de l’info sur Radio Plus sur le manque d’eau, animée par Florence Alexandre, a vu la participation de Vassen Kaupaymootoo. Celui-ci a partagé son point de vue sur le sujet en présence de Lormus Jugoo, directeur de la Water Ressources Commission de la CWA, de Chandrassen Matadeen, Officer in Charge et Deputy General Manager Technical à la CWA, et de Prem Saddul, un ex-employé de la CWA au téléphone.
D’emblée, Vassen Kaupaymootoo a défendu un projet : « Il nous faut, en cas d’urgence, passer au dessalement, même si ce projet a des effets dans le court terme et qu'il a un cout. 'We have to think out of the box'. Pour lui, il n'est pas question de tergiverser sur la question du dessalement. « Prenons l’exemple d’autres pays, il nous faut aller dans cette direction, c’est une solution d’urgence. »
Il indique que pour les nouveaux projets industriels, il faut imposer le dessalement ou que l’approvisionnement en eau ne dépend pas de la CWA. « Il faut que chaque projet ait la capacité de produire son débit d’eau, qu’il le gère. Il faut les forcer à trouver des moyens de dessalement comme le font certains hôtels. La population a la responsabilité de ne pas gaspiller l’eau, de ne pas arroser, de ne pas laver les voitures et de ne pas laver la cour. L'eau est chère et elle est subventionnée. »
Prem Saddul est contre tout projet de dessalement. « Ce qui se passe est inquiétant, il n’y a pas de pluie. Il ne faut pas que Maurice devienne un drain country, mais un rain country, mais on utilise 170 litres d'eau par jour par habitant. Et, il nous faut capter l'eau de pluie. Il nous faut prendre exemple sur Rodrigues : ‘catch it as it falls’. Je suis contre le dessalement, ce n’est pas viable. Un exemple : un mètre cube d’eau va nous couter avec le dessalement Rs 50, le litre, alors que pour la CWA c’est à Rs 5 le litre. Il faut une bonne gestion, comme en Israël qui est douze fois plus grand que Maurice et qui capte 5 % moins d'eau et qui offre de l’eau 24/7 à sa population ».
Les deux autres intervenants de la CWA ont tant bien que mal défendu cet organisme. Ils ont accepté qu’il y a des failles dans leur système. Et ils ont assuré que la CWA fait de son mieux pour améliorer son service. « C’est la bonne pluviométrie en juin qui nous sauve actuellement et le Water Crisis Committee, présidé par le ministre Patrick Assirvaden, qui suit de près la situation. Mais souhaitons qu’il pleuve, car la pluviométrie est ‘well below normal situation’ », a déclaré Chandrassen Matadeen.
Pour sa part, son collègue Lormesh Jugoo a expliqué que la CWA travaille sur un projet majeur. « Le captage de l’eau des rivières est important et il y a un plan sur lequel nous travaillons. Parce que la pluviométrie a été mince en juillet 2024, puis en décembre 2024, en janvier 2025 et aussi en février. On utilise les boreholes. On a créé une douzaine de miniréservoirs pour les régions du nord qui sont les plus affectées par la sécheresse. On a sollicité l’aide du secteur privé qui nous a offert son aide en termes d’approvisionnement. On fait notre possible. Le ministre aussi, mais il faut qu’il pleuve. »
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